News : Carnage sort son second album intitulé ‘Battered Bruised & Bloody’

Nous étions curieux de voir ce que donnerait le second long format pour Carnage. Voilà donc finalement son album « Battered Bruised & Bloody ».

Comme on pouvait s’y attendre en voyant ses dernières productions, l’album est principalement orienté rap, bien que le Guatémaltèque y intègre assez maladroitement quelques tracks issues de son style EDM. On retrouve des titres sortis ces derniers mois comme « I Shyne » avec Lil Pump, « Learn How To Watch » avec Mac Miller et MadeinTYO, mais aussi « Plur Genocide » avec Steve Aoki, qui était sorti comme une sorte de réponse à la polémique qu’avait causé Carnage et ses commentaires sur la culture PLUR.

Bien aidé par sa liste de featurings plus longue que le bras, l’album contient finalement une pléiade de tracks objectivement très décentes. On retiendra surtout les derniers morceaux de l’album, toujours rap mais étonnamment chill. Que ce soit « Overtime », guidé par son riff de guitare léger et la voix agréable de Sebastian Reynoso, « Bed Bugs » et le chant de ses basses mêlées aux épiques mélodies des voix, la très aérée et planante « Visa » avec Young Troy, qui soudainement se transforme en une deep house entraînante ou l’intéressant essai au midtempo qu’est « Close To Me », Carnage se montre concluant dans ce type d’ambiance. Par contre, il faut ne pas être allergique à l’autotune pour apprécier. Bien sûr, Papy Gordo aime aussi faire danser, trembler et sauter les dancefloor. Ainsi, il nous propose la dark « Motorola » avec la légende Lil B, dont le flow typé « lean back » rend la track très catchy. Les amateurs de trapmetal (rappeur qui hurle comme un métalleux + instru dark) seront comblés avec « UP NXW » en collaboration avec le représentant-même du style, Scarlxrd. On retrouve aussi une efficace collaboration psy-trance avec le duo Skellism, « MOROKOMBA! ».

Evidemment, nous nous attendions bien à quelques ratés, et ça n’a pas loupé avec la track d’ouverture, « Headlock » avec KILLY, dont la voix geignarde et sur-autotunée donne rapidement mal à la tête, et se retrouve peu aidée par un beat sans intérêt.

En lisant ces quelques lignes, vous aurez sans doute vite compris le principal problème de l’album : son cruel manque de cohérence. Il s’adresse clairement à un public amateur de rap nouvelle génération, mais pas sûr que celui-ci ait envie de se taper de la psy-trance ou de la bass house au milieu des textes de ses rappeurs préférés. Alors que le fan de bangers EDM ne verra que très peu d’intérêt à l’album. Carnage nous propose bien plus un portfolio de ses différents domaines de compétence qu’une réelle oeuvre cohésive et pertinente dans son ensemble. Dommage, il aurait pu par exemple être intéressant de le voir exprimer son style sur des titres autant rap qu’EDM en se confinant dans un type de mood, qu’elle soit chill et posée ou au contraire dark et violente.

iTunes

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Pitt