Dossier : Zoom sur l’UK Hardcore

Introduction

Après le guest mix de Gammer chez Diplo & Friends, ils nous semblait interessant de revenir sur ce style relativement méconnu en France qu’est le Happy Hardcore. Loin d’être une nouveauté sur le panorama de la musique électronique, le style ayant déjà une vingtaine d’années et originaire de Grande Bretagne, n’a jamais vraiment dépassé les frontières. Cependant, la tendance semble s’inverser et de plus en plus d’artistes et de labels misent sur le style dernièrement.

Né à la fin des années 90 en Angleterre, l’UK Hardcore, à ne pas confondre avec l’Hardcore, se définit par un BPM rapide, tapant aux alentours de 170. Souvent accompagné d’un vocal et d’une mélodie entêtante, facile à retenir, il peut parfois ressembler à une version plus rapide de l’Eurodance ou de la Hands Up. Les acteurs principaux de la scène ne se sont d’ailleurs quasiment pas renouvelés en 20 ans, Gammer, Darren Styles, Mark Breeze, Fracus & Darwin, Hixxy ou encore Dougal sont là depuis le début.

Démocratisation

D’abord undeground et très agressif, le style est devenu progressivement plus accessible, entrant dans les charts d’Angleterre, s’approchant de la cime, notamment avec le 1er double-album de Darren Styles, atteignant la 4e position et décrochant un disque d’or, un exploit pour le genre. À la fin des années 2000, le style est à son apogée, les concerts en Angleterre sont sold out et réunissent des milliers de personnes, les compiles du genre se vendent comme des petits pains, chaque hit du moment a droit à son remix UK Hardcore.

A noter à 25min la performance d’Ultrabeat, qui n’est autre que CamelPhat, et c’est super kitsch.

Perte de vitesse et renaissance

Mais dès 2010 le style s’essouffle, bon nombre d’artistes perdent en popularité, laissant place soit à la Drum’n’Bass, ou à l’EDM qui s’impose rapidement, avec des BPM moins farfelus.
Le style semble être mis au placard, les artistes ne jouent plus que quelques dates par an, pour des soirée revival, ou alors au Japon ou le style conserve encore un fanbase important.
Mais en 2013, surprise sur la line up de l’EDC, Darren Styles est à l’affiche, et le sera les années suivantes avec toujours plus de succès. Le succès de la big room, et des bpms de plus en plus rapides dans l’EDM, et surtout la facilité à passer de la Trap ultra-populaire aux US, à l’UK hardcore, principalement à cause des BPM similaires, donne un coup de boost au style.

Monstercat est alors l’un des premiers labels à miser sur le style, sortant plusieurs titres, notamment des collabs de Gammer et Darren Styles, les deux compères se font de plus en plus jouer par d’autres artistes de la scène US, comme Kayzo ou encore Mija et enchainent les dates outre atlantique. Darren Styles de son côté collabore étroitement avec le duo Da Tweekaz, ouvrant les portes du style aux events Hardstyles comme Decibel ou encore Defqon.

La diversité de l’EDM, et la capacité des artistes UK Hardcore a jouer des sets hybrides, oscillant entre trap, dubstep et uk hardcore, a permis au genre d’enfin s’exporter hors des frontières de l’Angleterre, et on a hâte de voir jusqu’où il ira, souhaitant aux artistes la possibilité d’enfin accéder aux mainstages des festivals mainstream !

Sabotage

Sabotage
Tiraillé entre un gout prononcé pour le Hardstyle et un amour pour la pop adolescente.