Ce WE se déroulait l’event majeur en Europe chaque année pour tout amateur de Trance, l’ASOT800, ou A State Of Trance Festival comme il faut désormais l’appeler. Alors qu’Armin Van Buuren avait déjà célébré le 800ème épisode de son podcast en inaugurant son tout nouveau studio depuis lequel chaque épisode sera désormais streamé en live vidéo, cette nouvelle édition du festival était particulièrement attendue après la terrible chute de Paul Van Dyk de l’an dernier qui avait malheureusement gâché la fin du festival et mis entre parenthèses la carrière de l’allemand pendant quelques mois. Suite à cet évènement, on pouvait d’ailleurs remarquer cette année sur la Mainstage un petit panneau interdisant aux DJs de monter sur la régie. Direction donc encore une fois l’éternel Jaarbeurs d’Utrech, pour une nouvelle réunion avec toute la Trance Family.
Line Up
Comme les autres années, on retrouvait 4 scènes et avec encore une fois du très lourd, avec en point notable une vraie mise en valeur de la Psy Trance, preuve de son arrivée en force récente sur le devant de la scène Trance. Une scène entière y était dédiée mais on pouvait également retrouver le duo qui cartonne en ce moment dans le style sur la mainstage, les Vini Vici. Une mainstage qui pour le reste accueillait plusieurs têtes d’affiches habituelles Armada comme les inévitables Ørjan Nilsen et MaRLo, aini que le patron de la soirée évidemment, le boss Armin, pour deux sets dont son fameux vinyl set malheureusement annulé au dernier moment l’an dernier. La scène Road To 1000 accueillait pour l’occasion les différents talents de demain de la scène Trance. On attendait particulièrement le jeune Estiva, le percutant Chris Schweizer, le duo Yoel Lewis et Genix pour la pointe Anjunabeats de la soirée. L’incontournable scène WAO138 complétait l’affiche pour tous ceux qui voulait vivre leur soirée en accéléré avec plusieurs figures de la scène comme Bryan Kearney, Mark Sherry, RAM, Jorn Van Deynhoven… Une bien belle programmation donc qui avait pour particularité cette année de mettre la Psy à l’honneur.
Scènes
Main Stage
Road To 1000 Stage
Who’s Afraid Of 138?! Stage
Qui dit ASOT dit Alda Events. Et comme d’habitude, qui dit Alda Events dit gros moyens et scénographie aux petits oignons. Toujours installé dans l’enceinte du gigantesque Jaarbeurs d’Utrech et son excellente acoustique, l’ASOT proposait encore une fois cette année une mainstage vraiment massive prenant toute la largeur de la scène principale. Ça ne se remarquait pas forcément de loin mais le DJ semblait pris dans une sorte de cage derrière une forêt de pylônes à LED pour un ensemble full LED qui rendait magnifiquement bien et qui légitimait le port de lunettes de soleil. On préférait quand même la scène de l’an dernier avec une forme plus atypique et plus immersive avec cette bouche géante qui semblait engloutir le public.
La Psy Trance était à l’honneur, sa scène a donc profité d’une grosse production également. Le plafond était notamment solidement équipé avec un ensemble de structures de LED rectangulaires pour un rendu bien immersif qui participait parfaitement à l’atmosphère particulière de cette scène. La scène WAO138 proposait elle une belle structure en prolyte montée sous une forme de double hélice façon molécule d’ADN. La dernière scène Road To 1000, en tant que plus petite scène, proposait forcément la scènographie la plus sobre. Encore une fois en full LED, comme toujours à l’ASOT, elle se limitait cette fois à deux écrans LED géants, un derrière le DJ et un sur sa régie.
Public – Ambiance
Pas grand chose de nouveau à dire sur le public par rapport à notre récap de l’an dernier. Toujours aussi cosmopolite, international, et de tout âge, le public d’un festival Trance est à expérimenter au moins une fois quand on l’habitude des festival plus mainstream EDM pour se rendre compte de la différence dans la façon de vivre un set. La communion est tout aussi totale mais se fait de façon plus « pacifique » on va dire : le public n’a pas besoin de sauter dans tous les sens ou lancer des pogo à chaque drop, ce qui est plutôt agréable. Le côté international de l’ASOT est peut-être encore plus vrai maintenant que le festival n’a plus que sa date à Utrecht et ses scènes à l’UMF et Tomorrowland, on a notamment vu un grand nombre de sud américains faire le déplacement.
Organisation
« Dutch quality », voilà comment on pourrait résumer assez rapidement ce paragraphe. L’expertise d’Alda Events en matière d’events d’ampleur, qu’on peut même généraliser à la majorité des évènements aux Pays-Bas, fait toujours des merveilles. La circulation dans l’enceinte du Jaarbeurs est d’une fluidité exemplaire, avec des circulations à sens unique dans certains passages pour éviter justement les embouteillages. Les plans et les fléchages sont partout, les toilettes propres et en nombre suffisant, pareil pour les différents bars et stands de nourriture. Un sans faute absolu de ce point de vue là. Le radio dome d’Armin est toujours là pour tous ceux qui veulent l’admirer en train d’animer son radio show. Quant au prix des consommations, il reste dans la norme de ce genre d’évènements (donc pas forcément bon marché) : de l’ordre de 3€ pour du soft, 8/9€ pour un alcool.
Meilleurs sets
Un point important à souligner concernant les sets de la soirée : quasiment tous les artistes que l’on a pu voir ont assuré une belle performance. A part une légère déception sur Ben Nicky avec un set plutôt décousu et surtout un son beaucoup trop fort qui en faisait presque mal au cœur, tous les autres sets nous ont enchantés et il a été difficile de n’en sélectionner que quelques uns.
Bulbi
1. Ørjan Nilsen
Que ça fait plaisir de retrouver le norvégien à ce niveau ! Alors que certains ont pu l’apercevoir se faufiler dans la foule déguisé en interviewer pour le live stream du festival, ce bon vieux Ørjan nous a proposé un set à la hauteur de celui qui nous avait enchanté il y a deux ans. A part un Promise Land – X-Press qu’on a pas trop compris dans sa tracklist (bon morceau au demeurant mais qu’on n’attend pas forcément à l’ASOT), son set a été un magnifique enchainement ultra dynamique de ses plus grands titres (‘Violetta’, ‘The Late Anthem’, ‘XIING’…) et de nouvelles IDs qui promettent énormément. En incluant des petits moments old school avec notamment ‘The Drill’, effet mainstage en plus, ce fût un grand moment de kiffe !
https://soundcloud.com/trancepodcasts/a-state-of-trance-800-utrecht-main-stage-orjan-nilsen?maxheight=150
2. Armin Van Buuren – Vinyl Set
Autre grand moment de la soirée, dans un autre registre, le très attendu vinyl set d’Armin Van Buuren. Si beaucoup d’artistes essaient de s’acheter une crédibilité de DJs en proposant une performance aux vinyles, ça ne change pas grand chose au final pour le public qui n’est pas vraiment en position pour apprécier une technique aux vinyles. Par contre c’est l’occasion de ressortir quelques vieux classiques du tiroir, et ça Armin l’a plus que magnifiquement fait ! Du Rank 1, du Cosmic Gate, du Tiësto des grands jours, du Veracocha… Armin nous a emmené dans sa machine à remonter le temps pour un moment de nostalgie purement jouissif.
https://soundcloud.com/trancepodcasts/a-state-of-trance-800-utrecht-main-stage-armin-van-buuren-vinyl-set?maxheight=150
3. Estiva
L’un des jeunes artistes dont on attendait beaucoup avec Genix, et il ne nous a pas déçu. Prochaine figure importante d’Armada, Estiva a déjà sorti quelques gros gros tracks chez le Statement de Ruben de Ronde, comme sa très immersive ‘Overwatch’ qui a ouvert son set de fort belle façon. Maîtrisant à la fois aussi bien les aspects mélodiques de la Progressive que les sonorités plus punchy, Estiva nous aura transportés pendant tout le long, avec en point d’orgue ce mashup d’anthologie entre sa nouvelle bombe ‘Barba’ et la cultissime ‘Flight 643’ de Tiësto.
https://soundcloud.com/trancepodcasts/a-state-of-trance-800-utrecht-road-to-1000-estiva?maxheight=150
Wackii
1. MaRLo
MaRLo est un habitué de la mainstage de l’ASOT et ça s’est vu. Encore un gros set de la part de l’australien, porté notamment par ses derniers titres ‘Imagine’, ‘You And Me’ et ‘Leave My Hand’. Un set qui a navigué entre passages mélodiques et passages plus énergiques à la grosse énergie dancefloor et aux sonorités plus Big Room, comme avec son excellente ‘Magical’. Rajoutez quelques IDs bien senties et vous obtenez un beau set de mainstage.
https://soundcloud.com/trancepodcasts/a-state-of-trance-800-utrecht-main-stage-marlo?maxheight=150
2. Vini Vici
Le duo israélien était très attendu et n’a pas déçu. Ça a tapé très fort sur la mainstage aux rythmes des derniers succès du groupe, les incontournables ‘Free Tibet’, ‘The Tribe’ et leur dernière ‘Great Spirit’ en compagnie d’Armin Van Buuren. Les vocaux de Hilight Tribe sont toujours incroyablement fédérateurs pour le public et ont créé une belle ambiance. A noter également un surprenant remix de ‘Opus’ d’Eric Prydz au milieu de leur tracklist !
https://soundcloud.com/trancepodcasts/a-state-of-trance-800-utrecht-main-stage-vini-vici?maxheight=150
3. Radion6
Le néerlandais Radion6 s’est fait remarquer l’an dernier pour son remix sur ‘Simulated’ de Marco V, l’un des tracks phares de 2016. Il était donc naturel de le retrouver cette année sur la programmation de l’ASOT. Il n’a pas déçu avec un gros set sur la stage Road To 1000 à moitié composé de ses propres titres et remixes.
https://soundcloud.com/trancepodcasts/a-state-of-trance-800-utrecht-road-to-1000-radion6?maxheight=150
Conclusion
L’ASOT 800 fût donc probablement une des plus belles éditions du festival lancé par Armin Van Buuren, marqué notamment par des artistes au top de leur forme, et très accessibles (nous avons pu passer du temps avec un certains nombre d’entre eux dans l’espace presse et avons de belles interview à vous proposer très prochainement). Une organisation et une production aux petits oignons, une énergie palpable sur toutes les scènes et une atmosphère enivrante, le mauvais souvenir de l’ASOT750 est définitivement oublié ! Chapeau Armin, Alda Events et toutes leurs équipes.
Bulbi X Wackii