News : Alison Wonderland dévoile son second album ‘Awake’

Voilà un moment que nous n’avions plus parlé d’Alison Wonderland. Pour ceux qui ne la connaîtraient pas, c’est une productrice, DJ, auteure et interprète australienne, qui évolue dans un spectre de bass music allant de la trap à la future bass, tout en gardant un style expérimental très unique.

Elle n’hésite pas à enjoliver ses titres de breaks épiques et mélancoliques, souvent menés par sa propre voix, et s’autorise parfois des titres pop mais toujours à sa sauce. La grande qualité de la productrice est sa faculté à donner un charme féminin à toutes ses tracks, offrant toujours un contraste appréciable avec la virilité naturelle de la bass music. Si son style future bass laisse rarement indifférent, son style agressif lui ne touchera pas tout le monde. Souvent alimentée à coup de boucles « agaçantes », parfois dépourvue de réelle mélodie ou basée sur un délire qui parfois marchera, parfois beaucoup moins, son empreinte facilement reconnaissable déchaîne les passions, qu’on l’apprécie ou la déteste.

Après son premier EP « Calm Down » en 2014 puis son premier album, l’excellent « Run » en 2015, dont la cohérence et la force des titres individuellement le rendaient quasi parfait, nous attendions de pied ferme son nouvel album, « Awake ».

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Même s’il est globalement positif, notre avis reste un peu mitigé. Bien que tous les éléments qui composent son identité musicale soient réunis, nous regrettons de ne pas nous prendre de vraies grosses claques comme c’était le cas sur « Run », la productrice ayant de la peine à faire évoluer son style qui, s’il était précurseur et impressionnant en 2015, l’est beaucoup moins en 2018.

La plupart des titres sont intéressants mais peinent à faire beaucoup plus que ça. Certains sortent néanmoins du lot, que ce soit la chaude « Church », l’implacable « High », l’épique et pleine d’espoir « Awake » ou l’entraînante « No », qui ressemble à ce que Skrillex pourrait faire lorsqu’il s’attaque à un titre radio avec cette utilisation des vocal chops. Le morceau le plus puissant de l’album reste cependant « Sometimes Love », en collaboration avec ses compatriotes SLUMBERJACK. Ce qui est dommage, le titre étant bien plus marqué par le duo que par AW, autant par leur sound design que par leur dynamique si particulière dont l’efficacité n’est plus à prouver. A contrario, nous l’avions dit plus haut, parfois les expérimentations de l’Australienne ne marchent pas, et c’est spécialement le cas sur « Happy Place », qui tente d’en faire des caisses et sonne terriblement forcée au final. Cette idée de baser le drop sur un « Fuck me up on a spiritual level » semblait peut-être intéressante sur le papier mais échoue dans les faits.

Bref, nous avions sans doute trop d’attentes dues à la claque qu’était « Run » à sa sortie, l’album est au final très correct dans son ensemble et trouvera son public. Mais on ne peut s’empêcher de comparer Alison Wonderland à What So Not, les deux artistes évoluant dans des styles aux concepts similaires, mais ce dernier a beaucoup mieux géré son évolution et a réellement su se renouveler. Son dernier album est à des années-lumières de cet « Awake », tant pour la qualité des featurings que par son sound-design toujours à couper le souffle.

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Pitt