Les jours se suivent et ressemblent, ces derniers temps. Et pas du bon côté ! Après la polémique au sujet de Gordo ayant empêché les DJs après lui sur la line-up de pouvoir jouer à leurs horaires annoncés, voilà qu’une autre affaire nous parvient alors dans nos DMs avec le témoignage tout récent de Smokin’ Jo (pionnière de la musique électronique et numéro 1 au classement DJ MAg en 1992) d’un incident survenu le 22 septembre, au Pacha Ibiza. La DJ raconte alors l’incident via un post Facebook :
Donc à Pacha jeudi le duo de DJ qui jouait avant moi a décidé qu’ils voulaient jouer un peu plus longtemps. Je me suis rendu au DJ booth pour me préparer à jouer environ dix minutes avant mon tour. Après que ce temps était écoulé, ils ont dit qu’ils allaient jouer dix minutes de plus, ils ont vu que j’étais un peu mécontente et ont agi comme si j’étais déraisonnable en me faisant signe de me calmer. Après dix minutes, l’un d’eux se tourne vers moi et me dit « Je vais juste jouer deux autres morceaux », ce qui signifie qu’il joue maintenant au moins 18 minutes de plus à ma place ! Je veux dire … l’audace ! Je ne pouvais pas me donner la peine de discuter et j’ai simplement dit de façon sarcastique « Si c’est ce que vous voulez vraiment faire, allez-y », pensant qu’ils pourraient réaliser à quel point ils étaient cons. Je ne voulais pas faire de scène et me faire estampillé « la femme noire en colère », ce qui peut arriver. Je ne sais toujours pas quelle est la meilleure façon de gérer la situation? Je veux dire, est-ce que ça va être la nouvelle tendance ? » Tel DJ manque de respect envers la programmation de l’autre » ?
Traduction du post Facebook
La DJ note alors indirectement en fin de post que c’est une pratique qui tend à se voir de plus en plus, et que la parole des DJs victimes de cette pratique se libère aussi sur les réseaux sociaux. Il y a bien sûr une différence de sévérité à considérer entre empêcher un DJ de jouer l’intégralité de son set ou de faire 20 minutes de plus. Mais il n’en reste pas condamnable pour irrespect du timing de la programmation. Enfin, dernière remarque en commentaire de la DJ : « Je me demande si j’aurai eu le même traitement si j’avais été un mec blanc« .
Ce n’est pas la première fois que ce genre de remarque surgit, en prenant pour exemple le ressenti de l’artiste Bambii lors d’un incident similaire lors d’un set de Fred Again… X The Blessed Madonna plus tôt cette année. Un nouveau cas qui illustre le ressenti des victimes de ce genre de pratique et une énième illustration du réel système de domination qui règne encore dans notre milieu, aussi bien de la part des DJs que du staff qui ne réagit pas. Il est maintenant à souhaiter qu’elle ne soit pas doublement punie par le club et les autres promoters pour avoir osé témoigner publiquement. Nous encourageons toute libération de parole face à ce genre de pratique, toujours avec le consentement des victimes.
