Dossier : Livestream de festival payant, bonne ou mauvaise idée ?

Pour ce dimanche, nous vous proposons une réflexion autour du coût du streaming de festival. L’idée s’est imposée à nous-mêmes à la vue du débat que cela a déclenché dans notre communauté Discord. Nous allons donc essayer dans une certaine objectivité de peser les avantages et inconvénients de tels choix. Du « tout-gratuit » au « tout-payant », il y a des nuances possibles.

I. Le streaming gratuit

L’avantage indéniable qui nous vient en tête immédiatement est l’accessibilité à tous, la visibilité totale de l’événement. L’argument est implacable et presque logique à l’heure de la gratuité de tout sur Internet, qu’elle soit légale ou non, qui devient la raison de refuser assez instinctivement le moindre service payant si d’autres médias le proposent gratuitement.

L’inconvénient du raisonnement est la non-rémunération de l’équipe et du matériel de diffusion (sauf si compris dans le budget). Mais l’offre du stream payant se voit être bypassée par les replays gratuits, même si ces derniers sont certainement sous contrats entre les ayant-droits des morceaux diffusés lors des sets et les diffuseurs.

II. Le streaming payant

L’acte de paiement permet d’engager l’internaute, et retrouve être source de revenu possible (surtout pour les petits festivals) et indicateur potentiel de qualité audio-visuel. Le cas « Defqon.1″ (ce pourquoi notre dossier fut déclenché, pour être parfaitement honnête) présente un cas particulier : en effet, le festival proposait un stream gratuit à la Ultra où la caméra change d’artiste toutes les 30 minutes, mais sous réserve de déboursement de 5€, vous pouviez choisir la scène que vous vouliez regarder. Le flux était « à la demande ». Reste à voir si 5€ pour ne proposer que du contrôle supplémentaire est pertinent. Le cas de « Beat.TV », grand diffuseur d’évents Techno, est intéressant car une équipe est dédiée à cette entreprise, en possédant des bureaux.

Régie de be-at.tv

Le contre-coup intervient au niveau du manque de visibilité du festival s’adonnant à cette pratique. S’ajoute aussi la réticence de l’internaute à l’heure de la gratuité démocratisée. Pourquoi payer si d’autres proposent des lives gratuits ?

III. Vers un streaming « Pay What You Want » ?

Une idée vient alors, en confrontant les 2 modèles précédents : celui de la liberté de l’internaute à donner ou non de l’argent. Cela combine la visibilité de l’évènement et un engagement financier suggéré par la diffusion, qui pousse l’internaute à effectuer des donations en vu de maintenir/améliorer le système de streaming de l’évènement, même si ce dernier est potentiellement budgété en amont. La question de la rentabilité parait alors ici comme secondaire, comme un plus. Le parallèle avec les streamers Twitch peut être pertinent : le contenu reste gratuit malgré le fait que beaucoup de viewers donnent de l’argent en récompense du service offert par le streamer, alors qu’aucune obligation de don n’est proposé.

IV. Conclusion

Le stream payant peut être un pari bénéfique pour les petits festivals voulant fidéliser internautes et festivaliers sur place, voulant créer de la fidélité et un public de niche. Une notion d’engagement apparait et ne se limite plus à de la simple consommation de masse. Internet nous a probablement fait oublier que tout travail mérite salaire. Salaire dont les viewers pourraient parfaitement contribuer à financer au gré de leur volonté.