Six ans après « Worlds », Porter Robinson marque un retour triomphant avec « Nurture »

Propulsé sur les devants de la scène électronique à un âge particulièrement précoce, Porter Robinson aura su prendre le temps de digérer une trajectoire aussi singulière que vertigineuse. Second album en une décennie d’activité, « Nurture » marque un tournant introspectif que l’américain a précieusement muri après de longs mois d’errance créative.

Apaisé, rassuré et victorieux. Si le ton est si enjoué et enjouant, c’est parce qu’il porte la marque d’un artiste libéré d’une pression légitime associée à un debut album dont la spontanéité et l’universalisme n’ont laissé que des ruines lourdes à entretenir. « Nurture » voit Porter Robinson reconstituer les pièces du puzzle, révélant un nouvel univers conçu autour d’une vision inédite.

En ravivant sa relation avec la nature, Porter a semble-t-il redécouvert une harmonie simple avec son art, comme l’illustre la pochette de l’album. Porté par des sonorités organiques, le second opus du carolinien conserve l’innocence qui avait bercé « Worlds ». Si ce dernier racontait une histoire lointaine, « Nurture » revêt une narration bien plus intime, comme le confie volontiers Porter.

Entre Electronica et J-Pop, les vocaloids désormais bien connus du producteur-interprète servent une esthétique aboutie qui offre une cohérence bienvenue au milieu d’un patchwork de 14 tracks souvent chaotiques et expérimentales. Adieu les supersaw, les 808 et les structures formatées, Porter Robinson sort comme on pouvait le deviner du spectre électronique classique pour tracer sa propre voie, à l’image de ce qu’a pu proposer son camarade Madeon avec « Good Faith » l’an dernier.

Pour celles et ceux qui seraient curieux d’en apprendre plus sur les coulisses de l’album en marge de sa sortie, restez aux aguets ce week-end!

Disponible chez Mom + Pop