Disponible sur Arte depuis ce jeudi 12 septembre, deux jours avant le treizième anniversaire du tragique décès de DJ Mehdi, la série « DJ Mehdi : Made In France » marque l’aboutissement d’un projet de longue haleine, porté par son ami et réalisateur, Thibaut de Longeville.
Divisé en six épisodes d’une quarantaine de minutes, ce documentaire prend le temps de retracer le parcours singulier d’un pionnier de la scène rap et électronique française. « Made In France » rend un hommage appuyé à un producteur émérite et visionnaire, en donnant la parole à un large panel de proches et de collaborateurs.
De son ami d’enfance Kery James, avec qui il forme dès l’âge de 15 ans le groupe Ideal J — à une époque où il semblait presque inimaginable qu’un jeune grandissant en banlieue puisse enregistrer sa propre musique — jusqu’au DJ/producteur britannique Riton, son acolyte dans le projet Carte Blanche avec qui il se produisait encore quelques jours avant sa disparition tragique dans l’effondrement d’un balcon parisien, tous se succèdent pour évoquer l’impact du premier artiste français à avoir transcendé deux milieux aux codes pourtant si distincts.
Issu d’une famille où la musique occupait une place prépondérante, DJ Mehdi est présenté comme un véritable érudit musical. Sa personnalité singulière, marquée dès ses débuts par une détermination inébranlable, une maturité précoce et un refus catégorique de tout compromis, l’ont mené à devenir l’un des créateurs les plus respectés de son époque, malgré un parcours tracé dans des conditions tout sauf évidentes. De Rohff à Diam’s, en passant par Matthieu Chedid, MC Solaar ou encore Cassius, ses partenaires de studio apparaissent tour à tour à l’écran, au travers d’archives précieuses ou de témoignages inédits recueillis pour l’occasion.
Capable de sampler aussi bien Kraftwerk qu’Ahmed Whabi pour leur insuffler la magie du 113, de collaborer avec Thomas Bangalter sur « Signatune » comme sur « Fout La Merde », DJ Mehdi fut une figure de proue de La Mafia K’1 Fry tout autant que d’Ed Banger. Doté d’une oreille exceptionnelle et d’une vision unique, il a su offrir la confiance nécessaire à des talents comme Justice, Romain Gavras ou So-Me pour qu’ils s’épanouissent dans leurs domaines respectifs.
« Made In France » raconte cette trajectoire d’une manière intime et authentique, rendant hommage à un personnage sans égal. Une œuvre majeure dans la transmission de l’héritage de notre culture électronique, aussi bien en France qu’à l’international.
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