Récap : Retour sur la superbe édition 2021 de l’Elektric Park Festival

Nous attendions avec impatience cette date. Celle de notre rentrée commune en festival, 2 ans après la dernière édition. C’est désormais chose faite : l’Elektric Park (ex-Inox Park) a fêté, avec deux années de retard, sa 11è édition en son fief éternel de l’Île des Impressionnistes de Chatou. Joachim Garraud, son papa de toujours, et l’agence Allo Floride ont mis les bouchées doubles pour ce retour en force. Ainsi, nous avons eu le droit à 2 jours de festival (contre 1 en temps normal), avec pas mal de nouveautés et une ambiance particulière.

Beaucoup d’entre nous ont plongé dans la Dance Music grâce à ce festival, pionnier dans le booking de certains gros artistes en France (Skrillex, Axwell, Noisia, Steve Angello, Hardwell). Aussi, nous ne pouvions pas ne pas être présents à cette édition 2021. Trêve de nostalgie, vous l’attendez tous : voici l’heure du récapitulatif !

LA PROGRAMMATION

Nous vous le disions en préambule : le festival se déroulait sur deux jours, en lieu et place de l’unique journée habituelle. Un changement majeur, car qui dit 48h dit plus d’artistes et plus de variété musicale. Pour ce faire, les équipes de Joachim Garraud ainsi que d’Allo Floride ont concocté une programmation aux petits oignons.

Ainsi, au terme du 1er jour, la Yellow a encore fait office de mainstage, et a accueilli des noms comme Warner Case en B2B avec Ferdinand Weber (rare en France!), le phénomène Tech House brésilien Vintage Culture, Busy P B2B Molécule ou encore Purple Disco Machine, lequel était attendu par le public. En fin de soirée, il était temps de laisser des headliners tels que Polo & Pan ou encore Vladimir Cauchemar enchanter les festivaliers de leurs compositions. Joli pari cependant que de proposer, à la suite, SBCR des Bloody Beetroots et Mandragora, qui opéraient dans un registre plus “pointu” que leurs prédécesseurs, mais qui ont réussi à enflammer la Mainstage avec brio.

Au deuxième jour, la scène de jaune vêtue offrait ses derniers headliners, et non des moindres : Là ou Klingande infusait sa Deep House chaleureuse, c’est ensuite Upsilone qui a fait groover tout le monde avec sa Disco House et ses visuels délirants. A 16h, Kungs réalise l’exploit de rameuter la quasi-intégralité des festivaliers pour une heure trente de set, ponctuée par 2 ID à venir ainsi que son tube de l’été, ‘Never Going Home’, qui a effectivement fait rester tout le monde. Les Ofenbach ont pris la relève, chauffant la scène comme il le fallait pour l’ultime acte : Bob Sinclar. Le frenchy a joué un set de selector, bien qu’appuyé de ses compositions bien connues, et a proposé une performance House/Disco/Tech House qui donnait à l’Île des Impressionnistes des airs d’Elrow pendant le set. Nous n’avons pas boudé notre plaisir.

La Red Stage, proposée seulement le 1er jour, proposait exclusivement du Hardstyle. Ainsi, Sefa, Damien RK, ou encore Miss K8 ont côtoyé D-Strub, The Sickest Squad ou encore un B2B Dr. Peacock/Billx afin de faire taper du pied les hardeux et les abreuver de piep kicks.

La Blue n’était pas en reste en termes de violence musicale. Elle aussi tenue seulement le 1er jour, elle se consacrait à mettre en valeur la bass music. On a pu y retrouver Basstrick, Koos, Aazar en B2B avec Sikdope, par exemple, lesquels ont proposé des sets qui ont échauffé nos nuques avant 3h de massacre drum’n’bass. Nous avons eu la chance de pouvoir assister aux sets de Black Sun Empire ou Koven, encore rares en France, qui ont démontré l’étendue de leur talent au public catovien. En closing, on a découvert un exceptionnel Dirtyphonics (le fameux secret guest) B2B Funtcase. Nous avions adoré son passage à Animalz en 2017. Autant vous dire que monsieur avait également hâte de revenir en France, au vu du set dégoulinant de dubstep et de drum’n’bass proposé par le trio …

Nous évoquons la Red et la Blue car celles-ci ont disparu du festival le lendemain, pour céder leur place à l’Orange Stage, orientée Psytrance. Si celle-ci a subi quelques annulations d’artistes, COVID oblige, Mezerg, Gravity et leurs compères ont offert un cocon de chaleur à ceux qui étaient en quête de rythmes galopants.

Présente sur les deux jours, la Black Stage accueillait pas mal d’habitués du festival, à l’instar de nos amis de chez Pioneer, ou les talents d’UndGrd Melodic le dimanche. Joachim Garraud, déjà présent en Yellow la veille, y a joué un set spécial “Back In Time”, dont les nostalgiques se souviendront. L’équipe Guettapen était par ailleurs fière de compter au sein de cette programmation l’un de ses membres, et adresse ses plus sincères félicitations à Scorch, qui a assuré aux côtés de Damon Grey un set Techno du plus bel acabit.

Enfin, pour ceux qui avaient souscrit à l’option backstage, une scène se trouvait dans les coulisses, et permettait de chiller tout en écoutant des sets que n’auraient boudé aucune scène régulière. Le samedi faisait la part belle aux artistes Allo Floride (The Geek x VRV, Crayon, Carl Chaste, Un*Deux), tout en faisant office de scène d’after après la fermeture du festival. Mention spéciale à Warner Case, qui aura fait l’ouverture du festival ainsi que sa fermeture (plus un after au Sacré), le tout avec brio : l’Américain a insufflé à cette scène une vibe magique pour clore le Day 1. Le dimanche opérait selon le même fonctionnement, mais finissait plus tôt afin que tout le monde puisse terminer son festival sur les sonorités de Bob Sinclar.

Vous l’aurez compris : la programmation sur deux jours a remporté l’adhésion de l’équipe. Un grand bravo à Joachim ainsi qu’à Allo Floride, dont le travail conjoint a permis de rassembler un éclectisme Dance Music assez rare pour être souligné.

S’il fallait donner un seul point négatif à cette programmation, ce serait peut être l’absence de la Green Stage, orientée Techno et Underground, qui a accueilli Sven Vath, Oxia, ou encore Boris Brejcha à l’édition précédente. Mais la Black Stage a su remédier à cette absence en faisant confiance à une scène locale mais tout aussi talentueuse.

LE LIEU / LES SCÈNES

C’est encore l’Île des Impressionnistes qui a accueilli l’événement cette année. Son cadre insulaire, bucolique de verdure séduit toujours autant. Certaines scènes changent d’une année à l’autre, mais jamais pour ne rien laisser à la place. Green Stage en moins ? Plus d’attractions encore et de food ! Les équipes du festival n’ont rien laissé au hasard.

Pourquoi changer une équipe qui gagne ? C’est sur cette maxime qu’Allo Floride s’est fondé pour la boat-party du dimanche, qui permettait de bien se chauffer avant d’arriver au festival. Un showcase Nuances Records était prévu pour l’occasion, et c’est encore Carl Chaste et Warner Case (décidément!) qui ont, notamment, assuré les festivités avant de laisser les festivaliers pénétrer dans l’enceinte de l’Île.

En termes d’architecture de scène, pas de grosse surprise. Simple et efficace, la Yellow a fait confiance à des panneaux LED verticaux avec échafaudages. Pas le plus sexy, faisant le boulot de jour, son potentiel se révélait selon les visuels des artistes. Et surtout la nuit ! Le revêtement placé en début de scène a également fait beaucoup de bien aux poumons.

La Red Stage a revêtu sa configuration classique, ainsi que la Blue Stage. Cette dernière était néanmoins équipée d’un canon à CO2 qui envahissait la scène par instants. Les plus réticents diront qu’il y avait assez de fumée, là où d’autres ont salué cela, en raison de la conjugaison du CO2 avec les lights et lasers. Effet garanti lors du set de Koven : cela donnait à la DJ un air de superstar, apparaissant et disparaissant dans les affres de la nuit…

L’ORGANISATION

Nous n’aurons qu’une seule chose à dire : chapeau bas à Joachim Garraud de faire vivre avec autant de passion ce festival. Chapeau bas à Allo Floride, qui abat un travail colossal en termes de visuels, de direction artistique et de booking artistes. En termes de musique, le festival sait ce qu’il fait : il ne compte pas sur un amas de sets, mais sur un habile jonglage entre headliners, sensations du moment, artistes rarement présents en France, et jeunes espoirs.

Côté strictement organisationnel, l’entrée du premier jour a subi quelques ralentissements laborieux, en raison de l’afflux de personnes. Cela n’a cependant pas été constaté le dimanche. Le festival fonctionnait toujours sur un système de cashless, le chargement pouvant être effectué en amont ou durant le festival. Côté manger et boire, les éternels frites, kebabs et burgers se conjuguaient avec bières, vins, et cocktails Martini. Les détenteurs du pass backstage avaient la chance de pouvoir manger des tacos mexicains en plus, et de pouvoir se délecter de Jägermeister, le tout en se reposant sur des sièges affublés de la marque allemande au Cerf.

L’AMBIANCE

Comment vous dire. Le public était BOUILLANT. Notez que pour beaucoup d’entre eux, il s’agissait soit d’une reprise des événements depuis l’avènement de la crise sanitaire, soit de leur premier festival. Les anciens ont donc côtoyé la jeune garde, et les deux catégories partagaient cette même excitation de pouvoir fouler l’Île des Impressionnistes et d’écouter du son. L’ambiance était donc très bon enfant et bienveillante. Les sempiternels déguisements étaient de sortie, ce qui ajoutait à l’ambiance de l’Elektric Park.

Il était en réalité aisé de distinguer chaque catégorie de public : la majeure partie se trouvait en Yellow, avec les artistes les plus mainstream et connus du public. Les hardeux se sont checkés en Red Stage, là où les fans de Bass ont brisé leurs nuques ensemble en Blue. La Black Stage était une étape nécessaire pour découvrir des artistes (ou en revoir certains). Enfin, la Back Stage rassemblait des personnes en quête de détente mais également d’artistes exclusifs.

CONCLUSION

11ème année, et l’Elektric Park a mis les petits plats dans les grands pour accueillir de nouveau ses festivaliers après deux ans de hiatus. Deux ans de silence pour l’Île des Impressionnistes, qui a décidé de prendre sa revanche sur 2 jours plutôt qu’un. La formule a plu : Joachim nous a donné rendez-vous l’année prochaine, au début du mois de septembre 2022, pour une nouvelle édition sur 2 jours… Nous avons déjà hâte !

Avant cela, nous revenons encore une fois sur ce pari réalisé par le producteur ainsi qu’Allo Floride de proposer une programmation intelligente, susceptible de plaire à tous, sans pour autant ruiner le festivalier, ni ruiner les caisses des organisateurs. Ce subtil cocktail a offert 48h de pur bonheur, une parenthèse enchantée en plein contexte sanitaire précaire, que nous serions ravis de retrouver l’année prochaine. Une dernière fois : merci Joachim, merci Allo Floride, et merci aux festivaliers de s’être bien prêtés au jeu. On reviendra en 2022 sans hésiter !

Mino
Grooves endiablés et douceur mélodique rythment mes journées. Je passe également des disques avec l'équipe après les 39h.