Grand Angle : Petit Biscuit prend de la hauteur avec ‘Parachute’

Posture vulnérable, tenue ensanglantée mais regard apaisé. Celui qui s’est longtemps épanoui dans le confort du personnage de Petit Biscuit fait front à l’objectif. Sans faux-fuyant ni astuce, le photographié harnaché affiche ses cicatrices avec pour seul contexte un parachute à l’épaule. Arraché de son cocon rouannais dès ses seize ans, le jeune symbole d’une génération d’artistes capables de construire des empires par accident a parcouru de la distance depuis son bedroom studio. Souvent émancipé et parfois écœuré par ces expériences, Petit Biscuit marque avec son second album un virage plus direct et personnel dans sa musique…

Treize heures trente, dernier appel d’une matinée passée à présenter ‘Parachute’ aux médias. L’album sort dans quinze jours. En attendant, Petit Biscuit s’occupe chez lui à Rouen du mieux qu’il sache faire : en faisant du son. Cette attente, c’est la phase finale de deux ans passés à préparer son second opus. Si le follow-up est attendu, c’est parce qu’il fait suite au contemplatif ‘Presence’. Un premier essai faisant figure d’anomalie quand on sait qu’il est désormais disque de platine, certification inespérée et inespérable pour une œuvre alternative produite dans la chambre d’un adolescent et sortie en totale indépendance. Ce succès atypique porté par ‘Sunset Lover’ propulse Mehdi Benjelloun à l’affiche des Zéniths français, mais aussi sur le devant d’une scène Electronica/Downtempo internationale portée par des Bonobo, Odesza, Tourist et autres Tycho.

Le processus

En novembre 2018, Petit Biscuit tombe malade, comme souvent en rentrant de tournée. « Je pense que j’avais un peu trop forcé », explique-t-il en se remémorant la perte de repères ressentie après avoir passé trois ans moins souvent chez lui que dans un tour bus ou une salle de concert. Le cycle de ‘Presence’ terminé, le jeune autodidacte doit se réapproprier son espace et faire le bilan. Parmi les principaux enseignements, le Rouennais se fixe comme impératif de découvrir le monde autrement qu’au travers des hôtels et des aéroports. « Quand j’étais dans la salle, c’était huit heures d’attente pour une heure de concert. Je ne visitais pas beaucoup parce que j’étais crevé donc je dormais ou comatais dans les green rooms ». « Voyager, c’est une immersion dans une culture, pas juste être à une localisation précise » poursuit-il.

De ce constat nait l’idée de créer un album à mi-chemin entre l’Islande et les Etats-Unis, sans s’imposer de limites, de deadlines ou d’impératifs de création. « J’ai formé ce concept et j’en ai parlé à ma team pour que tout le monde valide, mais en vérité, j’ai surtout fait ça parce que je voulais m’éloigner des contacts sociaux pendant un certain temps ». Il ajoute, « J’en ai eu beaucoup trop pendant la tournée, j’en avais trop mangé et j’avais besoin de ne plus recevoir de mails, de ne plus avoir à faire de promo et de pouvoir faire un son de temps en temps comme We Were Young que j’ai sorti en 2019, car il ne collait pas à l’album ».

Si Petit Biscuit a si durement vécu l’exposition et les tournées, c’est parce que celles-ci ont su bouleverser le naturel calme et réservé du jeune homme. « J’accumule énormément de pression et je n’arrive pas à la faire ressortir. Je ne suis pas quelqu’un qui s’énerve, je suis très calme depuis tout petit ». Il se rappelle, « Je me cachais derrière le canapé quand quelqu’un sonnait à la porte, je me trouvais un peu autiste sur les bords. Je pense que je voyais un peu tout comme une menace. J’ai gardé ce truc-là jusqu’à tard et la musique c’est tellement humain comme métier que ça m’a permis de me sortir de ça. »

Les premiers shows étaient pour ainsi dire « un vrai traumatisme ». « La toute première date que j’ai dû faire était le tremplin du Printemps de Bourges. J’avais trois jours pour préparer un set de trente minutes, chose que je n’avais jamais faite de ma vie. Pendant presque six mois, chaque semaine je faisais des rêves horribles sur ce show. Avec le temps ça s’est tassé et j’ai arrêté de me prendre trop la tête. » 

Le séjour de deux mois en Islande a ainsi permis à Mehdi de se retrouver seul avec lui-même. L’occasion de travailler son introspection, et notamment de digérer un statut nouveau qu’il accueille avec beaucoup d’humilité. Quand on lui parle du syndrome de l’imposteur, il acquiesce, « C’est dans ma nature, je ne me sens jamais légitime d’être quoi que ce soit, d’être un artiste qui a plus ou moins percé, d’avoir des gens qui me suivent, etc. ».

Mes proches ont trouvé le parachutiste blessé étrange. Je me suis dit que j’avais besoin de le voir en sang, de me voir blessé pour prendre conscience de ce que j’ai vécu.

Le concept

En regagnant le calme, Petit Biscuit fixe les principes de ce qui deviendra ‘Parachute’. « Musicalement j’ai beaucoup changé, mais dans ma mentalité je suis revenu aux bases, comme quand je postais ma musique sur Soundcloud sans chercher la gloire ou quoi que ce soit. La composition c’est quelque chose qui me réconforte, j’avais besoin de me créer une bulle et un environnement réconfortant. »

Quelle image donner à ce nouveau départ ? L’approche ne pouvait plus être la même. La vie de Mehdi a bien évolué et si ce dernier avait la tête dans les étoiles sur ‘Presence’, ce second album cherche à s’affirmer plutôt qu’à s’évader une énième fois. En septembre 2019, alors qu’il esquisse de nouveaux concepts aux côtés de son collaborateur graphiste de toujours Quentin Deronzier, les deux comprennent que réfléchir à une fiction n’est plus naturel. « On a cherché des choses qui étaient très fictives, artistiques, mais trop abstraites », concède Mehdi.

Le déclic viendra spontanément. Une fois l’album avancé, c’est le titre ‘Parachute’ qui s’impose comme une évidence pour donner son nom et sa représentation à l’opus entier. Il détaille, « C’est une métaphore pour raconter comment j’ai pu prendre de la hauteur vis-à-vis de toute la pression que j’ai accumulée et de certaines choses que je n’ai pas appréciées. Ça raconte trop bien les dernières années de ma vie. » Après avoir jonglé autour du personnage Petit Biscuit, il est temps de s’affranchir quelque peu de ce dernier. « Je suis parti de ce constat pour toute la DA, j’étais enfin sans artifices, c’était juste moi qui sublime quelque peu ce que j’ai dans ma tête. »

De ce titre et cette intention découle la pochette du parachutiste ensanglanté. « Mes proches ont trouvé le parachutiste blessé étrange. Je me suis dit que j’avais besoin de le voir en sang, de me voir blessé pour prendre conscience de ce que j’ai vécu. »

L’œuvre personnifiée

Pour exprimer ses peines, ses interrogations et ses valeurs, se défaire quelque peu de Petit Biscuit pour incarner pleinement Mehdi, l’outil idéal était la voix. Déjà perceptible sur ‘Presence’, elle recouvre ‘Parachute’ de manière bien plus audible et récurrente. « Je chante depuis pas si longtemps que ça, c’est venu naturellement. » Au fil des années, le normand écrit beaucoup de mélodies, d’arrangements puis se tourne vers les accords et l’habillage, mais pour habiller quoi ? « Je me suis rendu compte que c’était ma voix que je voulais habiller et j’ai commencé à la placer au centre de mes productions ».

Cette passion naissante pour l’écriture, la volonté de trouver une signature dans sa voix, tout cela apparait comme une démarche personnelle qui s’inscrit dans une suite logique. « Le travail de featuring j’en ai fait. Ceux qui sont sortis se sont bien passés, mais j’en ai aussi fait plein qui ne se sont pas bien passés et le process de forcer des feat commençait à me saouler. Je me suis poussé à faire les choses moi-même et à me sentir légitime d’explorer autre chose. »

Passer de la production au chant et être l’interprète de sa musique, ce n’est pas une approche isolée au sein d’une scène électronique qui s’apparie plus que jamais avec la pop. Dans ce registre, Madeon ou plus récemment Porter Robinson cochent pleinement la case. Si ces derniers n’hésitent pas à user d’effets et autres vocaloids, Petit Biscuit diffère sur ce point. « Naturellement, j’ai laissé ma voix brute, car c’est le genre de voix que j’aime en général, cet aspect indie pop loin de l’electro. Je n’avais pas envie de cacher mon timbre de voix même si c’est très dur d’accepter sa voix. L’important c’est la mélodie, l’interprétation et arriver à dépasser le fait que notre voix ne sonne pas exactement comme on le voudrait. »

Je pense que les gens cherchent des repères dans les artistes qu’ils écoutent. Je sais que j’ai pu décevoir certains fans mais je ne vais pas adapter ma musique pour qu’elle ressemble aux autres, et si je faisais deux fois la même chose on me le reprocherait aussi. 

Davantage accessible et vulnérable, Petit Biscuit n’a sur ‘Parachute’ plus vraiment l’apparence de la figure douce et rêveuse autrefois exhalée. « J’ai abandonné mon personnage, peut être que j’en avais besoin avant pour me protéger, j’étais peut-être aussi dans le déni de certaines émotions. Aujourd’hui, Petit Biscuit c’est un peu l’inconscient de Mehdi. Mais j’ai quand même voulu écrire sur des sujets qui dépassent ma personne, comme sur Take Over qui parle de la guerre, même si j’ai de plus en plus tendance à aborder des expériences personnelles et mes points de vue sur certains sujets. »

Lorsqu’on le questionne sur les inspirations qui imprègnent ‘Parachute’, c’est sur l’ensemble du processus créatif que se concentre Mehdi. « Je suis ultra fan de The 1975 et j’écoute tous leurs albums. Avant je pensais que c’était de la musique d’adolescentes, mais les deux derniers albums sont exceptionnels. C’est beaucoup plus électronique qu’avant et c’est super inspirant, car comme Flume à l’époque, j’ai trouvé ça très versatile. Ils expérimentent plein de trucs, ils viennent du chant puis ils partent vers de la composition électronique, avec des sons Pop durs et des sons très électroniques à la Jon Hopkins. Je trouve ça super intéressant qu’il n’y ait aucune barrière tout en ayant un rendu bien réalisé. »

S’il fait la part des choses entre ce qu’il écoute et ce qu’il produit, c’est cet aspect versatile puisé chez The 1975 ou Flume qui guide Mehdi dans la création du second opus. « Je ne pourrais pas faire deux fois la même musique. J’essaye que ce soit varié et intéressant. Voir deux fois la même toile dans un musée ça n’a aucun intérêt et c’est pareil pour la musique. Je pense que les gens cherchent des repères dans les artistes qu’ils écoutent. Je sais que j’ai pu décevoir certains fans, mais je ne vais pas adapter ma musique pour qu’elle ressemble aux autres, et si je faisais deux fois la même chose on me le reprocherait aussi. »

En définitive, seuls Shallou et Diplo accompagnent Petit Biscuit durant ce saut de trente minutes vers l’authenticité. Si le premier évolue dans un registre similaire au style déployé par Benjelloun depuis ses débuts, c’est le second qui interroge lorsqu’on le découvre sur la tracklist. Petit Biscuit avoue avoir été le premier surpris lorsque l’américain l’a contacté pour travailler ensemble. « Musicalement j’ai rencontré un mec aux antipodes de ce que j’aurais pu penser, il était très ouvert pour écouter des choses différentes. Sur ce son, on s’est renvoyé plein de versions pour arriver à quelque chose de house avec un aspect tribal et cette guitare d’où on est parti au tout début. »

Heureux que l’étendard de Major Lazer ne cherche pas à l’enfermer sur un format défini, le jeune frenchie a pu aller au bout de sa vision sur ce titre. « Il a apporté sa patte au process. Quand j’écoute le son, je me dis notamment que le vocal (interprété par Midian Mathers) a vraiment une touche Diplo. »

Je suis assez radical sur l’art. Je suis obsessionnel, je vois tout noir ou tout blanc. Combien d’artistes j’ai pu voir faire des trucs qu’ils n’avaient pas envie de faire et d’en pleurer. C’est compliqué d’arriver à être 100% droit avec ses valeurs

L’indépendance

Quand Petit Biscuit évoque l’utilisation du parachute comme métaphore pour représenter notamment ce qu’il a moins apprécié dans son parcours, on veut en savoir plus. Il s’exécute et décrit son rapport dualiste avec le monde de la musique. « J’ai l’impression d’évoluer dans un monde où je ne me reconnais pas. Ce que je décris, c’est une accumulation de ras-le-bol. J’ai choisi l’indépendance, car je ne voulais pas être au service de grandes industries. Mais au final, j’ai l’impression que peu importe ce que je fais, pour que je m’en sorte et que mon projet continue à vivre je devrais toujours être au service de quelqu’un. »

Entièrement indépendant depuis son tout premier single uploadé sur Soundcloud jusqu’à aujourd’hui, Petit Biscuit est la figure de proue d’une classe d’artistes émergente, consciente qu’à l’air du streaming et d’internet, les compromis et les labels n’ont plus toujours lieu d’être pour présenter sa musique au monde. Malgré ce statut indépendant qui lui confère comme unique partenaire le distributeur français Believe, l’enfant qui se méfiait du monde extérieur conserve sa soif d’émancipation aujourd’hui encore.

Nouveauté sur le second album ‘Parachute’, ce statut indé ne se décline plus sous ‘Petit Biscuit Music’, mais derrière l’acronyme ‘Écurie’. Un lancement de label en perspective ? « Complètement. Écurie sera dans un futur proche un label sur lequel je vais pouvoir accompagner des artistes. » Son fondateur veut faire les choses « bien et doucement ». « Très honnêtement, Écurie aurait déjà dû exister depuis longtemps. J’ai voulu prendre mon temps parce que j’aborde un univers nouveau. J’ai envie d’être droit avec mes valeurs et on parle ici de quelque chose de beaucoup plus business. Je me pose beaucoup de questions, mais ça va arriver. »

Longtemps isolé au sein de la scène électronique malgré diverses collaborations et remixes, Petit Biscuit profite de son affranchissement personnel pour la jouer collectif. « J’écoute beaucoup de morceaux. J’ai des propositions de démo et j’ai envie de pouvoir sortir de la musique que j’aime tout en n’influençant en aucun cas un artiste à se placer dans une case. Avec Écurie, j’ai vraiment envie de rendre service. »

Dire qu’on est signé sur son propre label quand il s’agit d’une franchise d’Universal ou Sony, c’est de la connerie, du marketing pur et dur

Interrogé sur les inspirations conjointes au label, Petit Biscuit se dit séduit par les labels d’artistes. « On se concentre plus sur la musique dans ces cas-là, il y a une certaine confiance que tu accordes à un artiste et donc naturellement au label. » Attention, pas n’importe lesquels cependant. « En ce moment, il y’a pas mal de conneries. Dire qu’on est signé sur son propre label quand il s’agit d’une franchise d’Universal ou Sony, c’est de la connerie, du marketing pur et dur ».

Écurie a pour ambition de se décliner comme une famille. « J’ai beaucoup d’affects et j’ai envie d’aider des gens qui sont aussi intéressants humainement. Je vois ça comme un crew non exhaustif dans le sens où la musique va primer. J’aurai évidemment envie de promouvoir des sons coup de cœur, mais je ne vois pas le label devenir une machine et sortir un son par semaine, c’est trop. Souvent c’est ce que les équipes veulent parce que ça fait du contenu et que ça meuble. Mais mon métier c’est pas de meubler. »

Si le succès de Mehdi embrasse le format contemporain des artistes capables d’amadouer les plateformes streaming tout en restant indé, ce dernier est loin d’être en phase avec toutes les tendances liées à ce nouveau modèle. Quand le CEO de Spotify incite les artistes à produire intensivement pour obtenir des résultats, Petit Biscuit tient un discours d’une autre teneur. « Aujourd’hui les gens sont trop pressés. J’ai posté la tracklist de mon album et ils m’interrogent déjà sur un album suivant, car ils ne voient que neuf tracks. Vous n’avez même pas entendu le premier les gars ! On consomme tout trop vite et même si je n’ai pas la prétention d’inverser ça par ma parole, il y’a plein d’artistes qui l’évoquent. On est tous saoulés d’avoir l’impression de bosser à la chaine. »

L’aspect business, ce n’est pas le point fort du français. « C’est pas que ça ne m’intéresse pas, mais je ne comprends rien à la science des singles et de la musique en général. Je ne sais pas ce qui marche ou ne marche pas et j’ai l’impression que c’est un mystère. » Le producteur est donc à l’écoute de son équipe lorsqu’il s’agit d’identifier les singles et autres stratégies. Là où on le retrouve désormais aux avant-postes, c’est dans la direction artistique. « Avant je ne le faisais pas forcément, mais maintenant je suis vraiment investi dans tout ce qui est visuels, clips – que je co-réalise – pour rester cohérent et avoir un univers qui me ressemble ».

Cette implication dans les principaux aspects environnants sa musique, Petit Biscuit l’a souvent souhaité, mais n’a pas toujours pu la mettre à exécution. « C’était dur au début, j’ai fait beaucoup de trucs que je regrette, car je ne savais pas dire non. Quand tu arrives à quinze ou seize ans dans un milieu que tu ne connais pas, tu as l’impression que les gens ont beaucoup de pouvoir par rapport à toi. C’est toujours une question de pouvoir. » Aujourd’hui, le Mehdi parachutiste parvient à naviguer au-dessus de tout cela en ayant gagné en lucidité. « Je considère que je sais dire non. Pas dire non pour dire non, mais je réfléchis suffisamment. C’est soit gamin soit très adulte comme vision, mais je me concentre à faire ce que j’aime. »

Plus encore que ‘Presence’, ‘Parachute’ incarne cet état d’esprit par son aspect peu formaté. « La seule raison que je peux donner c’est que je ne fais pas de sons à la carte, pour la radio, etc. » Cette inflexibilité saine et salutaire est résumée simplement, « Franchement, je préfère arrêter la musique plutôt que de me forcer à faire des sons formatés ». Malgré son tempérament réservé, son équipe sait que le meilleur moyen de l’agacer serait d’imposer des contraintes de formats dans sa création.

Si « l’énorme coup de bol Sunset Lover » a sorti Petit Biscuit de ses études et de sa chambre d’ado, ce n’est pas pour suivre le train de la fameuse ‘vie d’artiste’, mais pour pouvoir se consacrer 100 % à son art. Lorsqu’on se renseigne sur la vision long terme de son projet, les réponses s’écourtent rapidement. « La musique est pour moi quelque chose de spontané. Quand je me projette dans dix ou quinze ans, je n’ai aucune idée de ce que je serais devenu, mais je me laisse la liberté de me dire que je ne ferais pas forcément de la musique. »

Près d’une heure après le début de la conversation, celle-ci se conclut sur le ton même qui l’a vu débuter, celui d’une liberté sincère et assumée. « Je ne me dis pas que je laisserai un héritage particulier. Il faut se faire une réalité : en tant qu’artiste alternatif et malgré le coup de chance Sunset Lover, en étant peu formatée une carrière met du temps à s’installer et peut ne jamais exploser. Je n’ai pas l’ambition d’exploser. En toute humilité, j’ai juste envie de pouvoir un jour être fier de ma musique et ça me suffirait largement. »

Parachute est disponible chez Écurie

Photos : Jonathan Bertin