Release : Pryda – PR(15)DA Vol. III EP [Pryda]

Suite et fin pour PR(15)DA ! Le troisième et dernier volume est là et on peut dire qu’Eric Prydz a mis le paquet : 13 titres ! A l’instar de PR(10)DA Vol.3, on peut carrément considérer un album ici. Mais que contient cet opus (haha …) ? Et bien, du très bon comme du très moyen. Des tracks attendues par la communauté et d’autres qui auraient pu rester dans le Pryda Vault. Allez, on review tout ça :

« Terminal 5 » (aka Terminal 5 ID 01) est THE banger de l’EP. Attendu comme Messi depuis 2016, le titre voit enfin le jour. Les vocals, les coups de strings et surtout la bass typique Pryda, le tout armée de gros synthés tout droit sortis des années 80, avec une exagération créative sur le flanger/phaser pour le lead principale. Quel titre !

« Big Boss » est une unreleased de 2007. Dans le genre « old Pryda », on ne peut pas faire mieux. La bass et le lead noise, tous simples, se répondent et entraîne le groove avec eux. Un exemple de Progressive House Minimale qui nous manque, de nos jours. Quand les technologies ne permettaient pas d’imaginer des synthés comme Serum ou Omnisphere. Du noise et de la saw wave !

« Igen » (aka Sing Sing ID) a 10 ans tout rond ! Nos pensées immédiates nous rappellent « Inspiration », à l’écoute de ce minimalisme et de rythmes uniquement percussifs, avec apparition des synthés bien plus tard dans le morceau. Un incontournable de l’EP !

« Tromb » est un morceau très attendu également. Apparu en 2015, la track marque par sa séquence pluck rapide et hautement énergique. La bass (qui rappelle « Moln ») et le lead offrent un duo de choc. Il est à noter que la version released est beaucoup plus propre que sa forme unreleased. La différence est notable et bienvenue. Le progrès dans le mix est évident.

« Equinox » (aka It’ll Do Dallas 2017 ID) fait partie des récents Pryda. Des synthés plus extravagants, une culture intacte de la mélodie et l’ajout de pas mal de FXs pendant les drops. ce morceau aurait toute sa place dans un niveau de Zelda sur Gameboy Advance. Le côté aventurier et le lead très rétro (du au bit-crusher) donne une image vidéoludique.

« Joyous » (aka Terminal 5 ID02) est LA surprise de cet EP. La petite histoire veut que les prémices de ce morceau aient été dévoilé pour la première fois en 2008. Officieusement appelé « Stunt », le morceau n’a plus jamais refait surface … jusqu’en 2016 ! Rejoué sous une nouvelle forme, le morceau fût une bombe au T5 de NYC. La mélodie bien catchy est témoin de l’âge d’or des grooves Pryda. Un joyau.

« The Beginning » (aka Marquee LV 2016 Intro ID) est la fusion des nouvelles sonorités Pryda et des mélodies dont il a l’habitude. La bass copiée de « Warrior » contraste avec les leads et plucks sophistiqués. L’ambiance proposée est presque digne d’un bal durant une époque victorienne. C’est chic.

« Bus 605 » (Aka Lillo ID4) est une des IDs qu’Eric avait écrit pour la double soirée en 2016 en l’honneur de James Lillo, fan mort d’un cancer avant d’avoir pu assister à EPIC 5.0. Resté dans le Pryda Vault au profit de « Lillo ID3 » (qui fut le single « Lillo » que l’on connait), « Bus 605 » cache une signification que nos équipes n’ont pas encore percée. Les pads en mode vibrato et la séquence entraînante donne espoir et réconfort. Par contre, on notera un vibrato presque comique en fin de morceau, tellement l’effet est poussé à l’extrême.

« The Escort » … Aaaahhh, « The Escort » ! Connu sous le nom « Tomorrowland 2017 Intro ID » ou encore « Police Escort ID », il fallait que ce banger sorte des disques durs d’Eric. Dévoilé durant son set de TML 2017 (c’est bien, vous suivez !) le morceau avait été nommé par la communauté « Police Escort ID » en raison de l’escorte policière qu’Eric s’était vu octroyer par l’orga’ de TML car son train avait eu énormément de retard en France. Pour en venir au son, sa puissance réside en ses breaks. Les pads solennels, les gazouillis et les leads qui se superposent proposent une puissance magistrale. Très bonne surprise de cette release.

Bon, on attaque le creux de la vague avec les 2 prochains morceaux (et oui, il y a du moins bon dans cet EP) : « Star Bugs » et « Evolution ». « Star Bugs » est un morceau qu’Eric utilise  pour des passages un peu creux dans ses sets. Le morceau tente d’être énergique, mais c’est un peu comme si le producteur s’était enfermé en studio avec Droopy. Ca donne un titre se voulant profond mais sombre dans un mood un peu niais et dramatique. Quant à Evolution, c’est clairement le titre le moins bon. La raison : on se croirait dans une cérémonie de mariage. Le côté quasi-religieux, niais et simpliste ne colle vraiment pas à ce que Prydz nous propose d’habitude en terme de mood. Très dommage d’avoir sélectionné ce morceau mais pas fan de la Progressive Wedding, désolé.

Enfin, on attaque les 2 titres closing de cet EP : « Exchange Finale » et « Project Prayer ». Le premier est un choix étonnant pour y être désigné comme un titre « Pryda » et non « Eric Prydz » avec son inspiration évidente des années 80, avec ces drums acoustiques et sa guitare/son synthé qui imite vachement bien une guitare réverbéré.e. La vibe descendante nous inspire vraiment une track de closing, un dernier soubresaut d’énergie avant de rentrer à la maison. Pareil pour « Project Prayer » (aka Summerburst ID) qui lui culmine au sommet de l’échelle des tracks de closing car souvent joué APRÈS « Opus », agissant tel un « encore » d’après-set, avec son mood nostalgique, bourré d’émotion, avec ses synthés qui semblent épuisés mais encore entraînants.

Conclusion : Eric Prydz partage avec nous un EP assez qualitatif mais qui divise. Énormément de nouvelles tracks et très (trop) peu d’anciennes, si on compare en son temps avec le PR(10)DA Vol. III. Mais de très bonnes surprises, avec « Joyous », « The Escort » et « Exchange Finale ». Une compilation qui s’achève avec 27 morceaux ! Absolument colossal. Nos espoirs les plus fous sont maintenant tournés vers PR(20)DA, qui, on l’espère, serra l’apothéose des releases Pryda.

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