On a discuté avec Worakls de ses derniers projets avant la sortie de son morceau ‘Pipeline’

Worakls est désormais l’un des piliers de la scène Melodic House/Techno française. De Hungry Music à SONATE, en passant par des BO documentaires, c’est peu dire que Kevin da Silva Rodrigues est un touche-à-tout. Mais avant la sortie de son nouveau morceau Pipeline, nous avons eu l’occasion de discuter avec lui pour la sortie de HIBA également, en avril dernier. On vous laisse découvrir ce passionnant échange !

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Guettapen : On te reçoit pour la sortie de HIBA, ton dernier single sur ton label, SONATE. Pour ceux qui te suivent depuis longtemps, il s’agit d’un titre très orchestral, peut-être moins dans la veine Hungry Music d’antan, avec un clip à la DA affirmée. Dans quel état d’esprit étais-tu au moment de la composition de ce morceau ? Quelle histoire raconte ce clip ?

Worakls : J’ai commencé à écrire ce morceau à la fin de la tournée Orchestra 2019. Je me suis dit que ce qu’on avait accompli était extraordinaire avec cette tournée qui était au départ remplie de doutes plus que de certitudes. La réponse du public sur ce projet était incroyable, j’étais dans un état de gratitude qui m’a poussé à explorer de nouveaux horizons dans cette direction éléctro-orchestrale. De plus j’ai toujours eu envie de travailler avec une voix lyrique, c’était le bon moment pour le faire.

Le clip c’est l’histoire d’un gars qui n’arrive pas à parler à la fille qui lui plait et qui va essayer de trouver le courage de le faire. Avec Guillaume Caramelle, le réalisateur, on a eu cette idée parce que c’est un morceau qui monte crescendo. On trouvait intéressant de faire croitre les émotions du personnage principal en même temps que l’intensité du morceau.

G : Considères-tu être l’un des précurseurs, en France, du style électro-classique qui incorpore ces éléments électroniques avec la puissance orchestrale de la musique classique ? 

W: Il y eu des DJ, comme Jeff Mills ou Pete Tong qui l’ont fait. Je ne sais pas si je fais partie des précurseurs de ce mouvement mais en tout cas être j’essaye de pousser et développer cette façon de jouer.

G : De manière globale, tes derniers projets sont très symphoniques, à l’image de tes compositions pour les documentaires “Sur le Front” de Hugo Clément. Comment s’est faite cette collaboration ? Avais-tu un cahier des charges en termes musicaux ? Enfin, signeras-tu de nouvelles BO/albums pour cette série de documentaires ? 

W: La rencontre avec Hugo Clément s’est faite très simplement. On s’est contacté sur Instagram parce qu’on aime mutuellement le travail de l’autre.  On a tout de suite évoquer la possibilité de travailler ensemble en joignant l’utile à l’agréable. Au-delà de m’entrainer d’avantage dans ce domaine de la musique à l’image qui m’intéresse tant, cela m’a donner l’opportunité de participer à cette grande cause qu’est La Défense des animaux et la protection de l’environnement.

Bien sûr j’avais un cahier des charges, même si je pense qu’Hugo me fait entièrement confiance, on a travaillé conjointement avec l’équipe de Sur le front afin de s’assurer que j’avais bien saisie l’idée et les émotions qu’ils voulaient transmettre dans chaque scènes. L’important n’est pas mon ressenti mais celui que le réalisateur veut provoquer car c’est un exercice dans lequel je ne produis par pour moi mais pour faire passer un certain message. J’avais cependant de la liberté sur les directions que je voulais apporter ce qui m’a permis de faire des morceaux plus orchestraux que ceux que j’avais l’habitude de sortir sur Hungry Music. Je pense avoir ces deux facettes, électronique et orchestrale, et j’aime explorer chacune d’entre elles.

Dans la mesure ou Hugo est un ami et qu’il défend la cause qui me touche, m’intéresse et pour laquelle j’ai envie de me battre, j’espère de tout cœur réaliser de nouvelles BO.

G : Ressens-tu parfois un blocage au moment de composer ? As-tu des périodes blanches ? Et que fais-tu pour les combattre ?  

W: Par chance je n’ai pas de période blanche, j’ai toujours de l’inspiration. J’ai même généralement pas assez de temps. Ce qui peut me bloquer à être plus productif, c’est la fatigue. Enchainer les dates comme je le fait et être productif comme je le souhaiterai c’est parfois compliqué mais heureusement j’ai toujours autant d’inspiration (et j’espère que je ne suis pas en train de me porter la poisse en disant ca).

J’ai quand même quelques techniques, j’essaye d’avoir un rythme de vie sain dans lequel je m’octroie du temps pour faire du sport, pour cultiver mon potager… Je trouve ce genre d’activités parfaites pour reconnecter avec l’instant présent.

G : Tu entames une tournée européenne massive, entre Tbilissi et Amsterdam, avec quelques Zéniths, avec le concept Orchestra. Que ressens-tu à l’idée de la reprise du touring, consécutivement à ces deux années bizarres qui viennent de s’écouler ? A quoi peut-on/doit-on s’attendre de nouveau pour Orchestra par rapport à la première itération pré-COVID du concept ? 

W: Je suis vraiment impatient, d’un point de vue enrichissement personnel, de repartir sur un concept plus élaboré. Par ailleurs j’ai hâte de mettre à profit l’expérience acquise lors de la première tournée, je m’explique : avec ce genre de show il est difficile de modifier la moindre virgule car cela implique des changements massifs sur toutes les partitions, donc je suis content de pouvoir reprendre les enseignements que j’ai tiré de la première tournée afin de faire tout simplement mieux.

Il faudra s’attendre à un nouveau show qui, je l’espère, sera mieux ficelé, plus beau et plus spectaculaire… et évidemment de nouveaux morceaux !

G :Tu es papa depuis quelques temps, félicitations ! Comptes-tu faire une pause “congé paternité” avant de te lancer dans cette tournée ?  

W: Merci ! Fort heureusement j’ai du temps la semaine pour m’en occuper, particulièrement le soir et ça me plait beaucoup de le faire. Même si elle me manque à chaque instant ou je ne suis pas avec elle, je garde en tête qu’il est important de rester concentrer sur la tournée, en partie pour pouvoir lui offrir la vie qu’elle mérite. 

G : Tu reviens des USA. Penses-tu que le projet Worakls a-t-il vocation à s’exporter, in fine, outre-Atlantique ? 

Oui tout à fait, c’est un objectif qu’on a avec nos équipes américaines et il faudra le faire au bon moment. C’est un show qui demande beaucoup d’investissement alors on doit être sûr de faire venir assez de monde aux concerts pour pouvoir rentabiliser cette tournée. Pour le moment, on en discute avec les canadiens et on espère exporter le show aux USA. D’ailleurs, j’y serai encore 2 fois cette année, en Juin et en Juillet. 

G : Qu’aimerais-tu composer en termes de style musical, et que tu n’as pas encore fait ?

Plus qu’un style en particulier, il y a encore beaucoup de choses que j’aimerai explorer mais ce qui me plait surtout c’est de sortir de ma zone de confort.

Ce qui me permet de le faire et de pouvoir écrire des morceaux différents, c’est la musique à l’image, c’est une des raisons pour lesquelles j’aime cet exercice. 

Par exemple j’ai écrit la BO du jeu pour mobile « bob l’éponge » et comme vous le savez peut-être c’est de la musique hawaïenne et j’ai trouvé très intéressant d’essayer d’en écrire. 

G : Si tu devais l’imaginer, où te vois-tu, artistiquement/personnellement parlant, d’ici 5 ans ?

Peut-être à Hollywood  ? Pour faire la musique de film… Je ne sais pas, mais ce qui est sûr c’est que je continuerai d’exercer mon métier avec passion.

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Le nouveau single de Worakls, « Pipeline », est sorti le 12 août. On y retrouve tout ce qui caractérise les compositions du producteur, avec des nappes mélodiques envoûtantes qui nous transportent, mais également un combo kick/bass qui nous a fait frissonner à la première écoute. Un morceau également en forme manifeste contre les grands groupes pétroliers et le réchauffement climatique, on vous laisse découvrir le clip ci-dessous. On vous l’a en tout cassouvent dit, mais on raffole clairement du travail du français… Aussi, on a hâte de le recroiser sur notre route des festivals, tant pour l’écouter qu’échanger avec lui. Merci à lui pour sa disponibilité !

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Orchestra Tour 2022 – Billets

Mino
Grooves endiablés et douceur mélodique rythment mes journées. Je passe également des disques avec l'équipe après les 39h.