Récap : Retour sur l’événement ‘Our Story’ par Tomorrowland durant l’ADE 2019

Après une édition hivernale de son festival ou encore des événements dans différents lieux à travers le monde comme par exemple à l’Ushuaia Ibiza, voici que Tomorrowland débarque à l’Amsterdam Music Festival pour célébrer ses 15 ans d’existence. Organisé sur deux jours dans l’immense Ziggo Dome d’Amsterdam, « Our Story » est le nouveau concept de la firme articulé autour d’un orchestre symphonique et d’une partie de ses DJs emblématiques. Lorsque le plus grand festival EDM de la planète s’invite pour la première fois à l’ADE, difficile de passer à côté. Nous y étions donc le deuxième soir, le vendredi 18 octobre. Voici le récap’ !

PROGRAMMATION

Pour cet événement d’environ 3h, les organisateurs ont décidé de convier Afrojack, Armin van Buuren, Dimitri Vegas & Like Mike, Goose, Netsky, Push, Steve Aoki, The Bloody Beetroots et Tïësto. Le format du spectacle est donc différent de d’habitude puisque les DJs ne font que de courtes apparitions sur scène. Chaque DJ est accompagné par le « Metropole Orchestra » qui offre ainsi une dimension orchestrale à tous les titres joués. C’est d’ailleurs LA particularité de l’événement. Le show était retransmis en direct le vendredi et durait 2h30 environ sans compter le warm up.

Si vous aviez pu voir en festival ou en rediffusion les reprises des grands titres de ces dernières années jouées par l’orchestre symphonique (exemple ici), alors vous saviez déjà un peu à quoi vous attendre. Ajoutez à la puissance de l’orchestre une partie des meilleurs DJs jouant leurs plus grands titres et vous obtenez « Our Story ». Et quelle claque !

LE LIEU/LA SCÈNE

Quand Tomorrowland pose ses valises quelque part, il fait rarement dans la demi mesure. C’est en effet au Ziggo Dome, salle pouvant accueillir près de 17 000 personnes (un peu comme Bercy en France), que les organisateurs ont décidé d’organiser l’événement, deux jours consécutifs. Inaugurée en 2012, la salle se trouve dans le quartier de Zuidoost, quartier bien connus des festivaliers puisqu’on y trouve également l’Arena (stade de l’Ajax situé juste en face du Ziggo Dome et accueillant l’Amsterdam Music Festival) ou encore l’Afas Live (ex. Heineken Music Hall). La salle se prête parfaitement à ce genre d’événement puisqu’elle a déjà accueilli de nombreux shows DJs.

Pour l’occasion, la salle était entièrement à la sauce Tomorrowland à savoir, un décor façon mainstage composé d’un large écran LED au centre diffusant de nombreuses vidéos tout au long de la soirée, de nombreuses rampes de lumières composées d’écrans LED fixées au plafond qui pouvaient s’abaisser vers la foule ainsi que de nombreux promontoirs pour que des danseurs puissent faire leurs acrobaties. A noter que la scène était scindée en deux parties distinctes : le partie arrière accueillait l’orchestre symphonique, tandis que l’avant de la scène était composé de 3 parties indépendantes pouvant s’abaisser (sortes d’ascenseurs de scène) qui permettaient de faire apparaître les différents DJs.

L’ORGANISATION

En termes d’organisation, difficile de concurrencer le géant Tomorrowland. De l’entrée à la sortie, tout est pensé pour que l’expérience utilisateur soit une réussite. Peu d’attente à l’entrée donc, des casiers étaient disponibles peu après le passage de la sécurité pour y déposer ses affaires ainsi que des stands de token pour pouvoir consommer sur place. Pour cet événement, Tomorrowland n’a pas mis en place de système de cashless mais est donc revenu à ce bon vieux système de jetons. Nous ne sommes pas très fans de ce moyen de paiement qui nous embrouille toujours un peu le cerveau quand il s’agit d’estimer le prix de telle ou telle chose. Bon on chipote un peu car nous sommes avant tout là pour la musique, donc peu importe la solution retenue tant qu’il ne s’agit pas d’attendre trop longtemps aux différents stands.

En parlant des stands, dans le Ziggo Dome il y’a en avait un peu partout et notamment au premier étage au niveau de la circulation principale qui dessert les gradins. On pouvait y trouver un très large choix de nourriture salée ou sucrée ainsi que plusieurs bars pour se désaltérer. Le bâtiment étant récent (2012), on apprécie grandement la qualité du lieu et l’agencement des différents espaces. A noter la présence de personnel au niveau de chaque porte d’accès aux gradins ce qui permet d’aider les festivaliers à trouver leur place rapidement. Côté fosse, rien à signaler en particulier.

LE PUBLIC/L’AMBIANCE

Le public de Tomorrowland « Our Story » est à l’image de celui du festival à savoir partagé entre connaisseurs ou fans de la première heure, et public plus jeune qui vient principalement pour la marque « Tomorrowland ». On pouvait donc distinguer dans les réactions, ceux qui étaient éblouis par le show proposé (dont nous faisions parti) et ceux légèrement déçus car ils s’attendaient sans doute à une succession de DJ sets à la manière de l’Amsterdam Music Festival.

Dans tous les cas, les titres classiques joués étaient globalement connus de tous, ce qui permettait de fédérer le public et de le faire chanter à l’unisson. Quand il s’agissait de danser en revanche on pouvait distinguer deux équipes : celle de la fosse et celle des gradins. En effet, quand les voisins de derrière préfèrent rester assis toute la soirée, difficile d’imposer son envie de sauter devant eux et donc de leur cacher la vue. La dernière heure du show finira cependant par nous donner raison, ouf !

LE SHOW

Contrairement à ce qu’on aurait pu croire initialement, il ne s’agissait pas d’une succession de DJ sets mais bien d’un seul et même show en continue qui faisait intervenir plusieurs artistes tout au long de la soirée. Le spectacle a ainsi débuté avec une succession de morceaux joués par l’orchestre symphonique seul. Ce dernier était composé d’instruments à cordes (violons, violoncelles, etc.), d’instruments à cuivre, de claviers, de percussions et de chanteurs. Le chef d’orchestre se dressait au centre pour diriger la troupe l’aide de sa baguette. Durant 25 min nous avons ainsi eu droit à l’hymne Tomorrowland d’Hans Zimmer, la célèbre reprise Café Del Mar par Tale Of Us ou encore les hits Opus d’Eric Prydz et Losing It de Fisher !

C’est ensuite l’un des premiers DJs à avoir participer à Tomorrowland, Push, qui a lancé la parade des DJs avec son titre Universal Nation. Puis s’en est suivi Goose et le morceau intitulé Synrise. Bien que ces deux morceaux soient parfaitement calibrés pour le show symphonique, nous restions impatient d’exploser sur un titre plus punchy. Et notre attente fut de courte durée puisque c’est ensuite Netsky qui a mis le feu aux poudres. L’enchaînement est alors jusqu’ici parfait pour faire monter la pression. La véritable explosion est finalement arrivée sur le drop de RIO. Preuve d’ailleurs que rien n’ai laissé au hasard, la présence de danseuses costumées comme pour le carnaval de Rio ! Les confettis commencent à tomber. Nous sommes vraiment éblouis par la qualité du spectacle.

Le premier DJ bigroom a ensuite fait son entrée en scène : Afrokjack ! Trois de ces meilleurs morceaux ont alors été repris : Hey, Turn Up The Speakers et No Beef. Les pyros sont à l’honneur, le MC échauffe la foule : nous sommes bien à Tomorrowland, il n’y pas le moindre doute là dessus. A noter la présence de la voix Off emblématique de Tomorrowland pour annoncer chaque artiste. L’immersion est bien totale !

C’est ensuite au tour de Steve Aoki de nous faire danser. L’artiste américain manie alors aussi bien les platines que le piano lors de sa prestation. Pas de lancer de tartes à la crème cette fois-ci mais une succession de hits tels que Pursuit Of Happiness ou Turbulence. La transition avec les Bloody Beetroots semblait alors évidente : Warp 1.7 !

C’est ensuite le king de la Trance Armin Van Buuren qui a pris le contrôle du show. Après avoir joué son titre phare du moment en collaboration avec Shapov, La Résistance De l’Amour, il a convié la ravissante Susana à chanter sur son titre Shivers. Nous en avions la chair de poule. L’orchestre permet vraiment de donner une incroyable puissance au morceau.

La chanteuse a ensuite cédé sa place à Trevor Guthrie pour qu’il puisse accompagner Armin sur le titre This Is What It Feels Like. C’est sur ce troisième morceau qu’Armin s’est retiré pour laisser sa place à l’orchestre symphonique seul qui a rendu hommage à Avicii sous une pluie de feux d’artifice (en intérieur !). Nous avions tous les yeux qui brillent ! Tim aurait sans doute adoré jouer avec un orchestre symphonique pareil à ses côtés.

C’est la légende Tiësto qui est ensuite entré dans le DJ booth, en débutant son set par sa reprise ultra connu d’Adagio For Strings. Une fois de plus, le morceau est parfaitement calibré pour être accompagné par un orchestre. Tiësto s’était d’ailleurs déjà fait accompagner par un violon électrique lors de certains shows par le passé. On ne peut qu’apprécier la version XL avec l’Orchestre Symphonique au complet ! Tiestö bénéficie d’un des sets les plus longs (plus de 20 min) ce qui lui permet de jouer de nombreux morceaux tels que Boom, Gravepine, Secrets, The Only Way Is Up, Split ou encore Jackie Chan.

C’est finalement les deux frères Dimitri Vegas & Like Mike, les icônes de Tomorrowland par excellence, qui prennent le relais pour terminer le show. Ils bénéficient alors de plus de 30 min de sets ce qui leur permet de jouer beaucoup de titres et mashups. De The Hum à Mammoth en passant par Rave Control ou encore leur reprise de la bande son de Jurassik Park, tous leurs meilleurs mashups et bootlegs y étaient. Nous avons même eu droit à une apparition de l’australien le plus déjanté de la scène électro : Timmy Trumpet.

Comme d’habitude, les deux frères savent très bien jongler entre les vocaux légendaires et les drops big room. Le public saute partout, les fameux « Hey Ho » se multiplient et les confettis volent à gogo dans la salle. Le finish sur la reprise de « Take On Me » fonctionne à merveille. Il ne suffit alors plus qu’à la voix off de prendre le relais et à l’orchestre symphonique de conclure avec l’hymne de Tomorrowland pour que le show s’achève dans les règles de l’art. Le public est conquis. Mission accomplie !

CONCLUSION

Tomorrowland est une valeur sûre et a donc une fois de plus a tenu ses promesses. Un show somptueux grâce à un concept unique : quelques’uns des meilleurs DJs de ces dernières années accompagnés par un orchestre symphonique de haut vol. La combinaison des deux s’est avéré plus que concluante et nous a laissé sans voix. Alors que la plupart des DJ sets peuvent également s’apprécier en streaming, Our Story fait parti de ceux comme le show HOLO d’Eric Prydz qu’il faut vivre en direct ! On recommande !

Tomorrowland est une fois de plus novateur dans la diversité des shows proposés c’est pourquoi nous avons hâte de découvrir ce que sera leur prochaine innovation. En attendant, nous espérons sincèrement que le concept verra à nouveau le jour cet été ou bien chez nous en France à l’Alpe d’Huez cet hiver.

T.P.