Dossier : deadmau5 X Masterclass, l’analyse de Guettapen

C’est avec beaucoup de plaisir que l’on vous livre aujourd’hui ce dossier sur la Masterclass de deadmau5. Nous vous proposons ici notre analyse de chaque cours, sans trop spoiler non plus. Le but étant de vous livrer un résumé pour que vous puissiez vous faire une idée du contenu. C’est au travers de 23 vidéos de 10 à 20 minutes chacune que Joel nous enseigne et partage sa passion, ainsi que sa progression professionnelle. Let’s go !

#1 Introduction

deadmau5 nous accueille dans son cockpit, son propre studio, le laboratoire dans lequel il compose les tracks que vous connaissez déjà mais aussi dans lequel il expérimente toutes sortes de choses comme il peut le montrer régulièrement dans ses lives sur Twitch. Le message est clair, deadmau5 va être votre professeur privé et va vous apprendre une manière de voir la musique, de comprendre la musique et de faire de la musique, mais si vous vous attendez à avoir un tutoriel pour faire du deadmau5, passez votre chemin !

#2 The deadmau5 Process Theory

Première véritable leçon, Joel est face caméra et expose sa vision de la musique, ce qu’elle représente pour lui, son état d’esprit quand il s’apprête à composer un morceau, les conditions qui font qu’il peut y avoir de l’inspiration pour lui ou non… Comment il commence un morceau, d’où peut venir une idée et comment la concrétiser en musique. Il a une vision assez personnelle des choses qui se reflète assez bien dans son travail, il faut l’avouer !

#3 The deadmau5 Process Practice

On passe au concret, Joel nous décrit comment il construit le noyau de son morceau, comment il va commencer à approcher une nouvelle piste. Certains commencent par une loop de drums, d’autres par une ligne de bass, deadmau5 commence généralement par une structure mélodique de chords. Inutile de chercher sur Internet le VST qu’il utilise ici, ce VST était une version beta d’un plug-in qui n’est jamais sorti publiquement donc cette version est introuvable. Vous pouvez cependant reproduire quasiment tous les sons avec d’autres VST et rassurez vous, il utilise la plupart du temps Serum, son VST fait maison avec Steve Duda lors des leçons.

#4 Building Your Home Studio

Faut-il investir dans du matériel ? Si oui, dans lequel ? Composer dans un home studio suffit ? Analogique ou numérique ? deadmau5 va répondre à toutes ces questions dans ce chapitre.

#5 Developing Melodic Structures

Plus concret à nouveau, on va découvrir comment développer un peu sa structure mélodique à partir de sa base de chords, comment utiliser certains outils d’Ableton Live pour générer des arpeggios, des chords. Il montre aussi le fonctionnement de Chtulhu, VST de Xfer Records lui aussi, qui permet de faire des arpeggios de manière plus approfondie. L’exemple des chords utilisées dans Coelacanth est particulièrement intéressant dans cette leçon !

#6 Turning Melodies Into Arrangements

Ici il s’agit plus de choisir quel type de synth utiliser, quelle partie de sa structure mélodique choisir, comment la développer le long d’un morceau complet ou encore savoir distinguer les différents éléments afin de réaliser un pré travail de mixage.

#7 Introduction To Synthesized Sounds

Un peu de théorie à propos des synthétiseurs, des VSTs, de la manière de construire un son particulier en utilisant des saws, squares, sines … Principalement autour des waveforms, des filtres, des automations, des effets qui peuvent être appliqués. Et oui, vous avez ici un exemple de son à la deadmau5 avec Serum pour faire des chords à la Faxing Berlin !

#8 Experimenting With Modular Synths

Joel, ici dans son élément des synthés modulaires, nous explique leurs fonctionnements au travers d’exemples. Oscillateurs, filtres, enveloppe ADSR, LFO, Delay … Tout y est expliqué.

#9 Digital Vs. Analog Synths

Prenez votre casque de monitoring. Ici, la différence subtile mais détectable avec des petites enceintes entre VST et synths analogique. Les sons analogiques disposent en effet d’une chaleur et d’une distortion naturelle que les VST ne peuvent pas encore reproduire à la perfection et ne pourront probablement pas du fait de l’approche numérique (échantillonnage) VS. analogique qui est tout simplement une approche physique.

#10 Shaping Sounds With Effects And Processing

Cette vidéo se résumerait à : si vous voulez être original et vous exprimer avec passion, sortez de la « Preset Box » des VSTs, critiquant du coup au passage le plug-in Nexus qui se base en fait sur des samples dont il ne faut pas abuser dans les notes très basses. Ne prenez aucun sample tel quel, appliquez lui des effets pour rendre le son original et unique, même si le sample d’origine est mauvais, le fait de le traiter (par distortion par exemple) peut le rendre bon. « Shit in, gold out ».

#11 & 12 Beats Part 1 & 2

Ici, Joel nous explique comment il fabrique ses kicks, surtout en faisant du « layering ». C’est à dire prendre la partie High d’un kick et la partie Low de l’autre. Très important aussi : attention à l’annulation de phase. Exemple : prenez une sinusoïde, dupliquez la, vous obtiendrez un son 2 fois plus fort. Inversez l’un des 2 sinus, elles s’annuleront. Ce cas arrive tous le temps lors du mixage, alors abusez d’égalisation pour vraiment bien mixer vos 2 ou 3 kicks.

#13 Structuring Songs

En théorie, selon Joel, votre track dure au maximum … 23 secondes. Faites 4 bars en ayant superposé tous les éléments de votre morceau, et ensuite dispatchez le tout sur 5 à 7 minutes. Tout n’est qu’arrangement, avec la montée et descente d’éléments. Quelques fois, pensez à faire l’intro d’un morceau en fonction de l’outro d’un autre si vous voulez le jouer live.

#14 Remixes

« A good remix is a rework ». En d’autres termes, si vous voulez remixer un morceau, ne changez pas uniquement la section Drums ou Bass. Un rework se veut plus original et plus en accord avec l’artiste qui « remix » le morceau. Exemple avec The Longest Road (deadmau5 Remix) où Joel n’a exclusivement pris que les vocaux et a monté le reste avec ses propres sons.

#15 Mixing

En compressant les différentes pistes, faites en sorte d’avoir toujours une marge de -6 dB au niveau du Master. Faites aussi attention à la saturation numérique. Ensuite, jouez avec les EQs afin de donner de l’importance aux pistes que vous voulez mettre en valeur.

#16 Mastering

Il n’existe pas de « magic master chain ». Chaque mastering doit être unique en fonction de la track. Le mastering de « Snowcone » n’est pas le même que « Imaginary Friends », vous pouvez l’imaginer. Coupez également toute fréquence sous les 20-30 Hz car ces fréquences peuvent gêner lors de la compression finale du fait de leur « puissance inutile », en somme. Les meilleures caissons de basses des festivals descendent rarement sous les 30 Hz, selon Joel.

#17 Mastering Case Study Snowcone

La leçon précédente appliquée à « Snowcone ».

#18 Starting Your Producing Career

L’une des vidéos que tout le monde devrait voir, preuve de la générosité et de l’humanité dont Joel peut faire preuve, contrairement à ce que beaucoup pensent à son sujet.

Ne comptez que sur vous-même. Les gros labels n’ont pas pour vocation de vous aider. Les plus petits labels sont plus prompts à l’unité et au soucis de chaque individu, à défaut de la visibilité. A vous de choisir entre le succès ou l’indépendance. Sachant que l’indépendance PEUT mener à une certaine notoriété du fait de votre liberté. Joel parle aussi de Skrillex étonnamment en bien, très bien même. On sent aussi que Joel est assez déçu du chemin pris par Sonny. Puis, deadmau5 nous parle de sa carrière, comment il a commencé, comment il a vécu ces pressions par les majors et son regard sur la scène EDM. Une vidéo très honnête, sans langue de bois.

#19 Understanding the Music Business

Suite de la vidéo sur la carrière. Ici, nous avons plus d’explication sur le business derrière les majors, et leur emprise sur les artistes. Il nous parle aussi de s’être fait avoir plusieurs fois sur l’exploitation de ses morceaux par d’autres. Apprenez les lois à ce propos et vous serez déjà plus tranquille. Et pour les plus audacieux, Joel vous explique comment monter votre label. En 2ème partie, le Canadien répond à la question : « Pourquoi faire des albums ? »

#20 On Stage The Music

Voici une partie très intéressante sur « Comment faire des lives ? ». Ici, la difficulté de faire des shows 100% live est évoquée, tout comme les reproches qui lui sont faits sur sa tracklist assez ressemblante d’un set à l’autre. Aussi, apprenez à faire des sets variés au niveau de l’atmosphère avec des breaks mélodiques et expérimentaux, en prenant en compte des intros et outros intelligents. Ces breaks sont l’occasion de vous exprimer plus librement.

#21 On Stage The Technical Side

Ici, il explique la différence entre un « A Show » et un « B Show ». Le « A Show » est pour les vrais concerts avec son Cube 2.1 (même chose pour les concerts EPIC de Prydz) et les « B Show » pour les DJ sets en festival. Joel évoque rapidement une possible catégorie « C Show » qui devrait être en toute logique ses sets en club, lors de ses mixs full Techno.

#22 On Stage The Show

Apprenez à gérer le stress. Si un problème technique survient, la panique n’arrangera rien. Les premières minutes sont les plus difficiles, mais le stress disparait avec le temps. Puis Joel nous inculque une notion assez intéressante : ne pensez pas aux spectateurs. Concentrez vous sur votre show car c’est pour cela que les gens viennent. L’anecdote de Joel à ce sujet est sur le fait que les DJs n’arrêtent pas de hurler  » 1,2,3, JUMP » ou « Put Your Hands Up ». « Faire ceci, c’est prendre la foule pour des moutons, des idiots », selon deadmau5. Finalement, il nous parle de son quotidien quand il tourne en festival et de son côté « Je m’en foutiste ».

#23 Closing

Joel conclut cette vidéo en donnant ses dernières directives : sortez et faites des rencontres IRL, sortez et faites vous connaitre en tant qu’humain et non pas juste comme une Page Facebook.

Conclusion

Joel Zimmerman a livré ici une masterclass ultra dosée entre technique et humour, vraiment pédagogique. Son humanité et son caractère sont ici ses caractéristiques les plus transparentes, n’étant jamais politiquement correct avec qui que ce soit ou quoi que ce soit, en mode « brut de décoffrage », mais sait pertinemment être très respectueux pour ceux qu’il considère comme de vrais artistes.  Aimez le ou non, son talent artistique est là, ainsi que sa volonté de transmettre aux plus curieux la passion qui l’anime.

Masterclass

 Ayms & Scorch