Récap : ElectroShock au Zénith de Paris

Jeudi dernier, nous étions présents au Zénith Paris pour la nouvelle édition de l’ElectroShock organisé maintenant régulièrement dans toute la France par Virgin Radio. Après déjà plusieurs passages par Paris mais aussi Toulouse ou Lyon dernièrement, c’est déjà la 7ème édition du superbe concept lancé par la radio. Ces évènements gratuits uniquement sur invitation à gagner ramènent à chaque fois la crème de la musique électronique française ainsi que quelques jolies têtes d’affiches internationales pour enrober le tout. La dernière édition lyonnaise de Juin avait notamment pu profiter d’une prestation de Flume. Un superbe concept donc qu’il nous tardait de découvrir.

Le line up

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C’est l’autre gros point fort de l’évènement avec le fait qu’il soit gratuit : la programmation très très alléchante mais aussi intrigante. Sur le papier, le plateau était vraiment exceptionnel avec des faiseurs de tubes à tous les étages. En tête d’affiche, on pouvait trouver l’inévitable The Avener, habitué de l’évènement, mais aussi la dernière sensation française Kungs ainsi que Feder. Pour le reste c’est également plus que solide avec du Yuksek pour la nostalgie, du Lost Frequencies pour la caution Deep House à la belge, Jonas Blue et Alan Walker en faiseurs de tubes récents avec ‘Fast Car’ et ‘Faded’, mais aussi plusieurs autres noms très qualitatifs comme Møme, les Synapson ou encore les Lemaitre exceptionnellement en solo. Pour le côté intriguant du line up, on pouvait aussi noter la présence de Richard Orlinski. Si ce nom ne vous dit rien, c’est normal puisqu’il est avant tout mondialement connu pour ses talents de… sculpteur. L’une de ses célèbres sculptures ornait d’ailleurs la scène sur laquelle il est venu présenter son titre avec Eva Simons.

Seul petit bémol au final, même si abondance de biens ne nuit pas comme on dit, le nombre d’artistes présents au programme laissait présager de prestations vraiment courtes de chacun. On y reviendra plus loin.

La salle / la scène

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On ne vous faire l’affront de vous présenter le Zénith, salle reconnu de la scène parisienne. L’ElectroShock y a sa résidence parisienne depuis ses débuts. Plein à craquer pour l’occasion, on va plutôt s’attarder sur la scènographie qui nous a agréablement surpris pour un évènement gratuit. Sobre mais efficace, la scène occupait tout l’espace que les dimensions du Zénith lui permettaient. On a aussi eu droit à quelques petits effets pyrotechniques et canons à CO2, c’est pas l’Ultra mais c’est toujours appréciable ! Deux importantes rangées de ballons de baudruche étaient fixées au plafond et se sont déversées sur la foule sur les sets d’Alan Walker et Kungs, c’est toujours sympa pour l’ambiance. Très bon point à l’organisation donc une nouvelle fois de ce point de vue là. entre programmation et scène, tous les éléments étaient réunis pour passer une bonne soirée, soirée d’ailleurs retransmise en direct à la TV et à la radio.

Le public / l’ambiance

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Le public était au final à l’image des écouteurs d’une radio Pop / Rock / Electro axée grand public : un spectre d’âge assez large même si la moyenne devait tourner entre 20 et 25 ans, et venu profiter d’une soirée sympa sans prise de tête plutôt que vraiment dans l’attente de sets Electro de qualité. Cela s’est ressenti au niveau de l’ambiance, le public ne s’embrasant vraiment pour chanter à l’unisson que les très gros tubes type ‘Faded’ de Alan Walker ou ‘Are You With Me’ de Lost Frequencies par exemple. L’artiste ayant reçu le plus gros accueil en terme d’ambiance étant probablement Kungs, à savoir la dernière très grosse sensation de l’été en radio et sur toutes les chaînes musicales, ce n’est pas pour rien. Un public bon enfant donc, il y avait vraiment une bonne vibe de joie qui régnait dans l’air du Zénith, mais les habitués d’event Electro moins grands publics ont pu être déçus par l’ambiance.

Les sets

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kungs

Venons en au vif sujet, le contenu de la soirée, les sets. Premier point très appréciable, beaucoup de live ce soir là et pas uniquement du DJ set. Plusieurs chanteurs et chanteuses se sont succédés, avec bien sûr Eva Simons en point d’orgue, et des musiciens à la guitare ou à la trompette pour le ‘This Girl’ de Kungs étaient régulièrement présent. Le tout avec des présences de danseurs en costumes et une sympathique apparition de Camille Combal, Virgin Radio a vraiment fait ce qu’il faut pour animer sa scène et c’est un nouveau très bon point.

Au niveau des prestations, il y a eu un peu de tout après un Warm Up par un certain Gaetan Laurent qu’on ne connaissait pas et qui nous a très agréablement surpris. Une prestation qui aurait mérité d’avoir le créneau d’autres artistes on va y revenir. Commençons par les bonnes notes. La meilleure prestation de la soirée est pour nous à mettre au crédit de l’excellent Feder. Ses tubes ‘Blind’ et ‘Goodbye’ sont évidemment passés par là mais il a aussi su distiller quelques mashup bien senti et aussi du son un peu plus pointu comme ‘Ipanema’ de Bolier qui glisse toujours admirablement dans nos oreilles. Très belle prestation du mystérieux Alan Walker également, qui proposait en plus les plus beaux visuels de la soirée pour animer son set. ‘Faded’ avec la chanteuse au micro et les ballons qui tombent restera l’un des grands moments de communion de la soirée pour le public. Globalement beaucoup de bonnes prestations avec, en vrac : un excellent Jonas Blue dans un style Future House à la Don Diablo, la Deep de Lost Frequencies toujours aussi plaisante avec quelques sons un peu plus énervés bien sentis, un set un peu plus dark en clôture par The Avener qui a sorti les gros kicks, et un grand moment nostalgie sur Yuksek qui nous a ramené 7 ans en arrière en ressortant  ‘Tonight’. Mention spéciale aux Synapson qui sont venus rappeler à certains ce que voulait dire savoir mixer.

cleanbandit

jonasblue

On n’oublie pas les autres artistes qui ont tous assuré à part deux déceptions. La soirée s’ouvrait sur un set de Domenico Torti, résident Virgin Radio, qui a ouvert son set sur quelques sons types Franz Ferdinand enchainé avec du Justin Timberlake à l’ancienne, c’est déjà assez curieux pour une soirée s’appelant ElectroShock, mais les premières transitions étaient en plus pas totalement fluides. Il s’est heureusement bien rattrapé par la suite et on a vite oublié ce début difficile. En revanche, on est resté vraiment dubitatif devant la prestation de Orlinski qui avait son nom un peu partout sur les goodies dans la salle et ses statues sur scène mais qui nous a proposé une prestation scénique assez spéciale. Une belle pub pour le sculpteur dont on ne doute pas des talents dans son domaine, mais qui va devoir travailler ses talents de DJs.

En conclusion, on tient à saluer l’initiative de Virgin Radio dans le lancement d’évènements gratuits d’ampleur. C’est le genre d’initiative qui feront progresser grandement la culture Electro en France. Nous avons été frustrés par la longueur des sets, et on s’y attendait vu le nombre d’artistes au programme, mais des prestations de 20 minutes allant jusqu’à 30 ou 40 pour les plus grosses têtes d’affiches, c’est vraiment court pour un public comme nous habitué à des performances d’1h. Mais c’est là que Virgin Radio a bien fait son travail puisqu’ils ont offert un format adapté à la majeure partie du public qui était là : un large échantillon de musique électronique accessible au grand public. Pour les fans hardcore de musique électronique cela pouvait être frustrant, mais le contrat a été rempli pour Virgin Radio. Soirée réussie !

Crédit Photos 📷 S.Camelot

Bulbi