À l’occasion de la Journée internationale l’élimination de la violence à l’égard des femmes, le Premier ministre français Michel Barnier a annoncé, ce lundi 25 novembre 2024 le remboursement des kits de détection de soumission chimique « du lendemain ». Cette mesure fera l’objet d’une expérimentation menée « dans plusieurs départements », bien que le calendrier précis reste à définir.
Qu’est-ce que la soumission chimique ?
La soumission chimique désigne l’administration à l’insu d’une personne de substances psychoactives à des fins malveillantes, comme des agressions ou des viols. Ces kits, reposant notamment sur des tests urinaires, figuraient parmi les revendications de Sandrine Josso, députée en charge d’une mission gouvernementale sur ce sujet. Dans une déclaration au journal Libération, elle a salué une mesure qui « va dans le bon sens ».
Notons qu’elle est elle-même présumée victime de soumission chimique de la part du sénateur Horizons Joël Guerriau. En effet, Sandrine Josso avait déposé un amendement en ce sens en octobre dernier, avec le soutien du Conseil national de l’Ordre des médecins. Selon la députée, le kit devrait inclure des « flacons pour recueillir l’urine ». Mais également des « adresses utiles détaillant la marche à suivre ». L’objectif est de fournir un « parcours fléché pour conserver les preuves ».
Un test encore peu accessible
Aujourd’hui, détecter une trace de soumission chimique peut s’avérer compliqué. Ces tests se réalisent dans les hôpitaux des grandes villes, et un dépôt de plainte est nécessaire pour qu’ils soient pris en charge. Sans cela, le coût de ces tests peut alors très vite s’élever jusqu’à plusieurs milliers d’euros. Et donc, décourager les victimes d’y avoir recours… C’est pourquoi ce kit pourrait réellement changer les choses. Le Premier ministre n’a pas indiqué sur quels territoires l’expérimentation aurait lieu. Mais pour la députée Sandrine Josso, « ce kit devra être disponible partout pour ne pas créer d’inégalités territoriales ».
En quoi cela vous concerne?
Amatrices et amateurs de soirées en clubs ou en festivals, restez vigilants! Une étude menée par Global Drug Survey en 2022, révèle que sur 5221 interrogés, 18% ont été victimes de soumission chimique. Parmi eux, 50% évoquent un contexte de club (et/ou bar), contre 3% pour les festivals. Par ailleurs, 51% des victimes présumées sont des femmes, et 40% des hommes : alors oui, nous sommes tous concernés…
De plus, si « seulement » 16% des déclarants rapportent des faits de violences (sexuelles ou autres) consécutifs à la soumission chimique, le traumatisme isolé potentiellement induit par la prise de substances contre sa volonté n’est pas à négliger et peut nécessiter un accompagnement psychologique.
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