Encore une bougie de soufflée pour Armin Van Buuren et son indémodable A State Of Trance. Nous étions en effet ce samedi chez nos amis bataves, au Jaarbeurs d’Utrecht, pour fêter l’épisode 900, soit le 18ème anniversaire du radioshow (ça ne nous rajeunit pas !) avec l’ensemble de la Trance Family. L’évènement affichait pour la première fois Sold-Out bien avant le jour J (35000 places tout de même), on pouvait donc s’attendre à un Jaarbeurs plein et bouillant pour s’enthousiasmer devant les performances des tous meilleurs DJs et producteurs Trance du moment.
Line Up
Reprenant le même modèle de programmation musicale que l’année dernière, on avait donc le droit à 5 stages avec, par ordre de taille :
Mainstage : la plus grosse salle (20 000 personnes environ), les plus gros noms, tout simplement. Têtes d’affiches : Armin Van Buuren (x2 dont le traditionnel warm-up mais en vinyl cette fois), Above & Beyond, Cosmic Gate, MaRLo (Tech Energy Set)
Who’s Afraid OF 138 : immense salle également (6-7000 personnes environ), pour les afficionados de BPM plus élevés. Têtes d’affiches : Armin Van Buuren, Giueseppe Ottaviani, Will Atkinson.
Psy : une assez grande salle (3-4000 personnes environ), pour ceux qui aiment quand ça galope ! Têtes d’affiches : Astrix, Captain Hook
Road To 1000 : une salle moyenne (1000 personnes environ), avec un line up très varié. Têtes d’affiches : Ruben De Ronde, KhoMha, Ferry Tayle b2b Dan Stone
Progressive : une petite salle (500 personnes environ) en arrivant sur la mainstage, pour les amateurs de son Progressive House planant et groovy. Têtes d’affiche : John 00 Fleming, Paul Thomas.
De notre côté, on était particulièrement intéressé par les débuts d’Estiva sur la mainstage, le retour d’Above & Beyond au Jaarbeurs car cela faisait 9 ans qu’ils n’avaient plus joué dans ce lieu mythique du milieu Trance, le set Tech-Energy de MaRLo, le world premiere du B2B entre Ben Gold et Omnia “FutureCode”, le live des légendes Push et Giuseppe Ottaviani, Will Atkinson pour un set très énervé et décalé comme à son habitude, la légende progressive Joh 00 Fleming et puis la présence de nos 2 frenchies Matt Fax et Ferry Tayle. Mais comme on ne peut pas être partout, on a du malheureusement faire des choix !
C’est d’ailleurs la mini déception de notre côté (mais c’est totalement dû à nos goûts), la trop grande concentration d’artistes intéressants sur la tranche 0h/1h. On aurait adoré voir Matt Fax et Maor Levi, ils avaient malheureusement en face d’eux les deux mastodontes de la soirée avec Armin d’un côté et Above de l’autre. Curieux placement à nos yeux aussi dans la programmation pour MaRLo et son Tech Energy set, dont la folle énergie aurait été plus été adaptée au closing du festival.
Scènes
Main Stage
WAO138 Stage
Road to 1000 Stage
Psy Stage
Progressive stage
Une nouvelle fois 5 scènes donc cette année. Premier bon point déjà, la scène ‘Road To 1000’ qui était relativement anecdotique en terme de production l’an dernier et placée à l’étage dans une petit pièce a cette fois-ci droit à un vrai emplacement digne de ce nom ! Elle se voit cette année dotée de la configuration dont disposait la scène ‘Progressive’ l’an dernier avec ces écrans LED rectangulaires de taille modeste mais qui faisaient tout le tour de la salle. La scène ‘Progressive’, plus petite cette année, disposait elle aussi d’une configuration circulaire et immersive assez similaire.
Les scènes ‘Psy’ et ‘WAO138’ étaient elles nettement plus grandes, faisant office de mini Mainstage avec déjà des production impressionnantes. Avec des configurations tout en largeur, les show lights proposés étaient saisissants avec un grand renfort de lasers, soutenant admirablement les styles assez incisifs et hypnotiques proposés par la programmation sur ces scènes. La scène ‘Psy’ impressionnait également par sa forme originale avec ces courbes délicates venant soutenir le DJ booth.
Venons en à la Mainstage… Dans la cohérence des deux années précédentes avec des formes géométriques assez simple (très linéaire en 2017, cercle et ovale l’année dernière, et rectangulaire cette année) c’est une nouvelle fois une belle claque maaaaiiis quand même une mini déception quand on a vécu l’édition de l’an dernier qui nous paraissait un cran au dessus et plus créative. Une nouvelle fois, peu importe où vous êtes placés dans la salle, vous êtes entourés par le show light, que ce soit sur les côtés ou au plafond. Les côtés étaient un peu moins exploités que l’année dernière néanmoins, d’où la mini déception qui reste quand même relative quand on voit le show proposé. Ce qui marque c’est notamment ces dizaines de mini structure LED au plafond, pivotant sur leurs 3 axes et descendant parfois au plus près du public. Rajoutez les pyro et lasers à foison habituels, et vous obtenez une production absolument bluffante pour une salle de cette taille. Associée à un son de qualité (qu’on a seulement trouvé nettement trop fort sur la WAO138), un live stream au poil et une appli qui permet d’organiser son programme et de retrouver ses potes (quand le réseau marche), chapeau ALDA une nouvelle fois pour toute la production de l’évènement ! Dutch qualité.
Public – Ambiance
Un public venu des quatre coins du monde encore une fois pour assister à cet événement avec notamment pas mal de français qui ont encore fait le déplacement. Le public hollandais, on le connait bien maintenant : moyenne d’âge assez élevée mais on remarque que de plus en plus de « jeunes pousses » sont également de la partie. Une très bonne chose pour la scène Trance européenne, probablement portée par le succès continu d’Armin Van Buuren sur la scène « mainstream » récemment, mais aussi d’artistes comme Vini Vici qui a véritablement explosé ces dernières années. C’est vrai qu’une fois la mainstage quittée, le public vieilli quelques peu, mais l’âge n’a pas d’importance tant que l’état d’esprit est bon !
Niveau ambiance, au top du début à la fin ! On a particulièrement apprécié la clameur accueillant l’arrivée d’Above & Beyond sur la mainstage ainsi que la foule reprenant en coeur la quai totalité de leurs morceaux pendant tout le set. Sinon, comme d’habitude, chaque set d’Armin fait absolument le plein et la mainstage s’est retrouvée une nouvelle fois fermée au public pour le passage du patron de la soirée. On peut quand même noter qu’une fois les deux sets d’Armin passés, une petite partie du public quitte le Jaarbeurs alors qu’il reste encore une grosse partie de la soirée, assez étonnant mais peut-être symptomatique du public local ?
Organisation
Toujours un quasi sans-faute pour ce festival qui sent bon la maîtrise et l’expérience à chaque recoin, des passages à sens unique pour fluidifier le trafic aux stands de nourriture en nombre, en passant par la gestion des sanitaires. Avec toujours ce petit plus sympa avec le studio radio de Armin où vous pouvez l’admirer en train d’animer son show. En voulant chipoter on peut une nouvelle fois remarquer l’utilisation obsolète de tokens. Le chargement d’une carte ou d’un bracelet serait tellement plus pratique mais bon, on va dire que ça leur laisse au moins encore une mini opportunité de progresser alors qu’ils sont déjà pas loin de la perfection !
Les sets
Venons en au cœur du sujet, la musique ! Comme l’an dernier, on tient d’abord à parler rapidement du maître des lieux, même si on n’a pas vu ses deux sets principaux de la soirée : Armin Van Buuren. Si on a pu assister à une bonne partie de son warm up (cette fois au vinyl), très intéressant pour les nostalgiques et qui dévoile encore une nouvelle facette de l’artiste, nous avons préféré faire l’impasse sur ses deux sets au cœur de la soirée. On aurait adoré le découvrir sur la scène WAO138, set assez inédit de sa part (première fois depuis l’ASOT 650), mais il jouait malheureusement en même temps que Above & Beyond. Pour son set sur la mainstage, si ses prestations à l’ASOT sont souvent de très bon niveau, nous l’avons déjà vu un paquet de fois et surtout la mainstage est vraiment invivable pendant sa prestation tant elle est blindée de monde. On vous invite quand même vivement à jeter une oreille à son set, où il a joué quelques nouveautés intéressantes donc une nouvelle collab’ avec Shapov ainsi qu’une collaboration avec Above & Beyond qui aura fait beaucoup de bruit.
Estiva
On a donc démarré la soirée avec un de nos artistes favoris chez Guettapen, Estiva, jeune talent néerlandais bien poussé par Armada ces derniers temps avec des apparitions sur la majeure partie des scènes ASOT dans le monde, de Tomorrowland à l’Ultra. Capable d’ambiance Progressive planante comme de sonorités plus Electro Trance bien impactantes, Estiva nous a cette fois servi une entrée assez sombre, tout en Progressive assez dark et bien prenante. Un hors d’oeuvre efficace pour rentrer en douceur dans la soirée.
Fatum
On tenait également à découvrir les Fatum en live. Ce groupe américain méconnu, bien que déjà nominé aux Grammy Awards, avait tristement fait l’actualité il y a quelques mois avec le décès de l’un de leurs membres, le regretté Bill Hamel. Adeptes du son Anjunabeats, label sur lequel ils ont sorti de belles pépites dernièrement, on a donc choisi d’aller écouter la deuxième partie de leur set. Et bien ce sera notre plus belle découverte de la soirée, avec de sacrées cartouches balancées sur une scène ‘Road To 1000’ en ébullition. On pense évidemment à leur track ‘Chocolate’, tellement divine en live, mais aussi à l’ID envoyée juste avant qui a fait un ravage. On était également content d’entendre leur track ‘Weapon’ dont la bassline est un vrai missile !
Cosmic Gate
Le duo allemand est un grand habitué des scènes ASOT à travers le monde, on a déjà eu un certain nombre de fois l’occasion des les écouter en live, mais c’est toujours avec plaisir que l’on retourne danser devant les producteurs du classique ‘Exploration Of Space’. Le titre aura d’ailleurs été une nouvelle fois un moment fort de leur set, tout comme leur récent rework de ‘Need To Feel Loved’ ou leur remix de ‘Only Road’ de Gabriel & Dresden. Un set composé à 100% de leurs production (bon il manquait le ‘Falling Back’ mais tant pis), une foule en fusion sur les titres évoqués précédemment, et une nouvelle superbe perf des Cosmic Gate, du classique mais efficace !
Above & Beyond
Quel accueil pour le retour triomphal des légendes à l’ASOT ! Eux qui sont à la tête de « l’autre » grosse communauté Trance avec Armin ont ramené leur son Progressive Trance et leurs vocaux divins dans l’enceinte du Jaarbeurs (quelle jouissance d’entendre la voix de Richard Bedford résonner… des frissons garantis à chaque fois). Le trio pour l’occasion duo n’est d’ailleurs pas venu les mains vides avec avec des incroyables IDs de Oliver Smith et Andrew Bayer mais aussi de leur part avec ‘Waltz’ et ‘Prelude’. Les deux premiers singles de leur prochain EP, ‘Distorted Truth’ et ‘Flying By Candlelight’ auront été des temps forts, tout comme la sublime ‘Hapiness Amplified’. Un petit manque de rythme au début, mais une fin en apothéose, que c’était bon !
Captain Hook / Ghost Rider
On est totalement bizuts sur la scène Psy mais curieux, on décide donc d’aller faire un petit tour rapide sur les sets de Captain Hook et Ghost Rider après une petite pause pour quelques meetings. On y découvre une scène à l’ambiance familiale où ça tape sévèrement du pied sous les kicks et basses galopantes envoyées par le sound system. Vini Vici a « popularisé » le style sur les mainstage de la planète, c’est autre chose d’aller découvrir le genre avec les têtes d’affiches de la scène, une ambiance vraiment particulière.
MaRLo
Peut-être notre set préféré de la soirée. MaRLo a opéré ni plus ni moins qu’un bombardement en règle de la Mainstage pour ce Tech Energy Set ! Ses armes ? Evidemment les sorties de son propre label Reaching Altitude mais aussi quelques remixes/mashups bien sentis de tubes comme ‘Mr. Brightside’ ou les légendaire ‘Trafic’ de Tiësto et ‘No Good’ de Prodigy, pour finir sur des sonorités hardstyle avant de redescendre sur l’émotionnel ‘The Thousand Seas’ et préparer le terrain pour le dernier set de la soirée . Un set qui porte bien son nom et qui a totalement retourné le public qui n’avait pas quitté les lieux après le set de Armin.
Future Code
Set inédit pour finir la soirée avec Futurecode, premier b2b entre deux artistes qu’on affectionne particulièrement, Ben Gold et Omnia. Si le duo commence sur une ID, on se retrouve vite en terrain connu avec l’enchaînement de deux titres emblématiques des deux artistes et qu’on adore, ‘The Fusion’ et ‘Atomic’. Une entrée en matière dans un beau voyage proposé par les deux artistes qui ont amené leur petit lot d’IDs prometteuses avec eux, notamment une collab avec Ruben de Ronde très juicy ! Même si certains pourront remettre en question le choix de ce set pour clore la mainstage, c’était la première fois qu’on avait le droit à un set plus « smooth ». Une manière de redescendre en tension et de voyager avec un set à la fois énergique, mélodique, émotionnel et planant. Un beau condensé de tout ce que la Trance peut proposer.
Conclusion
L’ASOT continue sur sa lancée de l’an dernier et propose une nouvelle fois une magnifique édition marquée évidemment par « l’alliance » des deux mastodontes Above & Beyond et Armin Van Buuren, qui se matérialise par une collaboration qui sort ce vendredi. C’est toujours dingue de voir la communauté que Armin Van Buuren arrive à rassembler sur son nom, et toujours plus puisqu’il aura réussi à sold out son festival un mois avant. 35000 fans de Trance plus ou moins jeune, mais surtout un des meilleurs événements de la scène électronique européenne, de l’ambiance à l’organisation aux petits oignons. Avec une question que tout le monde se pose, que préparent-ils pour l’ASOT 1000 ? En attendant, on suivra avec attention la tournée mondiale ASOT avec dans 2 semaines le comeback d’ASOT à Madrid avant d’enchaîner avec Miami pour une édition remplie de stars !
Bulbi x Wackii