L’Independent Society of Musicians (ISM) publie un nouveau rapport majeur, « Payer le prix« . Ce rapport traite de l’impact du Brexit sur les musiciens et le secteur de la musique. Au total, cette enquête elle a recueilli les témoignages de plus de 400 musiciens et professionnels de l’industrie musicale travaillant en Europe depuis janvier 2021.

Les répercussions du Brexit sur les musiciens britanniques
Les restrictions imposées par le programme d’exemption de visa Schengen ont eu un impact sur les musiciens britanniques et l’industrie musicale en général après le Brexit. Avant le Brexit, les musiciens britanniques bénéficiaient de la liberté de se déplacer au sein de l’Union européenne (UE) pour leurs tournées et concerts, sans nécessiter de visas ni de permis de travail spécifiques. Désormais, les Britanniques doivent se conformer à une restriction temporelle qui limite leur accès à l’UE à 90 jours sur une période de 180 jours.
Cette règle a posé d’importants défis aux musiciens britanniques désireux de faire des tournées ou de travailler sur des projets musicaux en Europe. Alors, cette restriction peut s’avérer particulièrement contraignante, en particulier pour les artistes qui sont fréquemment sollicités dans divers pays européens. Pour un grand nombre de musiciens, les tournées et les concerts en Europe sont leur source principale de revenus, ce qui amplifie l’impact financier de ces limitations. Les pertes financières, souvent chiffrées en dizaines de milliers de livres, représentent une menace sérieuse pour l’économie de nombreux musiciens britanniques.

Les résultats de l’enquête
Les résultats de l’enquête mettent en évidence les nouvelles réglementations et tarifs instaurés après le Brexit. Les professionnels de la musique décrivent ces facteurs comme ayant sérieusement entravé leur capacité à travailler efficacement en Europe. En effet, 47,4 % des personnes interrogées ont indiqué avoir moins d’offres de travail dans l’UE par rapport à avant. De plus, 40% des répondants ont perdu leur emploi en raison du Brexit. En parallèle, 39 % ont été forcés de décliner des offres d’emploi au sein de l’Union européenne. Enfin, 25% des participants ont signalé qu’ils n’avaient « aucune opportunité de travail » en Europe depuis la mise en œuvre de ces changements en avril 2021.
Le Brexit n’aurait jamais dû signifier que les musiciens ne peuvent pas partager librement leur talent avec nos voisins les plus proches. Cela nuit à notre pays, à notre soft power et à notre précieux vivier de talents créatifs.
Deborah Annetts, directrice générale de l’ISM

Ainsi, les professionnels de l’industrie musicale ont des dépenses supplémentaires à prendre en charge. En plus des visas et des permis de travail, ils doivent également prendre en compte les frais liés aux permis de douane, tels que les carnets, nécessaires pour faciliter le passage des véhicules aux frontières.
« Les carnets augmentent considérablement le temps nécessaire pour traverser la frontière, personne à la frontière ne sait vraiment ce qui se passe, le carnet est une dépense inutile »
a déclaré un répondant
L’un des interviewés souligne qu’il est nécessaire d’ajouter une journée de voyage pour entrer et sortir de l’Union européenne. Cela implique que le véhicule doit débuter sa tournée dans l’UE un jour plus tôt, entraînant ainsi des frais additionnels. Ces coûts supplémentaires incluent la location des véhicules ainsi que la rémunération des employés travaillant cette journée additionnelle.
Les recommandations de l’ISM
L’ISM offre des solutions précieuses au gouvernement pour améliorer la situation des musiciens et des travailleurs de l’industrie musicale. Le gouvernement pourrait négocier un accord d’exemption de visa sur mesure avec l’Union européenne. Ainsi, les travailleurs de l’industrie pourraient travailler librement dans l’UE pendant 90 jours maximum sur une période de 180 jours.
De plus, réduire les tarifs associés au Carnet ATA pour les biens culturels serait un pas décisif. Cela permettrait d’alléger la charge financière pesant sur les musiciens et les professionnels de l’industrie musicale. Cela favoriserait ainsi la mobilité transfrontalière et la capacité à contribuer au rayonnement culturel du Royaume-Uni à l’échelle internationale. Enfin, la désignation d’Eurostar St Pancras comme point d’entrée ou de sortie CITES spécifique permettrait de simplifier les procédures. En mettant en œuvre ces recommandations, le gouvernement peut jouer un rôle déterminant dans la préservation et le renforcement de l’industrie musicale britannique.
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