Récap : Ultra Music Festival – Day 3

Ça y est c’est déjà le dernier jour de l’Ultra Music Festival. On aura vraiment pas vu le temps passer sur place, c’est le signe d’un moment plutôt agréable en général ! Dès le matin, on est très excités devant ce Day 3 qui s’annonce, la programmation étant particulièrement dense aujourd’hui, trop limite, on sait qu’on va devoir malheureusement faire l’impasse sur plusieurs artistes intéressants. Et puis ce closing… Depuis quelques jours, voire même quelques semaines pour certains, il n’y avait plus aucun doute, la Swedish House Mafia allait faire son come back. L’attente était interminable, le festival a réussit à nous faire patienter sans y penser. Récit d’une après-midi de folie avant l’apothéose finale.

La programmation

Comme expliqué en intro, c’était clairement la journée la plus dense pour nous, tellement qu’au moment de faire notre programme de la journée, on sait plus où donner de la tête. Sur la Mainstage, outre ce « mystérieux » closing qui alimente les discussions, on retrouve en particulier un Nicky Romero de retour en grande forme cette année, KSHMR qui a promis un tout nouveau set, les toujours excellents Sunnery James & Ryan Marciano, la superstar américaine Kaskade et notre David Guetta national. Déjà du beau monde !

Sur notre scène favorite, la Worldwide, on attend énormément de Kayzo mais il y a aussi d’autres noms très qualitiatifs comme 4B, What So Not, Andy C ou le closing par RL Grime. La Megastructure n’est pas en reste avec une grosse programmation Trance pour l’ASOT850 : Armin évidemment, les habitués MaRLo et Andrew Rayel, la pépite Estiva et les superstar Psy, Vini Vici. Cerise sur le gâteau, Eric Prydz sera une nouvelle fois présent sur la scène ASOT avant un closing par les légendes Above & Beyond.

Particularité de la journée, on trouve de très beaux noms sur à peu près toutes les scènes, mêmes les plus petites comme la Oasis, cachée dans un petit cabanon derrière le merch, qui accueillait les Still Young. Sur la UMF Radio, c’était Afrojack qui officiait en maître de cérémonie en accueillant Matisse & Sadko, Moksi, Cesqueaux, DubVision, les Bassjackers et son propre side project NLW. Massif ! Sur la scène Arcadia, notre autre chouchou du WE, on attendait particulièrement J.E.S.u.S, le back 2 back massif Jackmaster / Eats Everything / Seth Troxler / Skream.

Le public / l’ambiance

Et encore plus de monde en ce dimanche à l’Ultra ! Si comme les autres jours ça reste assez calme en première moitié d’après-midi, ça se remplit nettement ensuite avant d’être franchement blindé de partout une fois la nuit tombée. La Worldwide n’a pas désempli une seule seconde de la journée et on avait jamais vu la Megastructure aussi pleine à craquer qu’hier.

Niveau ambiance, ça a un peu soufflé le chaud et le froid par contre… On a aussi bien vécu la meilleure ambiance du festival (Kayzo) que notre plus grosse déception (Swedish House Mafia). On y revient plus en détails juste en-dessous !

Les sets

Devant l’abondance d’artistes à voir, il a été compliqué et frustrant de passer à côté de certains. On pense aux Still Young, à What So Not, Above & Beyond, DubVision notamment. Frustration vite oubliée par le programme massif qu’on a pu se concocter.

Matisse & Sadko

Arrivée sur le festival, grand ciel bleu, soleil de plomb, on perd pas de temps on file sur la scène UMF Radio pour écouter les 20 dernières minutes des deux frères russes. Dès les abords du festival on commençait d’ailleurs à entendre les notes de leur remix de ‘Dreamer’, on savait qu’on allait être comblés ! Énorme vibe Progressive sous le soleil floridien, au son de ‘If I Lose Myself’, ‘Break Throught The Silence’ ou encore ‘Sigure’. Parfaite entrée en matière.

Moksi

Pas de temps mort on enchaîne direct sur la même scène avec Moksi. Changement de style, c’est tout de suite plus punchy et le public commence lentement mais sûrement à sauter dans tous les sens. Le duo néerlandais dévoile quelques IDs, dont une explosive avec Yellow Claw, et ramène les Chocolate Puma sur scène pour leur collab’ ‘Hippo’.

MaRLo

Léger détour par la Megastructure pour commencer à prendre une première dose de Trance du Weekend avec MaRLo. Juste le temps de se prendre quelques belles claques par la tête d’affiche Armada. Un set Tech Trance monstrueux de puissance remplies d’IDs !

Sunnery James & Ryan Marciano

Pas le temps de souffler, on prend ensuite la direction de l’opposée du festival sur la Mainstage pour le duo Sunnery James & Ryan Marciano. On a toujours apprécié le style très personnel du duo, toujours très groovy avec de fortes influences tribales et on voulait voir le rendu sur une aussi grosse scène. Ça a envoyé des drums dans tous les sens avec notamment ‘Drums Of Tobago’ avec Eddie Thoneick ou encore leur track culte ‘S.O.T.U’ avec Nicky Romero. Bien rafraîchissant pour un set de Mainstage et une fin plus teintée Electro House.

Paul Oakenfold

Peu d’entre vous le savent peut-être tant il est largement moins médiatisé aujourd’hui mais le britannique est une vraie figure de la scène, ancien double numéro au classement DJ Mag notamment du temps où ça signifiait encore quelque chose. Présent sur la scène ASOT, il pose les bases dès l’intro en balançant un énorme Mashup ‘Children’ / ‘We Come In Peace’ (Vini Vici remix) qui donnera le ton de tout son set. C’est allé très vite et ça a tapé fort avec entre autres du Neelix, du Will Atkinson ou encore du Liquid Soul.

Vini Vici

Allez restons dans le thème et enchaînons direct sur les stars montantes qui ont réussi à populariser la Psy Trance, Vini Vici, pour l’occasion en solo (comme ils le font souvent pour se répartir les dates). Il n’y a pas à dire, la Psy ça cartonne toujours autant sur les grosses scènes de festival pour un public venu en masse taper du pied au son de ‘Chakra’, ‘Great Spirit’, ‘The Tribe’ ou encore leur dernière collab’ avec Timmy Trumpet. Quand on les a déjà vu il n’y a plus aucune surprise tant tous leurs sets se ressemblent, mais ça met toujours un bon coup de fouet !

NLW (Afrojack)

Retour sur la scène UMF avec NLW aka Afrojack ! Une scène relativement peu remplie au début, le public ne semblant pas connaitre ce projet du néerlandais. Fait amusant, il a fallu que l’appli mobile envoie une notification indiquant que Afrojack jouait sous NLW pour que ça commence à se remplir. Un set entre dirty dutch et trap bien crade comme les fans du néerlandais savent l’apprécier et de gros guests sur scène ! Il a en effet ramené Laidback Luke pour un b2b de 20 min ainsi que David Guetta.

Kayzo

On vous avait dit qu’on avait rarement vu une ambiance comme sur Slander / NGHTMRE le premier jour ? Ben là où ils avaient retourné la scène Worldwide, Kayzo l’a achevée et l’a mise six pieds sous terre. Un BOR DEL ininterrompu pendant lequel on s’est régulièrement retrouvés coincés entre les pogos entre deux séances de headbang. Monstrueux de puissance, Kayzo a évidemment distillé les titres de son album dont ‘Alright Then’ avec quelques moments de douceurs (‘Calling’, ‘Numb’). Une nouvelle fois entendue, l’une des tracks les plus jouées du festival, 4B & Teez, ‘Whistle’, première sortie du label de DJ Snake.

Eric Prydz

Pleine à craquer comme jamais grâce à la venue d’Armin juste avant, on débarque sur la Megastructure pour la première heure du show d’Eric Prydz, dont les débuts vont déconcerter le public déjà en place. Pour du public venu écouter Armin, ça doit déstabiliser ces débuts très Techno du suédois et la scène commence un peu à se vider, tant mieux ça nous permet de respirer et de profiter encore mieux du show visuellement splendide. Un set composé quasi exclusivement d’IDs, dont deux nouvelles et, fait intéressant, aucun de ses tubes (on remarquera plus tard dans sa tracklist qu’il a fini sur ‘Pjanoo’). Avec le suédois on sait toujours qu’on entendra un set jamais entendu de sa part, et c’est ce qu’on adore chez lui.

J.E.S.u.S

Avant d’aller se placer sur la Mainstage, on fait un détour d’une vingtaine de minutes par la scène Arcadia pour le b2b inédit J.E.S.u.S. Définitivement notre deuxième scène favorite avec la Worldwide et on aurait du y passer plus de temps. Une ambiance House délicieuse où tout le monde danse sans se préoccuper des DJs des artistes au-dessus de leur tête, typiquement le genre de choses qui manquent aujourd’hui dans une scène où les gens viennent plus pour voir un artiste qu’écouter son set et danser.

Swedish House Mafia

Juste le temps d’apercevoir Sean Paul venir faire le closing de David Guetta et il est temps de se placer pour l’heure fatidique… 45 minutes à attendre ça va être long. Pendant que la scène se monte pendant les 45 minutes d’entracte, les écrans affichent un ‘No Photos’ et de la fumée est envoyée pour cacher le DJ Booth en train d’être monté pour la Swedish House Mafia. Il ne fait plus aucun doute les trois suédois font leur retour, l’ensemble des techniciens de la régie arborant des t-shirts avec les fameux trois points… L’ambiance monte d’un cran quand ‘Together’ résonne acapella par deux fois, la tension monte petit à petit, jusqu’à… Jusqu’à cette intro et ce show indescriptible.

« To Miami, to Miami, to Miami… » les premières notes de ‘Miami To Ibiza’ apparaissent et les trois suédois font leur apparition sobrement sur scène devant une foule en délire avant que Axwell finisse par prendre le micro avant l’explosion sur ‘How Do You Feel Right Now’ : « My name is Axwell. This is Sebastian Ingrosso and this is Steve Angello. And Miami, you KNOW that we are the Swedish House Mafia ». Rien qu’à l’écrire on en a encore des frissons ! C’est parti officiellement pour disons le, le set le plus marquant auquel on ait jamais assisté. Un mix parfait entre IDs (du trio ou de Steve Angello seul pour certaines ? des nouvelles sorties d’artistes Axtone ? l’avenir le dira) et throwback set pour un moment de nostalgie inoubliable. Comment ne pas avoir les larmes aux yeux en se remémorant nos plus belles années dans la musique électronique au son de ‘Greyhound’ ou ‘In My Mind’. Comment ne pas frissonner des pieds à la tête au milieu d’une fosse chantant à tue tête ‘Save The World’ ? Et ce moment de calme sur ‘Remember’ avec les écrans diffusant des images souvenirs du trio… Avec en plus Axwell annonçant au micro ‘Ce sont surtout trois amis qui se retrouvent après de longues années, et cette fois pour la vie’. Beaucoup trop d’émotions dans ce set entre nostalgie, joie et puissance, le set aura été un voyage inoubliable et une expérience sans précédent pour nous, on va mettre longtemps à s’en remettre.

Quelques petits bémols néanmoins. Le show paraissait visuellement léger la plupart du temps par rapport à l’importance du set, et il semblerait que des problèmes techniques n’aient pas permis d’exploiter tout ce qui était prévu. Autre point négatif plus gênant, le public… Le public semblait évidemment connaître la SHM, mais uniquement de réputation. Une telle performance historique aurait du générer une ambiance monstre ininterrompue, ça n’aura a été le cas que sur les plus gros tubes. On se sentait clairement seul à chantonner la mélodie des titres phares des suédois dès les premières notes quand le public ne se réveillait vraiment que sur l’apparition des vocaux (l’exemple le plus criant étant sur le mashup ‘Payback’ / ‘More Than You Know’). Dommage !

Bilan

Que dire sur l’Ultra Music Festival de Miami dans son ensemble ? Sa place sur le podium des plus grands festivals de la musique électronique n’est pas usurpée et est incontestable. Il propose tout ce qu’on peut attendre d’un gros event dans le genre. Une programmation massive avec des performances exclusives, une production scénique impressionnante et une organisation globale bien rodée (même si elle peut encore être largement améliorée et modernisée, on pense aux tickets par exemple). LE gros point fort de ce festival c’est évidemment son cadre et sa situation géographique. Facilement accessible en centre ville, entre les tours et la mer, avec un soleil radiant, peu de festival peuvent le proposer. Le public américain est également un public chaud bouillant et déchaîné du matin au soir (Mainstage mise à part, mais ça ça semble être une règle universelle pour tous les festivals…). Les ambiances sont aussi variées que le nombre de scènes, du déchaînement le plus total de la Worldwide à l’ambiance hypnotique et dansante de la Arcadia il y en a pour tous les goûts. Un festival qui n’a pas de vrai défaut si ce n’est peut être son prix. Même en supposant que l’on est sur place, l’entrée au festival reste assez chère (minimum 325€ le pass trois jours tous frais compris) et les consommations sur place également. Rien de complètement rédhibitoire dans tous les cas et l’Ultra Miami est définitivement un must see pour tout amateur de musique électronique qui se respecte.

Bulbi