Récap : Retour sur la sublime deuxième édition de Tomorrowland Winter à l’Alpe d’Huez

Après 3 ans d’une longue absence, Tomorrowland Winter faisait son grand retour en 2022. Alors que l’exceptionnelle première édition du festival a eu lieu en 2019, l’édition 2020 avait du être annulée à 2 jours du festival suite à la première vague de Covid et le fameux premier confinement. Un vrai coup dur pour le festival puisque toutes les scènes avaient déjà été montées et qu’une bonne partie des festivaliers étaient déjà arrivés sur place. 

S’en est suivi une longue période de doute et d’incertitudes dans laquelle Tomorrowland a dû gérer à tâtons. L’édition 2021 fut elle aussi annulée à cause de remontées épidémiques et de confinements successifs. Mais 2022 était LA bonne année. La vaccination étant conséquente en France et dans une bonne partie du monde, les gouvernements ont levé au fur et à mesure l’ensemble des restrictions pour les clubs et festivals. 

Tomorrowland Winter a donc pu accueillir 18000 festivaliers dans la belle station de l’Alpe d’Huez du 19 au 26 mars pour une semaine sous le signe de la musique et de la neige. On vous récapitule cette semaine pas comme les autres.

Le concept

Tout d’abord, pour ceux qui ne connaissent pas, Tomorrowland Winter c’est quoi ? A la différence de Tomorrowland Summer qui se déroulent sur 3 jours en Belgique, Tomorrowland Winter se déroule sur une semaine à la montagne, dans les belles Alpes françaises. Au programme : en journée des sets sur des scènes sur les pistes et le soir dans les énormes stages présentes en station. De quoi faire la fête de 12h à 2H du matin tous les jours, et cela pendant 7 jours. Entre temps, de nombreuses activités annexes sont proposées comme les chiens de traîneaux, la luge, l’hélicoptère ou encore le parapente.

Le lieu

L’Alpe d’Huez est une vraie station d’exception qui offre de multiples possibilités pour Tomorrowland comme pour les festivaliers. L’Alpe d’Huez c’est 250km de pistes, plus de 50 bars et restaurants. Aussi agréable pour les débutants que challengeant pour les skieurs et les snowboardeurs confirmés avec des pistes de renommée internationale comme celle de la Sarenne avec ses 16km de long, le domaine skiable s’adapte à tous. Dans ce paradis des skieurs, à Tomorrowland Winter 2022 les non-skieurs ne seront pas en reste et pourront profiter d’un très grand nombre d’activités sur neige qui n’exigent pas de savoir faire du ski ou du snowboard.

Les stages 

Le festival proposait 10 scènes : 7 scènes sur les pistes et 3 en station. Sur les pistes, 2 stages rassemblaient la majorité des festivaliers : la CORE située à la Folie Douce et la Crystal Garden situé à Chantebise. Et en station, les 3 stages était la Mainstage, la Cage et le Moose Bar.

La CORE

La CORE, intitulée ainsi en hommage au nouveau festival de Tomorrowland, le CORE Festival, qui aura lieu en mai dans la périphérie de Bruxelles, était une scène majoritairement réservée à la scène Techno, Tech-House ou Melodic House. Ce lieu est tout bonnement fabuleux et il s’agit en fait de la Folie Douce Alpe d’Huez pouvant regrouper 3000 personnes. Il y règne une ambiance incroyable. Et puis cette vue sur les montagnes y est magnifique. A noter également que la moyenne d’âge y était bien plus élevée en la comparant à la Crystal Garden.

La Crystal Garden

La Crystal Garden elle recevait les énormes têtes d’affiche type Armin Van Buuren, Afrojack, Steve Aoki ou encore Kungs. La scène était d’ailleurs très régulièrement pleine, obligeant les organisateurs à fermer l’entrée. Véritable point central des pistes, Chantebise offrait à la Crystal Garden un vrai espace pour mettre plusieurs milliers de personnes et pour pousser le son. La scène était accompagnée d’une magnifique structure de neige représentant un visage parée féminin.

La mainstage

Cela a été pour beaucoup le point de discorde. Nous avons reçu des dizaines voire des centaines de retours sur le fait que la mainstage devienne une scène couverte. En effet, en 2019, la mainstage était une scène en extérieur, type Tomorrowland Summer. Il est vrai que la magie d’une scène en extérieur entourée par la montagne avait fait son effet. D’autant plus lorsque la neige faisait son apparition.

Mainstage édition 2019

Cette année, l’annonce par Tomorrowland d’une scène couverte avait fait beaucoup de bruit, et avait offert également beaucoup de critiques. Nous étions d’ailleurs les premiers à être sceptiques quant à ce choix. Et bien, on peut le dire : on s’est trompés. Oui, il manquera de la pyro et la magie d’être entouré par les montagnes, mais le confort gagné par l’arrivée d’une scène chauffée vaut la chandelle. Il faisait certains soirs extrêmement froid et nous étions bien content de nous retrouver en intérieur, à enlever nos blousons, nos bonnets et nos gants (voire plus !)

Quant au design intérieur, on y retrouvait un magnifique décor dont seules les équipes de Tomorrowland savent le faire. Dès que les confettis, flammes ou encore CO2 étaient en action, la scène était encore plus belle. Cette dernière nous faisait clairement penser à la scène ‘Our Story’ de Tomorrowland durant l’ADE 2019.

La Cage

Seconde scène en station, la Cage était consacrée à la Techno et au Hardstyle. Assez minimaliste dans sa conception et ses lights, elle arborait tout de même un immense panneau LED faisant l’intégralité de la scène et quelques projections de C02. Impressionnante quand elle était en action et parfaitement adaptée pour les styles qui y étaient joués.

Le Moose Bar

Et comment ne pas parler du Moose Bar ? Véritable institution en Belgique et aux Pays-Bas, le Moose Bar réunis tous les genres musicaux pour un vrai moment festif. Les gens n’y vont pas pour les artistes ou les transitions, on y va pour se déchainer, danser sans s’arrêter et pouvoir écouter tous les styles musicaux : on passe de Abba, à du Hardstyle pour repartir sur de l’Eurodance, et tout cela dans une ambiance démente. Incroyable de bonne humeur !

Absence de l’Orangerie

Au niveau des stages, c’est notre gros point faible cette année. Il manquait véritablement une autre grosse scène en station, et c’était l’Orangerie. Créée pour la première fois pour Tomorrowland Winter 2019, cette scène avait fait l’unanimité parmi les festivaliers. D’abord parce qu’elle ouvrait tôt (17h) et puis parce qu’elle était magnifique de l’intérieur comme de l’extérieur. Un vrai manque sur cette édition 2022. Il nous arrivait souvent de nous dire : « Dommage qu’il n’y ait plus l’Orangerie ».

L’organisation

Sur ce point, absolument rien à dire : Tomorrowland est définitivement le roi de l’organisation. Bracelet cashless (facile à recharger) qui permettait de tout payer partout dans la station, d’accéder aux zones du festival et aux remontées mécaniques. Pas d’attente à l’entrée du festival, ni sur l’accès aux stages, et très peu d’attente concernant les boissons et la restauration.

Le village Tomorrowland situé en pleine station était quant à lui très (très) sympa avec des stands de ravitaillements, de nombreux magasins et points de fêtes supplémentaires (on pense au Braza et au Vuse). La boutique également sur place était très sympa, et souvent remplie.

La décoration 

Même topo que pour l’organisation : Tomorrowland sait y faire. Même dans une station de ski où on peut se dire qu’il sera dur de mettre sa patte, Tomorrowland réussit à décorer la moindre parcelle en féerie, et c’est réussi. Résultat : on obtient un vrai bon mix entre station de ski et ambiance Tomorrowland.

Ambiance / public

Le public Tomorrowland est un public aux petits oignons. Rappelons que cette année 40% des festivaliers venaient de France. On y retrouvait également pas mal de belges et de néerlandais. Et puis comme d’habitude, le reste venait de la planète entière. On a rencontrait des albanais, des américains, des coréens, des australiens ou encore des sud-africains. C’est incroyable de voir ce côté cosmopolite dans un tel festival.

Et puis les personnes présentes viennent pour faire la fête, dans la bonne humeur ; l’ambiance y est exceptionnelle. L’ensemble des festivaliers sont très festifs (dans le bon son du terme), aussi bien en journée qu’en soirée. Des gens déguisés, qui montrent fièrement leurs origines. Et finalement ce sont eux qui font l’âme du festival et qui font que cette semaine aura été particulièrement agréable. 

Mais ce qui change vraiment à Tomorrowland Winter vs Tomorrowland Summer, c’est le côté neige. Déjà cela dure une semaine, et puis les befores, les afters, les raclettes dans les chalets ou appartements sur place font clairement la différence. C’est une vraie semaine entre amis, où l’on rencontre du monde. Et puis, dans le station, il vous arrivera de rencontrer des artistes, de parler facilement avec eux. Le montagne, ça vous gagne comme on dit.

La programmation

C’est probablement LE gros point faible de cette édition 2022. Alors que l’autre gros mastodonte Ultra music Festival a lieu en ce moment à Miami avec une programmation d’anthologie, celle de Tomorrowland Winter manquait malgré tout d’originalité : les mêmes têtes d’affiches année après année et de très nombreux artistes qui jouent plusieurs fois (Afrojack a joué 4 fois par exemple) avec quasiment les mêmes sets dans le festival d’ailleurs.

Et puis ce qui nous manque le plus, c’est définitivement la diversité des styles : où est la progressive house, la house, la trance, la dubstep ou encore bass ? L’ensemble des sets du festival était orienté melodic house, techno ou Big Room. D’ailleurs la Drum N Bass de Netsky ou bien le Hardstyle de Da Tweekaz ont réellement apporté un peu de fraîcheur. Les quelques sets House présents étaient malheureusement programmés trop tôt.

Autre point à noter : l’armée d’artistes belges et hollandais alors que le festival se trouve en France. Bien dommage. Seuls Kungs, Martin Solveig, Klingande et Ofenbach en vraies têtes d’affiches françaises. Les autres français se retrouvaient malheureusement sur des petites stages sur les pistes devant peu de monde.

Nos 5 sets préférés

Voici les 5 sets que nous avons sélectionné comme étant nos préférés de la semaine. Attention, c’est évidemment un avis totalement subjectif. Allez on se lance !

Vintage Culture sur la Core

A la vue de la communauté brésilienne bouillante sur place, Vintage Culture était très très attendue sur Tomorrowland Winter. En effet, dès son arrivée derrière les platines de la Core, l’ambiance est clairement montée d’un cran, notamment grâce à la fabuleuse communauté brésilienne qui savent clairement mettre l’ambiance. Vintage Culture a également su nous régaler sous un magnifique soleil. De la vraie bonne tech-house brésilienne comme on entend trop peu en France. Un bon gros kiff !

Pretty Pink sur la mainstage

Révélation de ces dernières années de la scène melodic house & techno, Anne Karolczak aka Pretty Pink avait l’honneur de jouer 2 fois sur ce Tomorrowland Winter et notamment sur la mainstage. Et quel bonheur d’entendre sur cette scène immense les douces sonorités et les rythmiques roulante caractéristiques des labels anjunadeep et anjunabeats. On aura particulièrement aimé son excellent titre « Come Back » de 2020 ou encore le plus récent « Shadows ». Idéal pour débuter la soirée. Dommage que le set ne soit pas enregistré mais une artiste à ne pas manquer sur l’édition belge de cet été !

Da Tweekaz sur la mainstage

Seul groupe représentant la Hardmusic sur la mainstage de Tomorrowland, le duo de zinzins norvégiens aura eu le mérite de rester fidèle à eux mêmes. Entre alternance de lieux communs EDM ou pop culture, de fantaisies comme , de piep kick et de drops hardstyle mélodique et euphorique, ils auront absolument électrisé la mainstage et mis une ambiance sans équivalent durant le reste du festival. On notera quand même qu’avez eux ça passe ou ça casse car beaucoup de festivaliers ont alors quitté la scène laissant les amoureux de tempo élevés se déchainer comme jamais. Point bonus pour le passage à 200 BPM à la GPF comme ils l’avaient fait à l’édition Belge. Couillu !

Netsky sur la Crystal Garden

L’un des seuls artistes Drum N Bass de la programmation, Netsky a littéralement retourné la Crystal Garden en ce vendredi avec sa vibe. Il y régnait une ambiance totalement énorme. Il a évidemment délivré ses classiques qui ont ravi ses fans venus en nombre (beaucoup de drapeaux pour lui).

Enrico Sangiuliano sur la Cage

Définitivement le meilleur set Techno de la semaine. Dans une Cage en folie, le futur mari de Charlotte de Witte, tout aussi talentueux qu’elle, nous a absolument subjugué avec sa techno lourde, puissance tirant jusqu’à l’acid. Un set de 2 heures que l’on a dégusté de la première à la dernière seconde, en closing du festival d’autant plus. A noter que Charlotte est passée sur scène au moment de jouer leur remix de ‘Age Of Love ».

Conclusion

Tomorrowland Winter reste définitivement un événement d’exception. Organisé d’une main de maitre par le groupe belge, le festival offre tout ce dont rêve un festivalier, d’autant plus les fans de montagne et de ski. On vous conseille vraiment de l’essayer au moins une fois tant l’expérience est différente de celle de Tomorrowland Summer. Même si vous n’aimez pas le ski, la beauté des montagnes, de la station et de l’organisation vous rendra la semaine parfaite. Le festival doit tout de même s’améliorer sur quelques points comme la programmation et le rajout d’une scène ou deux, mais cette deuxième édition aura été un vrai moment de communion.

Nous souhaitions remercier chaleureusement toute l’équipe presse de Tomorrowland (Debby et Frederic). Un grand merci au Zoo Bar qui nous a accueilli pour quelques afters plus que sympathiques.

La team Guettapen