Jeremy Olander répond à nos questions à l’occasion de la sortie de son ‘Rubicks EP’

VERSION FRANÇAISE

Jeremy Olander sort ses 3 derniers morceau de l’année 2020 sur son propre label Vivrant. L’EP « Rubicks » sorti cette semaine, est composé de 3 tracks, à savoir « Rubicks », « Summit » et « The Mist ». Le niveau de profondeur et de sincérité de la musique du suédois continue de vivement nous toucher. On démarre avec « Rubicks » (aka Berns ID2) qui était une track très réclamée par la communauté Vivrant, avec sa vibe très groovy, sa basse proéminente et son drop massif. Morceau qui arrive à égaler la puissance de « Shogun », assurément. « Summit » (aka Balance Tour ID) adopte un ton plus grave, plus Techno, avec moins de mouvement et se concentrant d’avantage sur son atmosphère.

Ce morceau colle bien plus à la vibe profonde du label, avec ses grosses nappes de synthés désaccordés qui parcourent le morceau. Enfin, on finit sur « The Mist » (aka Whiskey Jar ID) qui nous offre une balade dans un temps neigeux et doux, avec quelques bourrasques mais sans être menaçant. Un sentiment d’aventure nous est communiqué avec ce lead très enjoué et bien mis en avant. En définitive, on reconnait bien notre Jeremy avec cet EP « Rubicks », son style étant reconnaissable entre mille. Le boss de Vivrant ne nous déçoit jamais.

Et à cette occasion, il nous accordé une interview, où il revient sur l’année 2020 et ses projets à venir :

Guettapen : Salut Jeremy. J’espère que tout va bien, mis à part cette pandémie et le nombre exponentiel de cas en Suède. Mais parlons musique et de ce nouvel EP. Pourquoi as-tu décidé de sortir cet EP maintenant ? C’est toujours une tâche difficile de promouvoir un EP sans pouvoir le jouer en club.

Jeremy : J’ai sorti « Steps » en tant que single sur Vivrant cet été et je voulais terminer l’année avec un EP. J’essaie de finir chaque année aussi fort que je peux en terme de musique et je veux le faire avec des morceaux qui, à mon avis, racontent où j’en suis musicalement, à ce moment-là, et la direction de la nouvelle année. Je pense que cet EP est très représentatif. Il n’a jamais été question de ne pas sortir de musique cette année simplement parce que je ne peux pas tourner. Même si la musique que je fais est intrinsèquement de la musique de club, j’essaie vraiment de rendre les morceaux agréables à écouter partout. Pour moi, la musique de club est très évasive et je pense que c’est quelque chose dont nous avons tous besoin en ce moment.

G : Les fans hardcore auront reconnu les fameuses ID que tu as jouées cette année, lors de tes dates. Pourquoi as-tu choisi ces 3 titres ? Même si elles n’ont pas été faites en même temps, vont-elles bien ensemble dans cet EP ?

J : Merci ! Je crois bien, oui. Comme mentionné, je pense qu’elles représentent vraiment où je suis musicalement et quelques-unes d’entre elles semblent être demandées par la communauté des fans aussi, et j’essaie de prendre cela en compte lorsque je sélectionne les tracks à sortir.

G : En parlant de Vivrant, le label a-t-elle évolué de la façon dont tu l’avais imaginé depuis le début ?

J : Je dirais que oui. Je suis très satisfait de Vivrant. D’une certaine façon, c’est au-delà de ce à quoi je pouvais m’attendre. Nous avons un groupe incroyable d’artistes avec Marino, Khen et MOLØ que je considère comme faisant partie de la famille principale et je me sens très chanceux qu’ils veuillent sortir de la musique avec nous sur notre label. Mais le plus important pour moi, c’est la communauté qui a grandi autour. C’est un sentiment incroyable de voir autant de visages familiers aux spectacles que je joue partout dans le monde.

G : Lorsque tu regardes en arrière, à l’époque de « Pryda Friends » de 2012-2013, peux-tu nous expliquer pourquoi ton son a évolué de façon aussi mélodique et deep ?

J : C’est une question intéressante. Honnêtement, je ne pense pas que mon style de base soit si différent de … disons, mon premier EP sur Pryda Friends. Bien sûr, il a été développé et mûri avec le temps, et j’espère que je me suis amélioré techniquement en tant que producteur, mais je ne pense pas que ce soit si différent du point de vue sonore. À l’époque, je faisais quelques morceaux par ici par là qui avaient des voix et qui sonnaient plus compressé, comme « Petroleum » et « Let Me Feel » sur Pryda Friends; mais ce sont les exceptions et le résultat de ces énormes tournées avec Eric Prydz. J’ai toujours fait de la musique à destination des clubs et festivals, en tête mais sans y penser vraiment consciemment quand je suis en studio. Je ne fais que capter des idées et à partir de là, j’essaie de travailler. Je n’écoute pas beaucoup de Dance Music quand je ne suis pas en studio, mais de temps en temps je vérifie ce qu’il sort un peu partout et ce que font les autres producteurs que j’aime, donc je suppose qu’inconsciemment, ça peut avoir un effet sur moi.

G : La musique signée sur Vivrant est également disponible sur Bandcamp. Peux-tu nous dire pourquoi vous avez décidé de proposer le catalogue du label ici ? Très peu de maisons de disques choisissent de sortir exclusivement de Beatport, par exemple.

J : Une des idées principales avec Vivrant, dès le départ, était d’avoir une relation plus directe et personnelle avec tous ceux qui aiment ma musique, et Bandcamp est une plateforme qui permet cela. Lorsque la pandémie de COVID s’est produite cette année, il était naturel de développer la présence du label là-dessus, de proposer des vêtements cool, du merchandising ainsi que de se concentrer sur notre première sortie de vinyle. C’était le bon moment et je suis content qu’on l’ait fait.


G : Un an après la sortie de ton premier album, quelle a été la réaction du public et des artistes qui l’ont reçu et supporté ?

J : J’ai aimé l’idée de faire le projet Balance parce que même si c’est techniquement une série dédiée pour des albums mixés, je joue généralement principalement ma propre musique dans mes sets, donc je savais que mon mix Balance serait un peu comme un album d’artiste dans un sens. Je voulais me familiariser avec ce genre de pratique car cela me semblait être une première étape évidente vers la réalisation de mon propre album-concept à un moment donné. L’accueil a été vraiment excellente. Pour autant que je sache, le vinyle est épuisé sur la plupart des sites et j’ai l’impression que le son et la direction sont un peu différent de toutes les précédentes sorties que j’ai réalisées et cela me représente bien.

G : As-tu des plans pour d’autres sorties sous Dhillon et J. Singh ? Et des sorties vinyles ?

J : On verra. Musicalement, je suis plus proche de J.Singh en ce moment et je n’ai pas été inspiré pour faire de la Techno dernièrement mais peut-être que ça va changer en 2021. Mais ça serait sympa.

Il y a un nouveau projet de vinyle appelé « Annum » en précommande sur Bandcamp en ce moment même. La première édition comprend nos morceaux préférés des cinq premières années de Vivrant, et à partir de maintenant, elle sera proposée chaque année comme une sorte de résumé de nos morceaux préférés de l’année écoulée. La conception, le pressage et tout le reste du processus de fabrication ont été effectués à notre bureau et dans une nouvelle usine de vinyle à 15 minutes de là où nous habitons. C’est un produit 100% fait maison, qui est très satisfaisant.

Merci pour ton temps et tes réponses, Jeremy.

Beatport ou Bandcamp

ENGLISH VERSION

Jeremy Olander releases his last 3 songs of the year 2020 on his own label Vivant. The EP « Rubicks » released this week, consists of 3 tracks, namely « Rubicks », « Summit » and « The Mist ». The level of depth and sincerity of the Swedish producer continues to touch us vividly. We start with « Rubicks » (aka Berns ID2) which was a track much demanded by the Vivant community, with its very groovy vibe, its prominent bass and its massive drop. Piece that manages to match the power of « Shogun », certainly. « Summit » (aka Balance Tour ID) adopts a deeper, more techno tone, with less movement and focusing more on its atmosphere.

This piece sticks much more to the deep vibe of the label, with its big, detuned synth strings running through the track. Finally, we end on « The Mist » (aka Whiskey Jar ID) which offers us a ride in a snowy and soft weather, with some gusts but without being threatening. A feeling of adventure is communicated to us with this very playful lead and well put forward. Finally, we recognize our Jeremy with this EP « Rubicks », his style being recognizable between thousand. The boss of Vivant never disappoints us.

And on this occasion, he gave us an interview, where he looks back on the year 2020 and its upcoming projects:

Guettapen : Hello, Jeremy. Hope everything is good beside this pandemic and the exponential number of cases in Sweden. But let’s talk music and about this new EP. Why did you decide to release this EP now ? It’s always an hard task to promote an EP without being able to play it.

Jeremy : I put ‘Steps’ out as a single on Vivrant this summer and wanted to finish the year off with an EP. I try to finish every year out as strong as I can music-wise and want to do it with tracks that I feel are telling of where I’m at musically at that time, and where I’m going in the new year. This EP showcases that well I think. It was also never an option not to release any music this year just because I can’t tour. Even if the stuff I make is inherently club music I really to try make the tracks enjoyable to listen to everywhere. For me, club music is very escapistic and I think that’s something we all need right now.  

G : Hardcore fans will recognize famous IDs you played this year, during your gigs. Why did you pick those 3 tracks ? Even if they haven’t been made at the same time, do they go well together in this EP?

J : Thank you! I think so. As mentioned, I think they really represent where I’m at musically and a few of them seem to be requested released by the fan community too, and I try to take that into account when I select the tracks for projects. 

G : Talking about Vivrant, has the label evolved in the same way you imagined it from the beginning?

J : I’d say so. I’m very happy with where things are at with Vivrant. In some ways it’s been above and beyond what I could ever expect. We have an amazing group of artist in Marino, Khen, and MOLØ that I consider to be a part of the core family and I feel very lucky to have them want to release music with us. Biggest thing for me is the community that’s grown around it. It’s an incredible feeling seeing so many familiar faces at shows I play all around the world. 

G : When you look back at your 2012-2013 « Pryda Friends » era, can you explain why has your sound evolved in such a melodic and deep way?

J : That’s an interesting question. I honestly don’t think my core style is that different from, say, my first EP on Pryda Friends. Of course it’s developed and matured and I hope I’ve improved technically as a producer, but I don’t think it’s that different sound-wise. Back then I made a few tracks here and there that had vocals and were a bit bigger sounding, like ‘Petroleum’ and ‘Let Me Feel’ on Pryda Friends, but those are the exceptions and kind of a result of playing these huge shows with Eric. I’ve always made music with shows in mind. I don’t really think consciously about that when I make music. I just get ideas and then go from there and whatever comes out I try to work with. I don’t listen to a lot of dance music when I’m not in the studio, but every once in a while I check what’s out there and what other producers I like are making, so I guess subconsciously that might have an effect on me. 

G : Vivrant music is also available on Bandcamp. Can you tell us why you decided to propose the label’s catalog here? Very few labels choose to go outside Beatport, for example.

J : One of the main ideas with Vivrant from the start was to have a more direct and personal relationship with everyone that like my music, and Bandcamp is a platform that allows for that. When the pandemic happened this year, it felt natural to develop the label’s presence on there, develop more cool apparel products as well as focus on our first vinyl release. It just felt like the right time and I’m happy we did it. 

G : A year after your debut album release, what has been the response of the public and the artists who have supported it?

J : I liked the idea of doing the Balance project because even if it’s technically a series for mix albums, I generally play mostly my own music in my sets, so I knew my Balance mix would be kind of like an artist album in a sense. I wanted to get more familiar with the process of putting something like that together as it felt like a natural first step towards making my own actual debut artist album at some point. The response has been really great. As far as I know the vinyl is sold out in most places and I feel like the sound and direction of the mix is a bit different from all the previous ones and represents myself well. 

G : Do you have future plans for more Dhillon and J.Singh ? And vinyl releases ?

J : We’ll see. Musically I’m closer to J.Singh right now and I haven’t been inspired to make any techno lately but maybe that will change in 2021. It would be fun. 

There’s a new vinyl project called Annum out for pre-order on our Bandcamp right now actually. The first edition includes our favourite tracks from Vivrant’s first five years, and from now on it will be released annually as a kind of summary of our favourite tracks from the year past. The design, pressing and everything else in the manufacturing process has been done at our office and at a newly started vinyl plant 15 minutes from where we’re at. It’s a homegrown and homemade product, which feels extra nice.

Thank you for your time and your answers, Jeremy.

Beatport or Bandcamp