Récap : Amsterdam Music Festival 2018

C’est une tradition automnale : ce samedi 20 octobre se tenait l’Amsterdam Music Festival, à la Johan Cruijff ArenA (ex. Amsterdam Arena). Il s’agit d’un événement important de la semaine d’Amsterdam Dance Event pour tout féru d’EDM : c’est lors de ce festival qu’est annoncé le nouveau classement DJ Mag pour l’année à venir, et donc l’élection du DJ n°1. Guettapen y était, et vous propose donc son compte-rendu !

PROGRAMMATION

Au programme de l’édition 2018, une line-up constituée de 8 DJ Sets (si l’on compte le Two is One comme un seul acte). Ce qui se révèle assez maigre, et pas assez éclectique en notre sens pour cette année, car la programmation ne proposait pas de réelle diversité dans les genres, qui demeurait très mainstream, voire carrément bigroom avec la présence du B2B entre David Guetta et Dimitri Vegas & Like Mike, ou celle des W&W. On ne peut s’empêcher de comparer avec l’édition précédente, qui proposait un peu plus de house (avec les Lucas & Steve ou encore Don Diablo), ou même de la trap (Yellow Claw) : de quoi contenter tout le monde ! 

Les Vini Vici signaient leur deuxième AMF consécutif et apportaient la fraîcheur de leur psytrance. Fort heureusement, nous pouvions compter sur la présence des suédois Axwell & Ingrosso pour la dose d’électro/progressive house comme seuls eux savent le faire, la beauté du DJ set de KSHMR, ou encore la puissance proposée par la house tribale de Sunnery James et Ryan Marciano.

Nous n’évoquerons pas le set de Lost Frequencies, car nous n’avons pu entrer qu’à la fin de celui-ci dans l’enceinte du festival. Et nous ne nous attarderons pas sur la prestation de Salvatore Ganacci, car celle-ci relève plus du show que du DJ Set. De plus, l’horaire (dernier acte de la soirée, soit 5h-6h!) ne facilitait pas la tâche du petit protégé de Sebastian Ingrosso. 

Le Two is One entre notre frenchy national et les frères belges répondait simplement aux attentes du public, sans trop de prétention. Petit moment sympa lors du remix des Lacs du Connemara, où tout le monde a enlevé son t-shirt pour le faire tournoyer en l’air … !

Il y a quelque temps, le festival se déroulait sur deux jours, ce qui permettait d’avoir plus d’artistes, et plus de genres proposés. Le fait de raccourcir sur un seul jour l’événement ne lui porterait-il pas préjudice … ?

LE LIEU/LES SCÈNES

Le festival se déroulait, comme d’habitude au sein de la Johan Cruijff Arena. Stade on ne peut plus mythique, refuge sacré de l’Ajax Amsterdam, son architecture se prête pour le coup à merveille à un festival : les infrastructures proposées ainsi que les emplacements des stands et des lockers répondent parfaitement à nos attentes ergonomiques : si bien que l’on peut déposer ses affaires, passer prendre un verre à un stand, et directement ensuite emprunter les escaliers des gradins pour aller danser.

Une seule scène est donc proposée. Elle fait la longueur du stade, qui se retrouve émaillé d’autres stands divers : merchandising, bars … Petit point intéressant : l’organisation proposait une attraction (sponsorisée par T-Mobile) qui rappelait de l’extérieur les vitrines du très érotique Quartier Rouge. Une fois à l’intérieur, l’attraction se mettait à tourner de plus en plus vite, si bien qu’on en perdait l’équilibre. Frissons garantis, si vous combinez cela avec la house des Sunnery James et Ryan Marciano ! L’impression de pouvoir décoller à tout moment se faisait vite ressentir, surtout qu’aucune attache n’était proposée. Pour la Stage, il s’agissait de LEDs, avec pas mal de X (emblème officiel de la communication amstellodamoise) dispatchés partout dans la longueur du stade. Ceux-ci contenaient pas mal d’effets pyrotechniques, qui combinés à ceux présents pas loin du DJ Booth, donnaient vite très chaud après un crowd control. Enfin, nous tenons à souligner le gros travail réalisé par rapport à l’année dernière sur les lasers, qui transformaient chaque set durant lesquels ils étaient employés.

Comme nous le disions plus haut, la navigation se révélait très fluide : il était aisé de danser, puis d’aller faire l’attraction, de se poser dans les gradins pour se reposer, ou encore de commander à boire. Les stands proposaient des boissons classiques : bières, hards + softs, eau, pour des tarifs plutôt abordables ! Le paiement se faisait par carte bancaire, logique vu la durée de l’événement.

L’ORGANISATION

Les équipes de l’AMF maîtrisent l’organisation, et cela peut faire office de répétition, mais nous n’avons réellement que très peu attendu pour entrer dans le festival, pour se servir à boire, et pour aller danser. Sur ce point, rien à signaler.

LE PUBLIC/L’AMBIANCE

Le public de l’AMF reste fidèle à lui-même : le public vient pour des artistes mainstream dont ils connaissent quasiment tous les tracks, jusqu’au bout de leurs paroles parfois. Ils réagissent instantanément dès qu’ils reconnaissent le morceau, et dansent comme jamais. Un peu comme un hommage au slogan de l’AMF : #WeOwnTheNight, qu’ils appliquent à la lettre. Petite particularité : le festival attire également des personnes moins jeunes ! Cela s’est notamment vu lors du set des Vini Vici, ou de Sunnery James et Ryan Marciano. Toujours appréciable de faire cohabiter les générations entre elles, et de les unir sous un seul drapeau : celui de la musique. L’ambiance était donc au rendez-vous : surtout lors des Crowd Control, exécutés à l’unisson par tout le public !

NOS CHOIX DE SETS

SUNNERY JAMES & RYAN MARCIANO

Les hollandais signés chez Armada ont proposé un set ultra classique, mais si redoutable, oscillant entre house, tribal house, electro house, voire tech house. Nous avons pu entendre un remix de Dave Winnel pour le Losing It de Fisher, le très beau Panic Room des CamelPhat, à côté de leur titre You Are par exemple. Un bel exemple d’éclectisme combiné à de l’homogénéité musicale. C’est dommage que le set ait été placé si tôt (23h-minuit), car il méritait un peu plus de monde que cela …

MARTIN GARRIX

Couronné DJ n°1 mondial pour la 3ème année d’affilée (!), le jeune prodige hollandais disposait de 30 minutes pour conquérir la Johan Cruijff ArenA. Objectif accompli : il a joué de façon bête et disciplinée ses meilleurs tracks. Et ça marche ! Le public chantait à l’unisson lors de “Don’t Look Down”. En somme, un set court, simple et efficace.

AXWELL /\ INGROSSO

Notre prestation préférée de la soirée. Nous savons qu’il s’agit là de leurs derniers shows : aussi avons-nous profité de chaque seconde du set surpuissant fourni par les deux suédois, composé de leurs dernières sorties, mais aussi de mashups finement construits, et composés pour la plupart de titres de la Swedish House Mafia. Et quel closing sur “Falling In Love” de Klahr ! Nous trépignons désormais d’impatience de voir la réunion de la SHM …

A côté de ces prestations, nous pouvons également évoquer les basses galopantes du set de Vini Vici, ou encore le show parfaitement animé de KSHMR.

CONCLUSION

Au final, l’AMF propose une formule simple mais qui fonctionne à tous les coups : inviter des DJ très grand public, d’autres moins (Sunnery James & Ryan Marciano et Vini Vici), pour une soirée célébrant également l’avènement du DJ n°1 mondial. Sachant que parfois, pour certaines éditions, la line-up contenait déjà le nom de l’heureux élu. Ce savant mélange de suspense et musique électronique permet à l’événement, déjà fort de sa réputation, de prospérer d’année en année. Nous passons donc un bon moment au final, même si nous aimerions voir plus de diversité.

Amine

Mino
Grooves endiablés et douceur mélodique rythment mes journées. Je passe également des disques avec l'équipe après les 39h.