Nous l’attendions avec grande impatience, le voilà ! What So Not dévoile enfin son premier album, intitulé ‘Not All The Beautiful Things’. L’attente était longue et les ambitions étaient hautes.
L’album ne contient aucune mauvaise track, toutes sont pertinentes. Que ce soit l’écrasante « Warlord » avec SLUMBERJACK, l’hallucinée « Same Mistakes » ou l’excellent mélange de l’univers du producteur et de celui de San Holo sur « If You Only Knew », on passe d’une claque à l’autre. L’ex-partenaire de Flume, dont on sent parfois l’influence, se ré-attelle à quelques productions plus typées rap avec brio, surtout la rêveuse « Demons ». Mais deux titres se détachent néanmoins des autres.
Tout d’abord l’épique, la puissante « We Keep On Running ». La collab la plus improbable de l’année, avec les créateurs de l’incontournable « Africa », Toto eux-mêmes, emprunte la voix et la guitare de l’un pour l’arroser des dynamiques, basses et leads destructeurs de l’autre.
Et enfin, nous écrivions en décembre 2015, concernant l’EP « Gemini » de WSN, que nous étions quelque peu déçus de ne pas retrouver « Goh » avec Skrillex. Il aura donc fallu plus de deux ans pour enfin en entendre la version finale. Beaucoup teasée, elle est aussi violente et magnifique qu’attendue. Cette ambiance aérienne soudainement démolie par le drop tendu, criard et explosif.
L’Australien dévoile une oeuvre au goût étonnamment amer, laissant plus de places aux drops bangers qu’attendu. Mais aussi pessimiste, Emoh déployant ses ambiances mélancoliques et ses fins solos de synthés terrassés naturellement comme un gimmick. Mais malgré sa pate automatiquement très présente sur chacun des titres, WSN parvient à toujours leur donner une identité propre et unique. Prenez n’importe quel titre de l’ex-duo et essayez de trouver quoi que ce soit y ressemblant, même dans sa discographie. Cette faculté lui permet de nous réunir une collection de pépites très complète, diversifiée mais cohésive.
Pitt