Production : Réaliser une Hi-Hat à partir d’un VST

A la vue de la belle réception de notre article de Production sur la fabrication d’un kick depuis un VST, il est temps de continuer la série des tutoriels de production pour vous permettre de mieux comprendre, à chaque lecture, la création derrière chaque sample. L’idée est ici de vous amener de la connaissance afin de vous affranchir de l’achat de samples ou au contraire, vous donner l’idée de créer des packs, utilisez cette connaissance comme bon vous semble. Mais trêve de bavardage, au travail. Aujourd’hui, on étudie la hi-hat.

Afin d’amener une certaine ligne directrice, nous allons réutiliser les instruments vus la dernière fois : les plugs-in de base d’Ableton Live ainsi que Serum de chez Xfer Records. Nous précisons également qu’il ne s’agit pas de placement de produits … Ces modalités énoncées, passons à la pratique.

Création du son :

Un hi-hat, techniquement, est bien plus facile à maîtriser que le kick. Il ne s’agit ni plus ni moins que d’un bruit blanc qui subit une enveloppe ADSR très courte et très exponentielle, de l’ordre de 200 ms.

En théorie, cela devrait suffire, mais cela serait trop simple, trop commun. Nous allons personnaliser notre hi-hat grâce aux effets de Serum pour lui donner une teinte, une patte. Flanger, Combo Filter, Chorus, Reverb, Dimension … Nous allons vous proposer différentes voies :

Donner de la stéréo : 

Un effet bien connu pour « convertir » un signal mono en stéréo est le Chorus. Techniquement, cet effet consiste à prendre un signal et le dupliquer à gauche et à droite. Les duplicatas sont surtout retardés : 1,4 ms à droite,  3.8 ms à gauche, 9.5 ms de Depth, 40% de Dry/Wet et votre hi-hat sera assez large au niveau du champ stéréo.

Une façon de s’en convaincre : utiliser le Stereo Imager (free plug-in très très pratique de chez Izotope) pour voir si la hi-hit est assez « wide ». Notez la différence sans et avec Chorus.

Rendez votre hi-hat plus acoustique, vivante

Votre hi-hat sonne trop sèche à vos oreilles ? Trop artificielle ? Une seule solution : la réverbération. Cet effet va concrètement placé votre hi-hat dans l’espace. Avec un taille de salle petite et un petit Decay, vous aurez l’impression que vous avez enregistré votre h-hat dans un studio d’enregistrement. Avec une taille de salle et un decay plus grand, la hi-hat sera simulé dans un grand espace tel une gare, un complexe industriel désaffecté … Cela donnera un côté réel à votre son. N’oubliez pas de régler les filtres Low et Hi-Pass.

Mixage de la hi-hat

Une fois que votre hi-hat sonne assez organique pour vous, il est temps de passer à la dernière phase du process : le mixage. Première chose à faire : un peu de distortion. Si votre hat ne sonne pas assez agressif, placez le module de distortion juste avant le Chorus et la Reberb. Placez votre filtre en « Pre », sélectionnez le Band Pass, et accentuez l’effet dans les Mid High, vers 5-6 kHz. Mettez le Dry / Wet vers 50% et ajustez le Drive au goût. Ici, on vous propose 60%.

Vient ensuite l’égalisation. Prenez les effets natifs de votre DAW et filtrez toutes les fréquences entre 20 et 200 Hz car elles sont inutiles et risque même de gêner votre basse si elle vient dans le même temps. Boostez les fréquences qui vous plaisent de quelques dB (par exemple, les 8000 Hz, pour donner du claquant à la hat), et cutez les fréquences au delà de 20 000 Hz. Elles sont certes inaudibles, mais existent bel et bien, et peuvent affecter (de la même façon que les fréquences en-dessous de 20 Hz) la compression.

Justement, dernière phase du process : le Compresseur. Ce dernier devra être programmé avec une Attack moyenne (20 ms), une Release très courte (5 ms), Ratio à 5:1 et Threashold à -25 dB pour permettre au transient de votre hat de ne pas être affecté par la réduction de volume; réduction qui ne sera alors appliquée qu’à la « tail » (la queue, c’est la partie après le transient de votre hat), « tail » elle-même contrôlée par le Decay de votre ADSR et celui de votre réverbération. Plus les Decay sont grands, plus longue sera la queue de votre hat (et on ne rigole pas, cette blague n’est pas du tout voulu !). C’est cette « tail » que le compresseur va réduire.

En conclusion, vous pouvez être fiers, vous avez réalisé votre propre hi-hat de A à Z. Ajustez les différents paramètres, expérimentez (surtout, SURTOUT, expérimentez !), empilez plusieurs types de hats pour fabriquer de toutes pièces un son qui vous est propre. Bon courage et à bientôt pour un nouveau tutoriel. Dites nous en commentaire les sujets de Sound Design que vous voulez que l’on aborde dans les prochains articles. Au boulot !

Scorch