Voilà de longues semaines qu’on l’attendait cette date. Depuis le 24 Septembre très exactement et l’ABGT200 au Ziggo Dome d’Amsterdam où, non content d’avoir pris l’une des plus belles claques de notre vie, nous avions eu le plaisir de découvrir sur un flyer les dates de la tournée européenne à venir de Above & Beyond, et notamment une nouvelle date parisienne pour le trio, qui était déjà passé par le Trianon le 31 Janvier 2015. Une date sold out encore dans toutes les mémoires des fan du son Anjunabeats. Pour ce retour dans la capitale, Above & Beyond se sont rendus même pas 100 mètres plus loin, sur le même trottoir du Boulevard de Rochechouart, dans l’enceinte de l’Elysee Montmartre, pour une soirée qui aura parachevé de la plus belle des manières ce WE Trance dans Paris après l’excellente soirée TimeLab de la veille qui aura accueilli Super8 & Tab au Petit Bain. On a pris notre double dose de Trance ce WE, on a adoré, et on va vous raconter tout ça.
La salle / la scène
Pour l’occasion, les patrons d’Anjunabeats se sont donc rendus dans la salle voisine du Trianon, l’Elysée Montmartre. Fermée pendant 5 ans suite à un incendie, cette autre salle emblématique de la scène parisienne affiche une capacité légèrement supérieure au théâtre du Trianon avec un peu moins de 1500 personnes. Inscrite au registre des monuments historiques, l’ancienne salle de bal du 19ème siècle n’est pas étrangère aux programmations électroniques. C’est notamment entre ses murs que les Justice ont donné un concert surprise gratuit il y a quelques semaines avant la sortie de leur dernier album. Avec sa configuration tout en longueur, elle se prête donc à merveille à un event comme la tournée européenne de Above & Beyond.
Pour l’occasion, la configuration de la scène rappelait plus que fortement celle de l’ABGT200 d’Amsterdam. Une régie parsemée de sunstrips à l’horizontale, 3 grands écrans à LED rectangulaires derrière les artistes, 3 gros stroboscopes au plafond et une collection de lyres en tout genre. Avec des tailles évidemment réduites par rapport au Ziggo Dome, la scène était donc la même, le jeu de lasers en moins. Pas de grande surprise de ce point de vue là mais ce n’est pas une déception puisque ça restait terriblement efficace. Son également au poil que ce soit en termes de puissance et de clarté. L’acoustique de l’Elysée Montmartre n’est pas optimale de partout mais il a été assez simple de trouver une position bien centrée et assez éloignée pour profiter d’une bonne reverb.
Le public / l’ambiance
Là encore, on pourrait presque reprendre le récap de l’ABGT200 pour parler du public présent à la soirée. Encore une fois toutes proportions gardées, on a pu observer un public très international avec notamment des sud-américains et des britanniques venus en nombre. Le public de Above & Beyond semble donc toujours aussi cosmopolite mais aussi dans une tranche d’âge assez large. Ce qui n’empêche toujours pas une ambiance assez dingue dans la fosse.
Que l’on soit fan ou non du son « Trouse » Anjunabeats, comme certains aiment l’appeler, les sets d’Above & Beyond sont toujours des moments de communion assez indescriptibles. Les messages écrits en live par Paavo Siljamäki et diffusés sur les écrans sont très « peace and love » et peuvent paraitre un peu nian nian au premier abord, mais c’est toujours une idée de génie pour renforcer la communion avec et entre le public. De plus, les vocaux des tracks d’Above & Beyond sont toujours tellement beaux qu’ils participent également à cette ambiance incroyable puisqu’ils sont tous repris en cœur par absolument toute la foule. C’est simple, le public n’est qu’une forêt de sourires et de bras en l’air du début à la fin, à peine troublés par quelques « heyyyyy hooooo » qui ne sont malheureusement toujours pas confinés à la mainstage de Tomorrowland.
Les sets
Pour leur date française, c’est Fehrplay qui assurait la première partie de Above & Beyond. Nous attendions particulièrement ce set du norvégien, dont nous sommes fans depuis sa période Pryda & friends. Sa performance aura été intéressante mais n’aura pas vraiment réussi à emporter le public, encore assez peu présent à ce moment là. Là date n’étant pas sold out, Fehrplay a commencé son set devant une salle à moitié vide. Elle s’est peu à peu remplie jusqu’à environ les 3/4, peut-être un peu plus, juste avant l’arrivée de Above & Beyond. Ce qui était au final plutôt agréable pour pouvoir bouger et danser librement. Pour en revenir au set de Fehrplay, il nous aura offert une prestation d’une heure à la frontière entre la pure Progressive et les gros beats Techno. Le genre de sonorités qui arrivent à emporter le public sur un gros volume sonore pour bien sentir la puissance des kicks. Comme ce n’était qu’un warm up, ça n’a pas fait mouche sur le public qui ne s’est vraiment réveillé que sur la fin quand Fehrplay jouait une Progressive plus enjouée et un peu moins monotone. Mention spéciale néanmoins pour les passages Pryda / Cirez-D, toujours un bonheur.
C’était alors parti pour deux heures de set des patrons de la soirée, qui n’étaient que deux pour l’occasion avec l’absence de Tony McGuinness. Un set qui a commencé avec un brin d’inquiétude pour nous. ‘Love On A Real Train’, puis ‘Saltwater (Kryder Remix), puis ‘Sahara’… C’est très bon tout ça mais ne seraient-ils pas en train de nous refaire exactement le même set qu’à l’ABGT200 ? Heureusement, nos doutes se sont vite dissipés. Si leur set de l’ABGT200 était très bon et qu’on l’a réécouté maintes fois depuis, on espérait tout de même entendre autre chose ce soir. On a été servi avec notamment les immenses tracks de ilan Bluestone, ‘Bigger Than Love’ et ‘Big Ben’, en mashup avec ‘Black Room Boy’. La plupart des classiques d’Above sont d’ailleurs passés à la moulinette du mashup. Ont résonné entre les murs de l’Elysée Montmartre : ‘Hello’, ‘Blue Sky Action’, ‘We Are All We Need’, ‘Sink The Lighthouse’, ‘On A Good Day’, ‘On My Way To Heaven’…. En mashup ou remixés, ces tracks sont toujours des classiques indémodables qui font frissonner lorsque la foule les reprend en cœur. La cerise sur le gâteau aura été ce Tom Staar VS Delerium – Rocket Silence orgasmique, n’ayons pas peur des mots.
Quelle soirée Group Therapy donc une nouvelle fois. Ce qui pouvait s’apparenter au premier abord à un mini ABGT200 sera donc au moins aussi mémorable. Le set d’Above s’est finalement révélé encore meilleur que leur prestation à Amsterdam, même sans les nombreuses IDs dévoilées au Ziggo Dome. Tout le public aura probablement vécu le même moment hors du temps grâce aux patrons de la Trance, une vraie thérapie de groupe.
Crédit Photos 📷 S. Camelot
Bulbi