Album Release : Tale Of Us – Endless [Deutsche Grammophon]

Le nouveau projet tant attendu du duo italien Tale Of Us est enfin disponible.

Il y a quelques semaines, les boss du label After Life avaient annoncé la sortie de leur nouvel album ‘Endless’ sur le prestigieux label classique Deutsche Grammophon. Un album mêlant musique ambient, classique et électronique. De quoi attiser notre curiosité. La review, tout de suite, track by track.

« Definizione dell impossibile » ouvre l’album. Et c’est speechless. On rentre dans l’univers de l’album avec une facilité presque inquiétante. Tale Of Us nous avait promis quelque chose de complètement différent, c’est d’ores et déjà gagné. Ici, on flotte dans l’espace, sans que rien ne se passe à 3 années lumières à la ronde. Fascinant et inquiétant, tels vont être les mots d’ordre de ces 1h et 17 minutes d’expérience extraterrestre.

« Alla sera », c’est le trou noir qui s’approche de nous. On veut aller découvrir l’inconnu mais le danger est réel et la peur de l’inconnu se fait se sentir. L’arrivée du piano sème le doute : doit-on aller vers cet objet étrange au risque d’y perdre la vie ?

« Ricordi », le trou s’en est allé finalement … Nous n’avons pas le temps de le « voir » s’éloigner que nous sommes pris dans une nébuleuse. Les couleurs s’entrechoquent, des étoiles se forment sous nos yeux. Nous assistons à la naissance d’un astre. A la naissance tout court. A la création d’une certaine forme de vie. Pas le temps de voir les agencements d’atomes se former que la nébuleuse s’en va à son tour, nous laissant face à notre prochain périple et à nos questions : Mais que diable avons-nous vu il y a quelques instants ?

« Oltre La Vita », pas le temps de se retourner qu’un vaisseau spacial vient de s’arrêter devant nous ! Et il est gigantesque, plusieurs dizaine de kilomètres de long. Passant devant nous, des grands baies vitrées nous montrent des silhouettes floues. Humanoïdes semble-t-il. Nous on-t-elle vus ? L’arrivée du piano nous fait ressentir que oui, nos regards se sont croisés. Nous restons perplexes, l’un en face de l’autre, à quelques dizaines de mètres de distance. Pouvons-nous effectuer le premier contact jamais réalisé par l’Homme ? La fin du morceau nous laisse rêveur.

« Dilemma » nous met face à nos doutes et nous fait réaliser tout ce que nous avons vu. Est-ce seulement humain d’avoir tant de choses en si peu de temps ? Toutes ces images, tous ces événements sont-ils racontables ? Qui va nous croire ? C’est un sentiment très triste qui nous envahit alors avec ce piano qui occupe toute notre attention et ses cordes qui nous imaginent en train de réfléchir à en mourir, tiraillé entre la peur d’être incompris lors de notre retour sur Terre et ce sentiment de fatalité. « Pourquoi est-ce MOI qui aie vu ces choses ? Pourquoi moi et pas un autre ? »

« Notte Senza Fine », le sentiment d’errance est accentué. A se demander si rentrer sur Terre est censé … Reprendre la vie quotidienne ? Pourquoi ne pas rester ici ? Mais que faire de sa famille et ses amis ? Trop de questions viennent et s’accumulent, s’entre-choquent. Trop de sentiments contraires se bataillent dans notre tête. Les violons nous donnent ce sentiment qu’il va falloir trancher entre retourner auprès des siens ou partir à la conquête de la vie la plus exaltante qu’aucun être humain n’a jamais eu.

« Destino », nous décision est prise : c’est avec égoïsme que nous avançons vers l’inconnu. Le regret se fait sentir, il est inévitable. Mais tant pis, nous décidons de foncer vers les étoiles. La volonté de découverte a pris le pas sur le retour à la réalité terrestre, insignifiante compte tenu de l’infini que nous offre le cosmos. Nous commençons à apercevoir des super géantes rouges, formant de grands anneaux de plasma. Des éruptions manquent de nous évaporer, ces matières brûlantes de plusieurs millions de degrés passant à quelques kilomètres de nous. Et par la même occasion, cela nous rappelle que la mort nous attend, de toutes façons.

« Distante » nous fait nous enfoncer de plus en plus loin. Atteindrons-nous le centre de l’Univers ? Pourrait-on voir le point où a éclaté le Big Bang, il y a plusieurs de milliards d’années ? Nous savons aussi que plus nous approchons du but, plus nous pouvons voir dans le passé. Que verrait-on si nous regardions la Terre ? Combien d’années lumières nous séparent désormais de notre foyer ? Le regret a laissé place à la fatalité, suivie de la simple curiosité scientifique. Les sentiments sont partis, place à la volonté. car c’est la dernière chose qui nous reste.

« Venatori », nous approchons du but. Les amas d’étoiles et de galaxie se font de plus en plus dense. Nous sommes attirés de tous les côtés par les masses en jeu qui pèsent sur l’espace-temps. La lumière se fait aveuglante. Des voix synthétiques arrivent à notre casque radio. On capte des messages ! Que dire ? Qu’envoyer ? Nous avançons vers la lumière littéralement sans imaginer un seul instant ce qui nous attend : un gigantesque trou de ver !! Tel un gros entonnoir, nous voyons des vaisseaux faire des allers et venus à travers ce grand portail : la théorie des multivers serait-elle alors exact ? De lui même, notre corps avance vers ce qui semble être l’origine de notre Univers. Va-t-on trouver un autre univers de l’autre côté ? Notre signal « Réserve d’oxygène critique » nous dit de nous dépêcher à tout prix.

« Quello Che Resta » nous fait alors sortir du rêve dans lequel nous étions partis, assoupis contre un arbre, les feuilles au vent. Un peu sonnés par ce rêve qui avait l’air tellement réel … A notre gauche, une tablette, où le film Interstellar, arrivé à la moitié, tournait encore. A notre gauche, une lampe de poche et un livre de Stephen Hawking sur les dernières découvertes des trous noirs. Après cette expérience pour le moins unique, c’est en regardant le ciel nocturne que notre histoire touche à sa fin.

À l’issue de écoute de « Endless » de Tale Of Us, c’est une claque émotionnelle et technique qui fait encore salement mal à la joue. Rien d’autre à rajouter. Un chef d’oeuvre artistique. Un album à ranger à côté des plus grands expérimentateurs. Un album qu’une majorité d’artistes du moment, tous bords confondus, seraient strictement incapable de faire.

iTunes

[soundcloud url= »https://api.soundcloud.com/playlists/311691898″ params= »color=ff5500&auto_play=false&hide_related=false&show_comments=true&show_user=true&show_reposts=false » width= »100% » height= »450″ iframe= »true » /]

 Scorch X LauCrep