Dans son article « La conscience au pays des musiques électroniques » (2016), le journaliste Matthieu Stricot explique, sources à l’appui, que (physiologiquement) la musique électronique provoque joie et énergie à ses auditeurs. Une dopamine qui nous donne envie de vivre, de bouger… Et de faire du sport ? Peut-être ! Ce qui est sûr, c’est qu’entre la musique électronique et le sport, il existe une vraie connexion.
Electro et JO : la love story de l’été
Les Jeux Olympiques de Paris 2024 ont mis, le temps d’un été, la capitale française au centre du monde. Ils ont aussi replacé la musique électronique sur l’échiquier de la musique en France, largement dominé par le rap et la variété. Par la même occasion, ils ont rappelé que l’Hexagone avait un vivier exceptionnel de DJ/producteurs dont les morceaux s’écoutent dans le monde entier.
On l’oublie souvent mais, en France, la musique qui s’exporte le plus à l’étranger est historiquement la musique électronique. Ce phénomène n’est pas nouveau. C’est le cas depuis l’explosion des artistes de la French Touch à la fin des années 90 (Daft Punk, Cassius, Stardust, Modjo, The Supermen Lovers…).
Le CNM (Centre National de la Musique) confirme que c’est encore le cas aujourd’hui dans son rapport annuel en 2022 : l’électro est le genre qui se vend le mieux à l’international en 2021, devant le rap. En tête de gondole de ces ventes, on retrouve Kungs, David Guetta, Myd (avec le succès de ‘The Sun’) ou encore Ofenbach.
C’est donc presque naturellement si l’on peut dire, que part belle a été faite cet été à ce genre musical. On peut ainsi faire référence au B2B géant au Stade de France en clôture des Paralympiques avec notamment Busy P, Kungs, Boston Bun, Breakbot & consorts.
On peut également mentionner avant cela la performance de Kavinsky avec la star Angèle qui reprend ’Nightcall’. La performance de la star belge en mondovision a fait qu’un ancien tube est redevenu un énorme tube après la cérémonie de clôture des Jeux Olympiques. Cette version précise est d’ailleurs sortie sur Spotify.
La musique électronique, partenaire (presque) officiel de la Formule 1®
La Formule 1®, sport mécanique le plus populaire au monde, est sans conteste l’une des plus grandes fans de la musique électronique et de ses artistes. Si l’on peut bien sûr penser que cet engouement est sincère, on peut aussi considérer qu’ils font aussi partie de « l’entertainment », une valeur chère à Liberty Media, à qui appartient la compétition.
Leur but est de valoriser chaque Grand Prix™ et de faire en sorte qu’il ne se résume pas à la course mais à toute une expérience au cours d’un weekend ponctué de diverses animations. Quoi de mieux qu’un DJ pour faire la fête, surtout quand il s’appelle Martin Garrix, Axwell, Hardwell ou encore… FISHER ? Bien que l’on prêche pour notre paroisse, il faut tout de même bien considérer que ce choix est sans doute réfléchi. De plus en plus, la F1 choisit la musique électronique plutôt qu’un autre genre.
C’est donc assez logiquement que la Formule 1® accorde également une belle place à la musique électronique dans la bande originale de son dernier jeu officiel F1® 2024 (édité par EA Sports). On y retrouve : la Swedish House Mafia, Adriatique, Skrillex, Disclosure, Meduza, Lane 8… Et nos français Tchami et Justice ! La transition vers le prochain sujet est toute trouvée.
La musique électronique dans les jeux de sport…
Fin 1998 sort FIFA 1999, l’une des premières éditions de la célèbre série de jeu FIFA (créée en 1993). Dans celle-ci, la franchise américaine intègre (déjà) de la musique électronique avec le classique ‘The Rockafeller Skank’ de Fatboy Slim. Le jeu a d’ailleurs autant contribué à la notoriété du track que l’inverse.
Dans beaucoup des éditions qui ont suivi, on retrouve aussi de la musique électronique. Les français y ont leur rond de serviette avec par exemple : Madeon dans FIFA 13 (avec ‘Finale’), FIFA 15 (avec ‘Imperium’) et FIFA 17 (avec ‘Shelter’) ou encore plus récemment Boston Bun dans FC 25 (avec ‘NOBODY // ME’). Ce jeu donne une réelle exposition au morceau et à l’artiste du fait de sa commercialisation dans le monde entier.
C’est plus incroyable encore lorsque c’est un DJ qui devient un personnage du jeu. Ce fut le cas avec DJ Snake dans le mode Volta de FIFA 21. Notons que ce dernier fait partie de la playlist de NBA NK25 avec ‘Teka’, sa collaboration avec Peso Pluma.
…et dans l’e-sport
La musique électronique a aussi un pied dans l’e-sport. Alexis Girat est un joueur et commentateur de League of Legends (l’un des jeux phares du e-sport) sur Twitch. Un jour, un brin moqueur, il fait semblant de mixer sur des platines entre deux parties. De là naît DJ Rexma, un alias entretenu par ses followers. Contre toute attente, ce « délire » part plus loin. Il fait l’ouverture surprise de la finale du championnat de France devant 100 000 streamers et une salle en délire. Avec une intro assez pro, il faut bien le dire. On notera par ailleurs que Djibril Cissé a rejoint en tant que DJ la team marseillaise d’e-sport MCES !
Terminons par un petit hors sujet. Lorsque l’on parle de jeux vidéos, il est difficile de ne pas mentionner GTA. Le dernier sorti a bien mis en valeur la musique électronique. On retrouve ainsi dans la radio GTA V : Modjo – Lady (Hear Me Tonight), Stardust – Music Sounds Better With You, Flume – What You Need… Nul doute qu’il y en aura aussi dans GTA VI dont la sortie est annoncée pour l’automne 2025.
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