Récap : ABGT200 au Ziggo Dome d’Amsterdam

On peut dire que j’aurais attendu cette soirée ! Tombé dans la Trance il y a quelques années au hasard d’une soirée parisienne, j’y avais trouvé un public mature plus en adéquation avec les ambiances que je recherchais et un son moins formaté que ce que le marché EDM balbutiait depuis déjà un moment. Venant à la base de la Progressive House, j’avais fini par trouver en Anjunabeats le son qui me correspondait le plus, à mi-chemin entre la Trance que je découvrais et la Progressive House d’où je venais. Devenu un fan assidu et un auditeur régulier du radio show Group Therapy, j’attendais donc fébrilement cette édition 200 à Amsterdam célébrant le bi-centenaire du podcast des patrons Above & Beyond de la même manière que l’ASOT festival de Armin Van Buuren célébrait cette année son épisode 750. Retour sur cette soirée d’anthologie que nous ont offert Tony, Paavo et Jono.

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Le line up

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Élément essentiel et probablement le plus important pour beaucoup de monde dans une soirée, le line up s’est fait attendre. Près de deux mois après l’achat des billets, dont la première phase a été vite sold out. L’attente en valait la peine et personne n’a été déçu. On pouvait y retrouver évidemment les inévitables patrons de la soirée pour 3h de set dont une heure de Deep pour ouvrir la soirée. Pour la première partie de soirée mettant en valeur le label Anjunadeep, c’est Cubicolor et surtout le finlandais Yotto, énorme talent du label, qui avaient la charge d’assurer les sets. Pour la suite, c’est avec un énorme plaisir que l’on accueillait certains des plus grands talents Anjunabeats, l’écossais Grum et sa Progressive pas si éloignée d’un Prydz par moment, la figure montante qu’est l’excellent Jason Ross, et surtout un back 2 back  qui s’annonçait mémorable entre deux têtes d’affiches ayant signé certains des plus beaux morceaux du label, Andrew Bayer et ilan Bluestone. Ayant particulièrement violenté le bouton replay sur le set de ilan Bluestone à l’ABGT150, dire que j’attendais ce set avec impatience est un doux euphémisme.

La salle / la scène

Ziggo Dome

Après des passages par Londres, New-York (au Madison Square Garden excusez du peu) et Sidney, la soirée ABGT posait donc cette fois ses valises à Amsterdam, pour le plus grand bonheur des fans européens. Et c’est la jeune salle du Ziggo Dome qui a été choisie pour accueillir cette édition 200. Inaugurée en 2012, elle est située dans le quartier de Zuidoost bien connu des amateurs de musiques électroniques puisqu’il accueille également le Heineken Music Hall et surtout l’Amsterdam ArenA, stade de l’Ajax situé juste en face du Ziggo et accueillant l’Amsterdam Music Festival.

Ayant déjà pu découvrir le Heineken Music Hall, j’avais hâte de découvrir le modèle au-dessus avec le Ziggo Dome. De configurations relativement similaires, notre hôte de la soirée affichait tout de même une capacité d’accueil plus de trois fois supérieure avec ses 17000 places. Malgré sa jeunesse, on sent quand même immédiatement que c’est une salle plus que rodée à ce genre d’event, qualité hollandaise oblige. Entrée plus que fluide, fouilles très (trop ?) légères, choix entre un vestiaire et des casiers, machines à token en nombre largement suffisant, c’était quasiment impossible d’avoir à patienter plus de 5 min pour une consommation et c’est un très bon point. D’autant que le choix en boissons et nourriture était plutôt varié pour un event de ce type avec notamment un stand de jus de fruits frais très apprécié en fin de soirée. Belle surprise également en arrivant dans la salle en découvrant des flyers annonçant une tournée européenne des Above avec une date à Paris (un grand merci à Benjamin au passage d’avoir passé l’information) !

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Si le son affichait une combinaison clarté / puissance rarement vue dans mon expérience de festivalier et que l’acoustique de la salle faisait des merveilles avec une reverb au poil, j’ai quand même eu une légère déception sur la scène qui n’a vraiment donné tout son potentiel que pour le set de Above & Beyond. Avec une régie assez simple parsemée de sunstrips et un simple écran à LED rectangulaire d’environ 8m sur 4 derrière le DJ, la scène faisait dans l’efficacité mais aussi la sobriété. Above & Beyond ont eux eu droit à deux écrans supplémentaires sur les côtés. Le reste de la scènographie s’articulait autour de quelques structures rectangulaire en prolyte suspendues au plafond et soutenant plusieurs lyres et sunstrips additionnels. Une structure de lights triangulaire était également fixée au plafond pour diffuser le live tweet et balancer de la lumière aux couleur du logo ABGT pour un résultat sympa. Gros plus néanmoins, le show laser vraiment très solide pendant le set de Above & Beyond et qui vous faisait une opération gratuite de le myopie en moins de deux.

Le public / l’ambiance

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Le combo soirée Trance / Pays-Bas est en général l’assurance d’une moyenne d’âge dépassant allègrement les 30 ans. Ce point ne s’est pas vérifié ici, le public ressemblant plus à un public classique de festival en ce qui concerne la moyenne d’âge. C’est plutôt son côté très cosmopolite qui frappait. Preuve de l’importance de la soirée, beaucoup de fans n’ont pas hésité à se déplacer du monde entier pour une simple soirée, alors qu’on peut s’attendre en général à ce genre de voyages pour au moins des festivals de trois jours. J’ai ainsi pu croiser des fans Anjunabeats dévoués venant d’Inde, du Canada, des États-Unis, du Maghreb et plusieurs Sud-Américains (colombiens et argentins notamment). Untied Colors of Anjuna !

Un public très multi-culturel qui a affiché tout au long de la soirée une unité assez incroyable. Ici, pas de seating ou de « heyyy hoooo » intempestifs et si irritants quand ils sont répétés 20 fois par set. Et ça n’a pas empêché le public de montrer une énergie folle pendant la quasi totalité de la soirée, bras en l’air et chantant à tue tête et à l’unisson les plus grands tubes Anjuna dans une harmonie vraiment prenante. Une foule néanmoins un peu trop compacte pendant le set de Above & Beyond et qui a commencé à se vider dès la fin de leur set alors qu’il restait encore deux grosses prestations derrière.

Les sets

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Arrivé dans la salle sur la fin du set Deep de Above & Beyond, j’ai entamé ma soirée sur le set de Cubicolor sur un créneau pas évident pour un DJ. Sans surprise, ce n’est pas le set qui a le plus passionné la foule, pas encore forcément à fond dans son event. Délivrant une Deep mêlée à quelques sonorités tirant parfois vers la Minimale, le hollandais ne m’aura pas accroché non plus.

Le premier coup de cœur de la soirée est arrivé par contre sur le set de Yotto. Le petit prodige Anjunadeep a régalé avec un set vraiment envoutant, bien aidé par ses deux pépites ‘The Owls’ et ‘Cooper’s Cup’. Une bien belle publicité pour Anjunadeep et une parfaite entrée en matière avant les 5h épiques qui s’annonçaient puisque c’était au tour d’un de mes artistes favoris d’entrer en scène, Grum.

Après l’avoir découvert en live lors du dernier passage de Above & Beyond à Paris au Trianon, j’étais vraiment tombé amoureux de l’écossais. Il ne m’a une nouvelle fois pas déçu et a délivré peut-être le meilleur set de la soirée. Toujours à cheval entre une Trance typique Anjuna et une Progressive à la Prydz (il a d’ailleurs joué du Prydz), Graeme Shepherd a distillé un set quasi parfait, alternant entre exclus et grands classiques. On retiendra notamment un nouveau remix sur le classique ‘Shout’ des Tears For Fears qui risque de faire du bruit, mais aussi le fameux ‘Nana’ de Orkidea remixé par Jerome Isma-Ae, qui avait déjà foutu un bordel monstre dans le set de tonton Prydz à l’Electrobeach.

C’était alors évidemment le tour des boss de la soirée de monter sur scène. Troisième fois pour moi, et troisième énorme kiff sur leur set. Un set une nouvelle fois bien chargé en très bonnes exclus, que ce soit de leur part ou d’autre jeunes artistes Anjunabeats qu’ils ont voulu mettre en valeur comme Sunny Lax, Genix ou Jason Ross. Cela a fait que certains de leurs classiques sont passés à la trappe forcément, mais ils en ont tellement qu’on a tout de même pu se régaler avec ‘On My Way To Heaven’, ‘Hello’ ou encore l’indémodable vocal de ‘Thing Called Love’ pour ne citer qu’eux. Et puis de toute façon, quand un set démarre sur l’excellent remix de Kryder sur Chicane, ça ne peut être que du bon ! Un set vraiment puissant.

Le set le plus attendu de la soirée pour moi, et de loin, a ensuite démarré avec un inédit back 2 back entre Andrew Bayer et ilan Bluestone. Eux aussi avaient annoncé beaucoup de nouveautés, ils n’ont pas menti avec 4 nouvelles tracks dévoilées sur 10, dont une collaboration Cosmic Gate / ilan Bluestone qui tabasse sec avec une bassline énormissime. La petite déception sur ce set est probablement venue du fait que, en fan absolu des deux artistes, j’attendais trop leurs grands classiques qui ne sont malheureusement jamais venus à part en fin de set avec ‘Bigger Than Love’ et ‘Super Human’. Un bon set au final, mais j’attendais tellement de savourer des ‘Cloudchaser’ et ‘Big Ben’ de Bluestone ou des ‘England’, ‘Once Lydian’ ou ‘Nobody Told Me’ de Bayer que c’est la déception qui a prédominé sur le moment.

https://www.youtube.com/watch?v=W97h3NuhlWY

La soirée s’est heureusement achevée sur un très très bon set de Jason Ross, dévoilant lui aussi quelques nouveautés dont une ‘Quest’ qui a fait très très mal en fin de set sur le sound system du Ziggo Dome. Le californien est l’un des talents à suivre de très près chez Anjuna.

En conclusion, on peut clairement dire que Above & Beyond a une nouvelle fois pleinement rempli son contrat. Le trio de vétéran a proposé un show musicalement dantesque qui restera dans les mémoires de tous les fans du son Anjunabeats. Mes oreilles se sont régalées du début à la fin, la constante dans la soirée de découvrir de nouvelles IDs à chaque set étant l’un des gros points forts de l’event. L’un des évènements majeurs de la scène Trance n’a pas usurpé sa réputation, vivement l’ABGT250 !

Bulbi