Alors que l’agenda du weekend du 20 juillet était bien rempli en festivals de grande ampleur (WE1 Tomorrowland, Parookaville, Lollapalooza Paris, Dominator, Sunrise Festival pour ne citer qu’eux), pour ma part c’était direction les Pays-Bas et l’Autotron de Den Bosch pour la 9ème édition de l’Electronic Family. Un festival intimiste, pour les amoureux de Trance organisé depuis ses débuts par ALDA Events.
La programmation
Une belle journée qui commençait donc à 12h avec le vainqueur du Dj contest sur la mainstage ! 4 scènes pour des styles différents bien qu’on pouvait observer une prédominance pour le son Anjunabeats, bien représenté avec la « dream team » Ilan Bluestone, Andrew Bayer, Grum, Above & Beyond ainsi que les pépites progressive d’Armada; Estiva et Ruben de Ronde. Ce dernier ayant lui même sa propre stage dédié à son label « Statement ! » et faisait jouer notamment le frenchy Matt Fax !
Les fans de sonorités plus classiques et de bpm élevés ; et ils sont nombreux aux Pays-Bas ; n’étaient pas en reste avec la stage Who’s Afraid of 138 qui accueillait notamment les shows live de Giuseppe Ottaviani et Push ainsi que la classic stage rajouté au dernier moment sur laquelle on pouvait retrouver les légendes hollandaises Misja Helsloot, Sied Van Riel, Ton TB. Pour revenir sur les légendes, à noter la première européenne de Ferry Corsten sous un des alias qui l’a rendu célèbre il y a environ 20 ans « System F » !
Un peu perdu dans cette line up, Blastoyz était là pour représenter les sonorités psy-trance sur la WAO 138 ?! mais devait se sentir un peu seul !
Le lieu / les scènes / l’organisation
Première fois pour ma part que j’allais à l’Autotron de Den Bosch après quelques éditions à l’Amsterdamse Bos et les échos que j’avais eu du lieu était plutôt négatif concernant la taille ainsi que la décoration des scènes un voir deux crans en dessous… J’ai finalement été plutôt agréablement surpris par le lieu. Bucolique, et verdoyant, le cadre se prête aux festivités et à la détente. Petit détail kitsch qu’on ne retrouvait pas à Amsterdam, la possibilité de faire du pédalo en forme de cygne avec sa conquête espérée, sa bien aimée… ou son ami bourré ! De nombreux stands de nourriture, boissons, merch ponctuent le domaine et les toilettes sont en nombre suffisant, aucun problème là dessus. Dutch Qualität !
Concernant les scènes, on va pas se le cacher, on est loin des megastructures impressionnantes et le son est parfois un peu fort (Bouchons Obligatoires !). Toutefois la Mainstage était d’une taille tout de même imposante avec un grand écran led, des canons C02, de la pyro et des confettis tout en reprenant l’éclair caractéristique du logo EF.
La scène WAO 138?!, deuxième en taille avait un revêtement en bois agréable pour danser. Personnellement je n’étais pas fan de la toile personnalisée en forme d’ancienne radio-cassette, un peu cheap. Mais c’est une scène qui fut très fréquentée toute l’après-midi.
L’EF proposait également une scène en intérieur, pratique en cas de pluie, mais qui allait prendre toute sa dimension à la fin de la journée pour accueillir l’incroyable vinyl set de Marco V ! Un atout énorme de cette scène était le fait de pouvoir circuler totalement librement derrière le DJ et de se retrouver à sa hauteur, en mode Boiler Room. C’est quelque chose qu’on ne voit que très rarement et qui apporte une proximité directe avec ses artistes préférés ! Très très bon point.
Enfin une scène plus anecdotique, non prévue initialement c’est peut-être pour ça, la classic stage qui était en fait un camion de glace aménagé pour accueillir sono et Djs. Alors que la programmation et l’ambiance y était très bonne, on peut quand même regretter une scène minimaliste dont le son était souvent mangé par la WAO138?! En ce qui concerne l’expérience, c’est toujours sympa d’être à proximité de ces Djs de légende mais on avait quand même un peu de peine pour eux, quand on sait que certains ont joué sur des très grosses mainstage…
Le public / l’ambiance
On se répète surement mais le public hollandais, surtout pour des évents Trance, est particulièrement agé (on dirait > 40ans de moyenne d’âge et il n’est pas rare d’y croiser des sexagénaires !!). Mais ce n’est en rien un problème, c’est même une de ces qualités. Et ça vous permet de confirmer que la musique électronique c’est pour tous les ages ! Alors qu’il peut arriver de se faire malmener, bousculer, crier dessus, renverser de la bierre, … Les gens sont incroyablement agréables, bon esprit, souriant, ouvert à la discussion. Mais ça bouge, ça crie et chante quand même ! Alors certes c’est moins dynamique qu’un festival EDM mais c’est sympa d’alterner les deux ambiances. Et puis pas de panique si vous vous faites caresser toute la journée les épaules ou le dos, c’est juste quelqu’un qui a besoin de retrouver son groupe dans la foule. Quand on va en Hollande, on y va pas pour souffrir, okay ?!
Et puis Electronic Family c’est le rendez vous des tranceux. Ils arborent fièrement leur T-Shirt ASOT, #trancefamily, ou représentent leur artistes et labels préférés ! Et les gens se déplacent de toute l’Europe, vous croiserez même quelques frenchies !
Un beau moment de partage et de communion !
Les sets
A la suite d’un voyage qui nous a mené de Metz à Den Bosch, on arrive au festival vers 14h et les belles nappes planantes sur un groove un peu techy d’Estiva nous mette tout de suite dans l’ambiance. Une journée prolixe pour la révélation hollandaise qui se retrouvera d’ailleurs 1h plus tard dans la scène intèrieure. On fait un tour du festival avant de s’arrêter sur le scène progressive de Ruben de Ronde ! On y entend quelques mashups bien sympa notamment avec l’acapella de Breathe de Camelphat et Christoph ainsi qu’Alchemy d’Above & Beyond. Les fans de son label Statement ! sont déjà en place et assurent l’ambiance !
Avant de retrouver le frenchy Matt Fax, petit tour par la WAO138?! que Jorn Van Deynhoven a déjà réussie à remplir. Les Dutch sont fans de sons uplift et on le sait. Le hollandais distille un set purement instrumental d’uplift et donne le ton ! On y retournera dans l’aprem mais on va écouter Matt Fax qui séduit la foule avec une progressive précise, des basselines bien rondes. L’atmosphère monte d’un cran lorsqu’il envoit le fameux « On Off » de Cirez D avec la classique Trance « As The Rush Comes ». Le frenchy régale et finira son set avec une salle comble, belle perf !
Petit détour par la classic stage où Misja Helsloot envoit des anciennes plaque comme l’anthem de Trance Energy 2009 « Rank 1 – L.E.D There Be Light, avant d’aller en salle presse pour quelques rencontres enrichissantes avec Ben Gold et Ferry Corsten.
Ferry Corsten c’est d’ailleurs le prochain set qu’on attendait tous avec impatience. La légende hollandaise qui revenait présenter, après Gouryella, un de ses alias historiques System F pour la première fois en Europe ! 16h45, les premières notes de son tube « Out Of Blue » retentissent avant d’enchainer sur la basseline caractéristique System F et le morceau « Dance Valley Theme 2001 ». C’est alors que la pluie retombe sur les festivaliers qui bien évidemment ne sont pas inquiétés et restent ! Pendant 1h, on a le droit à une ribambelle de ces productions sous System F comme sa collaboration avec Armin Van Buuren « Exhale », « Cry », « Solstice », … Le hollandais se permettra une « sortie de route » en jouant son nouveau titre Gouryella – Surga avant de conclure en apothéose sur Out Of Blue (Violin Edit) !
La Mainstage se vide un peu au moment d’enchainer sur Ilan Bluestone qui nous joue un producer set dont on raffole. Après c’est vrai que la prise de risque n’est pas vraiment élevé mais quand on est fan du style, aucun problème.
On retourne sur la WAO 138?! où Giuseppe Ottaviani nous propose un live set pour présenter son tout dernier album « Evolver ». La stage est pleine et le set le mérite. Pendant plus d’une heure le musicien italien envoit une trance banging et mélodique, sans chichi, sans vocaux, une énergie pure et le public est absolument conquit. Probablement un des meilleurs sets de la journée et l’on en savoure chaque bouchée du début à la fin !
On retourne sur la Mainstage pour voir Andrew Bayer nous claquer quelques basselines electro-ish dont il a le secret et qui remue bien la foule. Mais c’est aussi un mélodiste hors pair et on a quelques frissons sur son dernier tube « Magitek » incroyablement puissant et magestueux !
21h, dernier set du jour sur la mainstage, une semaine après les avoir vu à l’ElectroBeach, Above & Beyond fait son entrée pour la première fois sur la mainstage de l’Electronic Family pour deux heures de sets ! Le trio, duo pour un soir comme à leur habitude, envoit rapidement leur dernier hit « There’s Only You », « Another Chance », « Always » mais également des morceaux Anjunabeats avec la très bonne collab Fatum, Genix, Jaytech, Judah « All In », Oliver Smith » Curiosity », « Lovingly » et puis quelques classiques comme leur remix de Blue Monday, « Hello », le très bon remix d’Arty de « Synapse Dynamics », « We Are All We Need ». Un Push The Button classique sur « Sun & Moon » vers les 3/4 de set. Deux heures c’est trop court, et l’on aurait aimé entendre des morceaux encore plus anciens et désormais rare du trio, tant leur discographie est riche ! Mais voilà 23h, il est temps de refermer le chapitre avec le morceau « Sun In Your Eyes » que l’on peut retrouver sur leur tout dernier album ambiant ! L’arpeggiator s’estompe progressivement au loin et le soleil disparait !
On aurait pu s’arrêter là !
Mais non, car l’EF proposait pour 15€ de plus un set d’Afterparty dans la salle couverte. Un set spécial car l’on pouvait y retrouver la légende de la tech-trance Marco V ! Alors on s’est pas privé d’aller y faire un tour et bien on n’a pas regretté. Que du classique, sur vinyl, un set parfaitement maîtrisé, une ambiance de folie. Avec encore une fois la possibilité d’aller voir de ses propres yeux, à proximité directe ce magicien des platines, l’expérience était dingue !
#TRANCEFAMILY, Rendez vous donc l’année prochaine pour les 10 ans !
Wackii