Annoncé le mois passé, le nouveau projet de Zeds Dead est sorti. Malgré son nom et la présence de plusieurs de leurs poulains apparentés à Deadbeats, c’est bien un nouveau long format des pionniers canadiens de la bass music et non pas une nouvelle compilation de leur label.
On retrouve le duo dans la continuité de la direction qu’ils ont prise lors de la création de Deadbeats; l’expérimentation et la collaboration. Si inviter un producteur au style marqué sur chaque titre peut sembler contre-productif, et devrait aboutir en un patchwork impersonnel, Zeds Dead fait partie de ces groupes qui insufflent une chimie incroyable à leurs collaborations, ne prenant pas trop de place sans non plus se faire déposséder de leur morceau.
Et rien à dire, le niveau est toujours aussi haut. Principalement orienté dubstep et bass music, mais laissant de la place à quelques émotions et mélodies, le projet nous emmène d’un drop atomique à l’autre, que ce soit sur l’étouffante « Asteroid » avec Holly, la grinçante « Bumpy Teeth » avec Subtronics ou la planante « Save My Grave » avec DNMO. Et on retiendra surtout l’incroyablement mentale « Sound Of The Underground », qui nous rappelle le talent de Zeds Dead en drum’n’bass, tant chacun de leurs essais au genre est une pépite. Seuls haussements de sourcils de la tracklist, la très basique « Ether » conduite par un Deathpact en roue libre et la très peu inspirée « Shake » avec Jauz, presque agaçante et à des années-lumières du niveau de leur « Lights Go Down ».
Ce nouvel album, bien que moins audacieux et personnel que leur premier opus « Northern Lights », voit les vétérans laisser la nouvelle génération exprimer son talent brut, et le raffiner de leur expérience.
Pitt