Les 15 et 16 avril dernier, nous nous sommes rendus aux 25 ans du festival Panoramas. Après une année blanche suivie d’une édition dans un format revisité en 2021, le festival morlaisien était de retour au parc de Lango. Un quart de siècle qui a été célébré en grande pompe avec une programmation aux petits oignons. Retour sur cette édition anniversaire pas comme les autres.
Le lieu / Les scènes
Cette année, le festival était donc de retour à son emplacement historique, j’ai nommé le parc de Lango. Bien connu des habitants de Morlaix et des alentours, le parc des expositions de Lango à Morlaix a pris l’habitude d’accueillir le festival chaque week-end de Pâques. Il jouit d’un bel espace relativement éloigné des habitations afin de limiter les nuisances sonores le plus possible.
Pour cette édition, les organisateurs de Panoramas ont fait le choix de proposer 3 scènes. Le Grand Hall, d’une capacité de 7200 personnes, accueillait la mainstage. D’une construction minimaliste mais non moins efficace, elle accueillait les plus gros artistes du festival : Vitalic, KAS:ST, Nina Kraviz, Boris Brejcha, Vladimir Cauchemar, NTO ou encore Trym. Sa configuration permettait de s’adapter au besoin à la scénographie de chaque artistes. Mention spéciale pour le show de Vitalic sur lequel nous reviendrons un peu plus tard.
Le Club sésame d’une capacité habituelle de 2200 personnes, était cette année coupé en deux afin d’y créer d’un côté un espace de repos, et de l’autre une ambiance club des plus réussies ! Définitivement notre scène préférée du week-end. Aucun écran LED ici, mais un show light très réussi et positionné relativement bas afin de créer cette atmosphère clubbing tant recherchée. Véritable coup de coeur !
En ce qui concerne la troisième scène, il s’agissait d’un chapiteau spécialement monté pour l’occasion. Une scène adaptative afin de pouvoir y accueillir certains ‘live acts’ comme celui de Graviity, simple mais efficace.
Le camping est quant à lui installé juste à côté de l’entrée du festival ce qui permet de regrouper l’ensemble de l’activité de l’événement dans un seul endroit. Chose très appréciable lorsque la journée de festivités arrive à son terme et que l’on doit regagner sa tente à pied.
Le centre-ville de Morlaix se situe à seulement 10 petites minutes en voiture du festival. Des navettes étaient d’ailleurs affrétées tout au long du weekend afin d’emmener les festivaliers du centre vers le parc de Lango. Durant 3 jours, les milliers de festivaliers envahissent les rues de la cité du Viaduc qui vit ainsi au rythme de Panoramas. Expositions de vinyles, concerts dans les bars de la ville ou encore tables rondes, on peut dire que tout Morlaix vit pour le Pano l’espace d’un week-end.
Vous pouvez ainsi choisir de passer vos après-midi au camping du festival où une scène y est installée et où des collectifs comme La Darude prennent le contrôle des platines et viennent distiller leur énergie tout au long de la journée ; ou alors, vous pouvez descendre dans les rues du centre-ville afin de profiter de l’ambiance qui y règne en faisant une halte au SEW, nouveau centre culturel de Morlaix. Là-bas, vous pouvez profiter de la musique tout en vous restaurant et en participant à de nombreuses activités comme le palet, la pétanque ou encore admirer une exposition photo.
L’organisation
Après 25 ans d’existence, il n’y a aucun doute possible : l’équipe de Panoramas maîtrise son sujet à la perfection. L’entrée dans le festival se fait de manière fluide et rapide, très peu d’attente aux différents bars ou aux différents foodtrucks. L’armée de bénévole sur place y est sûrement pour quelque chose et ça fait du bien de voir que malgré une pause forcée, les organisateurs n’ont pas perdu la main ! La circulation au sein même du festival se faisait très aisément. Nous n’avons jamais eu de difficultés pour entrer ou sortir d’une scène. Seul endroit où l’on a pu constater un peu d’attente lors des pics de soirée : les sanitaires. Présent en nombre, il est cependant difficile de faire mieux.
A côté de cela, le festival met à disposition un bel espace VIP à ceux ayant choisi de passer leur festival dans des conditions premiums. Il offrait un espace détente extérieur ainsi qu’une large zone intérieure avec un bar, un espace repos et des sanitaires dédiés. Très appréciable lorsque l’on veut s’écarter un peu de la foule et manger au chaud, car oui, les nuits morlaisiennes peuvent être vraiment fraiches en cette période de l’année malgré un soleil rayonnant en journée.
Au niveau de l’offre de boissons et nourriture proposé, il n’y avait pas un choix gargantuesque mais la qualité étant au rendez-vous. On ne dirait cependant pas non à un choix plus important de bières ! L’ensemble des paiements se réalise en cashless, système désormais bien connu des festivaliers et qui permet de limiter l’attente aux différents stands. Niveau services proposés dans le festival, vous pouviez également y trouver un système de lockers plutôt bien pratique lorsque vous avez beaucoup d’affaires sur vous.
Le public / L’ambiance
Le public présent sur place était à l’image de la programmation : intergénérationnel. Il est majoritairement composé de Bretons et de locaux mais il n’est tout de même pas rare de croiser des festivaliers venant de beaucoup plus loin en France, comme Paris !
Allant de 18 à 55 ans, la moyenne d’âge variait drastiquement d’un artiste à un autre. On pense notamment au set de Vitalic où un public connaisseur et relativement plus âgé que la moyenne du festival s’était donné rendez-vous pour assister à un live show bluffant. Même constat sur la scène Club Sésame pour la carte blanche de Cercle le vendredi soir. Un vrai plaisir de constater que la musique électronique ne connaît pas d’âge et qu’elle se transmet de génération en génération.
L’ambiance générale sur les différents sets auxquels nous avons pu assister était très bonne, peu importe la scène. On relève évidemment les ambiances les plus survoltées le samedi sur les sets de Vladimir Cauchemar, Boris Brejcha ou encore sur le closing explosif de Trym.
Les sets
Depuis toujours, Panoramas a à cœur de proposer un savoureux mélange entre nouveaux talents et artistes confirmés. Cette édition n’a pas dérogé à la règle avec une programmation tout de même très axée techno. On retrouvait ainsi des noms comme Hysta, Trym ou Kas:st cotoyer les Vitalic, Nina Kraviz et autres Boris Brejcha. Seul regret du week-end côté line up : l’annulation inexplicable de Lilly Palmer pour le closing du chapiteau le samedi soir. Heureusement, Space 92 et Popof ont su assurer 3 heures d’une prestation remarquable !
Jour 1
En ce premier jour de festival, nous sommes arrivés sur le site avant même l’ouverture des portes au public. Cela nous a permis de récupérer nos bracelets, se restaurer et faire le tour du site. Plus tard en début de soirée, nous sommes allé assister à la fin du live de Romane Santarelli qui nous a véritablement séduit et a été une véritable découverte qu’on ne peut que recommander ! La suite des hostilités s’est faite sur la même scène avec notre premier DJ set du week-end en compagnie de Phil & Derek. Un set house dans une ambiance club, quoi de mieux pour débuter ce week-end ? Les deux fondateurs de Cercle nous ont régalés en nous servant un set house dépaysant piochant dans le catalogue de Cercle Records mais pas que !
Nous n’avons malheureusement pas pu assister à la fin du show car une des prestations les plus attendues du week-end pointait alors le bout de son nez. L’heure pour Vitalic de nous présenter son show V20Y dans le cadre de son DISSIDAENCE TOUR était arrivée. Et quelle claque ! Durant près de 1h30, l’un des vétérans de la scène électronique française nous a régalé d’un show light absolument bluffant et d’un set puissant, penchant plus sur des sonorités dignes de DIMA que Vitalic. On reste malheureusement un peu sur notre faim, tant ce live était excellent. On aurait adorer de le voir jouer 1h supplémentaire !
Après une petite pause bien méritée afin de nous remettre de nos émotions, on se dirige à nouveau vers le Grand Hall afin d’assister au début du live show de Kas:st. Une première pour nous, et le moins que l’on puisse dire c’est que Carol et Manuel ne nous ont pas déçus. Le duo français a réussi à embarquer le public et nous avec. Ils nous ont ainsi hypnotisés de leur techno mélodique si singulière.
Après cet interlude mélodique, direction le club sésame pour assister au b2b entre DJ Tennis et Carlita. Ce qui ne devait être qu’un détour en attendant Nina Kraviz s’est transformé en formidable voyage de plus d’1h30. Les deux guests de Phil et Derck nous ont littéralement transportés via une house tantôt dansante, tantôt planante et tantôt électrisante à grand coups de Withesquare Lux Interior ou encore Krystal Klear avec Piano Banana. Un set qui nous a enivré et sans aucun doute l’une des plus belles ambiances du week-end ! Après cette parenthèse hors du temps, il était temps pour nous de retrouver un peu de brutalité en assistant à la fin du set de Nina Kraviz suivi de Shlomo sur lequel nous avons conclu cette première journée.
Jour 2
Autant vous le dire d’entrée, le deuxième jour du festival était surement celui que l’on attendait le plus. Nous avons décidé d’arrivée aux alentours de 22h30 sur le site du festival afin d’assister au set de Vladimir Cauchemar. Première constatation : la foule. Un public beaucoup plus nombreux sur ce deuxième jour mais également beaucoup plus jeune dans son ensemble.
Le set du mystérieux français a tout de suite pris sur le public grâce à une tracklist très bien amené, variant entre bass house et rap. On relève notamment les morceaux WET de Wax Motif, Bling Bling de Malaa ainsi que son remix de In The End.
Changement radical d’ambiance pour la suite avec l’arrivée de NTO sur la mainstage qui a su largement emmener le public avec lui dans son univers mélodique. Nous n’avons malheureusement pu assister qu’aux 20 premières minutes de son show avant de s’absenter pour réaliser l’interview de l’un des français le plus en vogue sur la scène techno actuelle, juste avant qu’il ne monte sur scène rejoindre Popof, j’ai nommé Space 92.
Et quel set ! Les deux Frenchies nous ont délivré un b2b des plus explosifs à la croisée des chemins entre une Techno acide, froide et industrielle. Dû au désistement de Lily Palmer, les deux amis ont finalement réalisé un extended set pour notre plus grand bonheur ! Les plus de 2h de set leur ont ainsi permis d’exploiter tout le potentiel de ce b2b. On vous le recommande grandement si vous avez la chance d’assister à cette prestation.
Dans le même temps, Boris Brejcha effectuait un set magistral sur la MainStage devant une foule venu en nombre pour se délecter des beats techno minimal de l’allemand. Plus tôt dans la journée, la ville de Morlaix et le festival Panoramas avaient d’ailleurs inauguré une fresque à l’effigie du Dj / producteur dans le lycée de la ville. La preuve d’un lien très fort entre le festival, la ville de Morlaix et Boris Brejcha lui même qui a eu du mal à cacher son émotion lors de cette inauguration.
Après un court détour sur le set de Parfait qui enflammait le club Sésame dans une ambiance électrique, nous avons décidé de nous diriger de nouveau vers le grand Hall afin d’assister au closing de Trym devant une foule compacte. C’est là qu’on s’est rendu réellement compte de la notoriété grandissante du jeune DJ Parisien. Sa signature sonore puise son inspiration dans un mélange d’indus, de hard trance de de techno mélodique. Un vrai régal.
Un cocktail explosif parfaitement adapté au closing du festival, où les bpm ne faisaient que grimper en flèche au fur et à mesure que le set avançait avant de réaliser un atterrissage en douceur sur son désormais incontournable remix de « Désanchanté ». Un grand moment de communion avec le public et le point final à un week-end survitaminé avec comme surprise guest, un soleil qui nous aura fait regretter l’oubli de la crème solaire !
Conclusion
Après deux années sans Panoramas, Morlaix a renoué avec le plaisir de la fête et de la musique pour cette 25ème édition haute en couleur. Au total ce sont près de 25 000 festivaliers qui ont été accueillis sur ce long week-end. Morlaix a une fois de plus vécu au rythme du Pano et le plaisir était largement partagé par les festivaliers. Leurs sourires traduisaient la joie immeuse qu’ils avaient de renouer avec ce rendez-vous annuel. Une parenthèse bienvenue dans une actualité morose et que l’on aura plaisir de retrouver l’année prochaine !
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