Le weekend dernier, le tant attendu festival Solidays faisait son grand retour à l’hippodrome de Longchamp à Paris, marquant ainsi le début de l’été et des vacances pour beaucoup de festivaliers. Trois ans d’absence ont contribué à ce que le festival batte son record de fréquentation avec près de 250 000 personnes sur trois jours et près de 3000 bénévoles ! Guettapen était présent le vendredi et le samedi. Tour d’horizon d’un des plus gros festivals de France.
La programmation
Solidays a cette année encore proposé une belle programmation très diversifiée : du rock au rap en passant pas la techno ou encore la pop, tous les styles, ou presque, y sont représentés ! Côté électro, nous retrouvions comme toujours un beau panel de DJs et producteurs venus de l’hexagone et au delà : Justice, Boris Brejcha, Polo & Pan, NTO, Dubfire, KAS:ST (live), Ann Clue, Onyvaa ou encore Rone. Sans oublier le groupe légendaire du milieu Pop Black Eyed Peas qui a toujours eu un pied dans l’électro avec notamment leur titre I Gotta Feeling produit par David Guetta.
Malgré une excellente programmation dans son ensemble, on ne peut s’empècher de regarder un peu dans le rétroviseur et de regretter certaines belles éditions à la programmation plus électro. On pense notamment à 2017 qui avait rassemblé un très gros plateau électro dont The Prodigy, Kungs, Vitalic, Tale Of Us, Bon Entendeur, The Bloody Beetroots, Boris Brejcha, Malaa, Dirtyphonics, Joris Delacroix, Diplo ou encore Petit Biscuit. Les éditions ne se ressemblent pas mais c’est aussi pour cela qu’on aime les Solidays !
Le lieu / les scènes
Le festival a lieu chaque année à l’hippodrome de Longchamp, un espace très étendu située au sud-ouest de la capitale, à proximité immédiate du bois de Boulogne. C’est également là qu’a lieu le festival venu tout droit des Etats-Unis : Lollapalooza.
Le lieu est accessible par le sud (entrée camping notamment) via le métro 10, par l’ouest via le tramway T2 ou encore par le nord via des navettes au départ de la porte Maillot. Hormis beaucoup d’attente le premier jour à l’heure de pointe (18h – sortie du travail ou des cours) pour prendre la navette porte Maillot, l’accès à l’hippodrome restait relativement simple et fluide.
Solidays accueille chaque année 8 scènes sur l’ensemble du site de l’hippodrome. Parmi les plus importantes, on retrouve en plein milieu la scène Paris qui fait office de mainstage, la scène Bagatelle sur la gauche (voir carte ci-dessous) ou encore les deux scènes mitoyennes Domino et Dôme. A noter que la mainstage peut accueillir plus de 50 000 personnes soit la même capacité que celle de Tomorrowland !
Les scènes sont chaque année identiques et très sobres, contraintes budgétaires obligent. Avec des pass 3 jours allant de 42€ à 112€, difficile d’envisager des scènes aussi belles et coûteuses que celles que nous pouvons retrouver à Tomorrowland ou la Defqon par exemple. On regarde donc notre portefeuille et on relativise vite : on vient avant tout pour la musique !
L’organisation
Solidays propose chaque année des pass 3 jours, des pass 2 jours et des pass 1 jour. Jusque là, rien de bien surprenant. Mais Solidays va plus loin en proposant également des pass nuits ! Ces pass permettent d’accéder au festival à partir de 23h. Solidays brasse en effet un très large public. Ainsi les familles en journée nombreuses laissent généralement place à un public plus jeune et endurant la nuit. Ces pass permettent donc à chacun d’y trouver son compte en fonction de ses attentes, la nuit étant généralement consacrée à une programmation plus énergique de manière générale (Boris Brejcha, Dubfire, etc.).
Si l’on devait trouver un point faible au festival, ça serait sans doute la difficulté à gérer les pics d’affluence. Beaucoup de personnes se sont plains de l’attente pour entrer dans le festival le vendredi, de l’attente aux différents stands (et notamment de boissons) ou encore de celle aux toilettes (surtout pour les femmes). Ce problème récurrent dans beaucoup de festivals est malheureusement difficile à gérer, surtout quand on sait que le personnel de Solidays est en grande partie composé de bénévoles et que le festival accueillait cette année près de 250 000 visiteurs. La jauge était-elle un peu surestimée ? Peut-être.
Le public / l’ambiance
Le public de Solidays est à l’image de la programmation : très diversifié. Nous retrouvons donc tous les âges et de nombreuses nationalités ! Solidays c’est avant tout du partage, de l’amour pour la musique et de la tolérence. Le message est clair et partagé par tous. Quel plaisir ! A noter qu’un effort particulier est fait pour accueillir les personnes à mobilité réduite, avec de nombreuses zones dédiées avec vue imprenable sur les scènes. Bravo !
Le point d’alerte du côté du public était cette année la potentielle présence de personnes mal intentionnées venues pour piquer des gens. Difficile de faire le bilan à ce stade mais l’organisation indiquait avoir renforcé les fouilles à l’entrée pour limiter les risques. Cela n’a néanmoins pas altéré l’ambiance, qui était une nouvelle fois très agréable. Les gens sont parfois venus déguisés ou simplement vêtus de vêtements colorés. Les couronnes de fleurs et les vêtement courts étaient cependant plus rares cette année, la météo étant incertaine une bonne partie du weekend.
JOUR 1 : VENDREDI
Nous avions un programme assez chargé cette année mais relativement simple puisque tout s’enchainait plutôt bien. Vendredi après avoir mangé un morceau, nous nous dirigeons sur la scène Bagatelle pour notre premier concert : Polo & Pan. Le spectacle commence doucement avec des titres mélodiques comme Attrape-rêve aux côtés de la chanteuse Victoria Lafaurie. Arrive ensuite le tant attendu Ani Kuni, qui fait danser alègrement le public. Nous passons un bon moment pendant que le soleil caresse nos joues une dernière fois avant de disparaître.
On passe ensuite rapidement par la Mainstage et c’est un Orelsan en pleine forme que nous retrouvons sur scène. On sort du registre électro pour découvrir le rappeur et son flow si énergique. Ca nous réveille et nous met en condition pour écouter (de loin malhreusement) Marc Rebillet ! Les festivaliers étaient nombreux à vouloir assister au show de l’artiste aussi déjanté que brillant. Il suffit d’écouter l’une de ses chansons pour vite comprendre l’univers du personnage. C’est drôle et entraînant. On en redemande !
C’est ensuite au tour des headliners de la soirée de prendre le contrôle de la scène Paris : le duo Justice. Et là, on s’attaque à un sujet qui fait débat au sein même de l’équipe Guettapen. En effet, tandis que de nombreux fans du duo présentent le show sur les réseaux sociaux comme l’un des meilleurs, c’est avec une certaine déception que nous écoutons les titres s’enchaîner. C’est musicalement bon mais il manque quelque chose : certaines transitions semblent longues dépourvues d’énergie et visuellement c’est simple … trop simple. Est-ce que c’est simplement nous qui le jour J n’étions pas dedans ? Possible. A tel point que nous ne terminerons malhreusement pas le set. Nous aurions aimé assisté aux sets de NTO et Dubfire mais la semaine de travail se fait sentir. Nous préférons alors rentrer nous reposer pour être en pleine forme le lendemain.
JOUR 2 : SAMEDI
Alors que le début d’après-midi était ponctué d’averses, nous avons eu la chance de voir enfin le soleil pointer le bout de son nez vers 19h. Nous commençons la soirée avec Damso qui, comme Orelsan la veille, a su nous dégourdir les jambes. Nous sommes ensuite allés nous restaurer avant LE show le plus attendu de ces trois jours : Black Eyed Peas sur la mainstage. Et le moins qu’on puisse dire c’est que ça décoiffe !
Le groupe a enchainé ses plus gros hits les uns après les autres pour le plus grand bonheur des festivaliers. De Pump It à I Gotta Feeling en passant par Where Is The Love, aucun tube ou presque ne manquait à l’appel ! A noter que J. Rey Soul remplace désormais Fergie. Sa voix absolument sublime a largement contribué à la réussite de ce beau moment de communion partagé par près de 50 000 personnes ce soir-là.
A peine remis de nos émotions, nous nous dirigeons immédiatement vers le Dôme pour finir en beauté cette belle journée. Nous retrouvons alors le maître de la High-Tech Minimal : Boris Brejcha. Le DJ et producteur allemand a une nouvelle fois fait taper du pied la foule venu en très très grand nombre. Malgré notre arrivée plusieurs minutes avant le début du show, nous avons dû profiter du set à l’extérieur du Dôme. Heureusement pour nous, des enceintes avaient également été positionnées à l’extérieur du Dôme. Boris Brejcha mériterait-il un slot sur la mainstage ? La question de pose.
Côté tracklist, nous avons eu droit à ses dernières pépites comme Up Down Jumper ou encore Keep Rollin, sans oublier son très bon remix de Call Me A Spaceman de Hardwell (unreleased). Certains de ces plus grand titres ont également été joués comme Take It Smart. Comme toujours, Boris impressionne par la qualité de ses productions, un set exclusivement composé de ses morceaux/remix et ses nombreuses IDs. Bravo !
Conclusion
C’est avec un immense plaisir que nous retrouvions ce festival emblématique tant par ses valeurs que par sa programmation toujours aussi variée. En effet, pour ceux qui ne le savent pas, Solidays est un festival engagé et militant. C’est avant tout une manifestation de lutte contre le SIDA organisée par Solidarité Sida. Les bénéfices sont ainsi reversées à des associations de lutte contre le SIDA en France et à l’étranger. Solidays c’est donc un savant mélange de musique et d’action de solidarité !
Mais ce n’est pas tout ! Solidays se distingue aussi des autres festivals par son excellent rapport qualité-prix. Pour au maximum une centaine d’euros, vous accédez à l’un des plus gros festivals français et une programmation aussi riche que diversifiée. C’est sans aucun doute LE gros point fort du festival.
Chaque année on prend ainsi plaisir à fouler de nouveau le sol de l’hippodrome de Longchamp. Ce rituel estival nous fait oublier notre quotidien et permet chaque année d’allier musique et bonne action. Pour Guettapen le rendez-vous est pris pour la 25ème édition. Solidays, à l’année prochaine !
