Après avoir soufflé sa 25ème bougie en avril dernier, le festival Panoramas se tourne vers le futur et va marquer une fracture avec son passé. Exit le mois d’avril, ses fleurs et la fraicheur de ses nuits morlaisienne. Exit également le parc des expositions de Lando. Du moins partiellement…
Ainsi, le festival prendra désormais ses quartiers à la fin du mois de septembre, à la croisée des chemins entre l’été et l’automne, au SEW de Morlaix. Le lieu culturel morlaisien qui a ouvert ses portes durant l’été 2021, appartient désormais aux organisateurs du festival. Dès son ouverture, il a accueilli l’édition 2021 de Pano. Cette édition fût d’ailleurs une grande réussite et les retours avait été très positif de la part des festivaliers. Ce fût d’ailleurs l’un des points pris en compte lors de la réflexion de cette édition 2023.
Depuis un quart de siècle désormais, le festival morlaisien est ancré dans le paysage de la musique électronique française. Il se voulait être un précurseur en annonçant la couleur avant le tourbillon des festivals estivaux. Précurseur également dans sa programmation, en faisant le choix de mettre en avant les talents de demain à côté des têtes d’affiche actuelles. Cette symbolique était alors représentée par la période durant laquelle il se déroulait, à la bascule entre l’hiver et le printemps.
Mais en 25 ans d’existence, le marché a beaucoup évolué et la situation économique également. Les crises qui s’enchainent (Covid, énergétique, financière, climatique) ont conforté les organisateurs dans un choix courageux et pleinement assumé : migrer le festival du parc de Lando au SEW de Morlaix. Ce changement de lieu s’accompagne également d’un changement de date. Fini le printemps, place désormais à la fin de l’été avec comme ligne de mire le weekend du 22 au 24 septembre 2023.
Depuis plusieurs années, on se posait beaucoup de questions. Je crois que c’était le bon moment pour changer les choses
Eddy Pierres, directeur de Wart pour Le Télégramme
Ce choix verra donc la jauge du festival baisser de manière significative : fini les 26 000 festivaliers. Panoramas se veut désormais être un festival à taille humaine et moins énergivore. C’est donc également dans une volonté de prendre en compte les préoccupations écologiques d’aujourd’hui que le festival fait ce choix. Il se traduira également par le plateau artistique qui sera proposé. Les organisateurs veilleront également à la provenance des artistes afin d’éviter les longs trajets en jets privés. La valorisation des circuits courts sera au programme de ce renouveau.
En plus de cette volonté de s’inscrire dans une nouvelle génération de festival à taille humaine et plus éco-responsable, le facteur financier a pesé dans la balance. En effet, depuis sa 20e édition, le festival est régulièrement déficitaire. Lors de sa dernière édition, en avril 2022, Panoramas a ainsi perdu 200 000 €.
Reste qu’on était face à un choix. Soit on faisait encore plus gros, encore plus fort, pour remplir les caisses, soit on restait raisonnable. On a choisi, collectivement, la deuxième option. C’est une sorte de retour à la sobriété. Il est temps d’arrêter la course au gigantisme. Nous assumons le fait d’être un festival en décroissance
Eddy Pierres, directeur de Wart pour Le Télégramme
Malgré tout cela, le directeur l’assure, Pano restera Pano. Le festival gardera ainsi son âme, sa direction artistique et les valeurs qu’il défend.
