Récap : Retour sur le show de DJ Snake à Paris La Défense Arena

Pratiquement deux ans jour pour jour après avoir conquis l’AccorHotels Arena, DJ Snake était hier de retour pour un nouvel headline show Parisien. Tandis que Bercy avait été rythmé par les nombreux succès de « Encore« , c’est cette fois-ci l’album « Carte Blanche » que le français est notamment venu défendre. Un opus qui a placé Snake au sommet des charts mondiales cet été et qui lui a permis de rêver toujours plus haut en s’offrant aujourd’hui un show à 40.000 places vendues dans sa ville natale. Retour sur une soirée dont l’adjectif mouvementée se prête à merveille.

La salle / La scène

Attraction majeure de cet événement XXL, la « Paris La Défense Arena » ou « U Arena » a tenu un rôle clé dans la soirée. Remplir cette nouvelle venue dans le paysage événementiel parisien depuis 2017 aura été un défi d’envergure pour DJ Snake, et l’impressionnante capacité de cette salle s’est finalement révélée sur-mesure pour la prestation de la star tricolore, qui marque l’histoire en devenant le premier artiste électro à se produire dans la plus grande salle d’Europe.

Au-delà de l’exploit de le remplir, l’équipe de DJ Snake aura également eu le brio d’exploiter à merveille ce lieu imposant. La scénographie est sans contestation le plus saillant des points positifs de cette soirée avec une prestation visuelle de haut niveau. Une qualité de standing puisque c’est au français Romain Pissenem et sa société High Scream que l’on doit ce coup de maître (connu par ailleurs pour être à la production des shows de David Guetta ou encore l’Ushuaïa Ibiza).

On a ainsi découvert DJ Snake trônant sur un DJ Booth surélevé, le tout entouré d’une structure massive à 4 écrans donnant une capacité d’animation époustouflante aux superbes visuels réalisés pour l’occasion. Un format qui n’est évidemment pas sans rappeler celui développé par les équipes d’Eric Prydz, et c’est sûrement le plus beau compliment qu’on puisse adresser à la production d’un show.

La seule ombre quelque peu logique à un tableau aussi gargantuesque est la difficulté d’offrir une acoustique de qualité à l’ensemble d’un tel public. Dans une enceinte de cette taille, il est en effet difficile d’entendre autre chose que des bass et résonances dans les parties les plus élevées des gradins, une limite à laquelle sont confrontés de nombreux autres stades et artistes qui s’y produisent. Il fallait donc être parmi les guerriers de la fosse si vous vouliez apprécier pleinement le show proposé !

Le public / L’ambiance

Si une rubrique de nos recaps n’a jamais besoin d’être modifiée à chacun des shows de DJ Snake, c’est bien celle du public et de l’ambiance de la soirée. De date en date, de salle en salle, le constat reste inchangé: les français ont répondu massivement présents en remplissant à ras-bord l’U Arena, avec à la clé une ambiance digne des plus belles « war zones » du frenchy.

Entre amateurs de Trap & Bass, curieux attirés par les succès commerciaux de Lean On, Taki Taki et autres Let Me Love You, ou encore aficionados du PSG, DJ Snake s’est construit une audience massive, largement dévouée (beaucoup sont arrivés plusieurs heures avant le début des hostilités) et au final assez cohérente quand on observe les visages dans la salle.

Les sets

Dirty Swift & Vladimir Cauchemar

Contrairement à Bercy où les prestations de Point Point et Malaa avaient bénéficié d’un réel engouement de la foule, les premières parties de Dirty Swift et Vladimir Cauchemar n’auront guerre constituées plus qu’un échauffement, le premier dans un registre Rap tandis que le second oscille comme à son habitude entre Hip-Hop et House allant de MHD à Noizu pour un résultat qui n’aura malheureusement pas emballé l’audience, réagissant uniquement aux différents rappels et hits joués par les openers de la soirée.

DJ Snake

Si vous vous étiez présenté à l’U Arena la fleur au fusil après avoir découvert « Loco Contigo » à la radio, la claque était prévisible et n’a une fois de plus pas loupé avec en guise de mise en bouche un premier drop à 150 BPM (celui de ShockOne « Pray For Me« ) qui aura annoncé la couleur d’un set où l’intensité ne sera pratiquement jamais retombée. Hormis un final quelque peu laborieux entre discours et hits obligatoires, DJ Snake aura délivré une performance aussi complète qu’explosive.

On souligne évidemment l’impact des titres instrumentaux de son dernier album: « Magenta Riddim« , « Made In France », « SouthSide » ou encore « QuietStorm » qui auront idéalement pris sur le public, mais aussi d’autres pocket picks à l’image de la « Rave Tool » d’Henry Fong où encore du désormais classic « Masta » de Wiwek et Moksi. Snake aura également profité du traditionnel wall of death pour tester son prochain banger « Trust Nobody » qui s’annonce d’ores-et-déjà électrique. Enfin, les apparitions surprises de Cut Killer et Malaa auront ajouté une touche familiale au set sans en troubler le rythme effréné.

La tracklist intégrale est à retrouver ici

Conclusion

On termine ce récap en prenant un peu de recul et en observant avec incrédulité l’ampleur de cette soirée. Un concert qui marque la consécration d’un artiste dont, au-delà des goûts et des couleurs, on peut estimer qu’il réalise un sans-faute vis-à-vis de ses propres objectifs. Les 40.000 personnes présentes à l’U Arena soulignent l’ascension hors-norme d’un « petit » producteur en un peu plus de cinq ans et par dessus tout la récompense d’une volonté inflexible d’être prophète dans un pays qui lui aura longtemps fermé ses portes.

Au-delà du cas personnel, l’événement illustre par ailleurs les profonds bouleversements que connait le monde de la musique électronique: quel meilleur symbole que la réussite de DJ Snake pour discerner la place toujours plus grande que tiennent les producteurs et DJ auprès du grand public ?

AGZ