Récap : Fun Radio Ibiza Experience @ AccorHotels Arena

On peut dire que cette soirée se sera lourdement faite attendre. Depuis son annonce et la révélation des différents noms au line up, la Fun Radio Ibiza Experience aura animé plus d’un débat ces dernières semaines, entre excitation face aux noms annoncés et incrédulité sur le concept de la soirée. Un concept qui se veut simple à la base : ramener l’expérience de l’Ushuaïa, l’un des clubs majeurs d’Ibiza, en plein cœur de Paris. Et pour cela, Fun Radio avait mis les petits plats dans les grands en ramenant dans la capitale certaines des plus grosses têtes d’affiche de la scène EDM actuelle, qui pour la plupart passent rarement plus d’une fois par an dans notre pays. Voici notre retour sur cette soirée ambitieuse.

La salle / la scène

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Ancien Palais Omnisport de Paris Bercy, rebaptisée suite aux travaux de rénovation dont elle a fait l’objet, l’AccorHotels Arena n’est plus à présenter. Plus grande salle indoor parisienne, elle peut accueillir jusqu’à 20000 personnes en configuration concert. Une salle à la hauteur de l’ambition de la soirée donc.

Pour l’occasion, la scène proposée était sans grande surprise puisqu’elle reprenait globalement les codes de la scène de l’Ushuaïa avec sa forme ovale. Il ne manquait que la piscine devant et on se serait cru dans l’hôtel des Baléares. Si la scène ne nous a pas surpris plus que ça, elle était néanmoins plus qu’efficace. La scène comme l’ensemble de la salle étaient lourdement équipées en lumières, lasers, lance-flammes et autres canons à CO2, avec le traditionnel écran à LED géant derrière la régie DJ pour faire défiler les visuels. Des visuels saisissants d’ailleurs. Une scène qui n’aurait pas à rougir devant certains festivals de moyenne envergure. Un très bon point de ce côté là donc, on salue le travail de Fun Radio et l’Ushuaïa sur le coup, ils ont su y mettre les moyens qu’il fallait pour nous proposer une scénographie à la hauteur.

Le son était globalement très propre et agréable à l’oreille… tant qu’il n’était pas poussé trop fort ! On y reviendra plus loin.

Le public / l’ambiance

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C’était assez prévisible vu les artistes proposés au line up et l’audience habituelle de Fun Radio, le public était globalement assez jeune et assez friand de sets misant avant tout sur la débauche d’énergie et les gros drops. L’ambiance était néanmoins plus qu’au rendez-vous, même si elle a mis un petit moment à réellement décoller. Arrivés pour la dernière partie du warm up assuré par les artistes Fun Radio, on n’a pas ressenti un engouement extraordinaire de la foule à ce moment là, qui semblait attendre impatiemment les premières têtes d’affiche de la soirée. La fosse était d’ailleurs encore à moitié vide pour le début du set de Axwell ∧ Ingrosso.

L’ambiance aura tout de même été survoltée tout le reste de la soirée avec un public tout simplement heureux d’être là malgré les différentes polémiques sur les durées de set. Le public aura su être plus que réactif aux différentes tentatives des DJs de chauffer l’ambiance. Les différents bracelets lumineux distribués au public dans les gradins donnaient également une impression visuelle saisissante au sein de l’enceinte. Tout était donc réuni pour s’imprégner du show des DJs et le public venu en masse était festif de bout en bout.

Les sets

C’était LE point de discorde de cette soirée, la durée des sets, qui n’a pas excédé les 40 min pour chaque artiste. Le concept en a déstabilisé plus d’un au premier abord, et sûrement à juste titre. Alors qu’on est souvent habitué à assister à des sets d’1h30, est-ce que 40 min allaient être suffisantes pour réellement apprécier un set et ne pas se sentir frustré lorsqu’il s’arrête ? La meilleure façon de juger ce point était probablement de se rendre à la soirée. Vu la réaction du public tout au long de l’évènement, ça n’a pas l’air d’en avoir dérangé beaucoup dans le feu de l’action. De notre côté on est partagé : dans certains cas on était heureux que ça se termine vite, dans d’autres on n’aurait clairement pas renié une rallonge de temps.

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Pour l’aspect découverte, puisque l’on n’avait pas encore eu l’occasion de le voir en live, notre set favori de la soirée a été celui d’Oliver Heldens. Si le dutch n’est clairement pas le plus grand des showman, il aura su nous faire plus que kiffer avec son style Future House atypique par rapport au reste du line up, n’hésitant pas à aller chercher des sonorités plus underground également en balançant des tracks de son projet Hi-Lo. Petit moment sympathique façon Eurodance années 90 quand il a balancé un mashup de ‘Koala’ avec ‘Freed From Desire’ qui aura électrisé le public.

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Viennent ensuite Axwell ∧ Ingrosso. Un set très solide comme toujours, mais sans surprise particulière. Tant et si bien que l’on pouvait assez facilement deviner la tracklist à l’avance. Comme on pouvait s’en douter vu le format des sets, les suédois sont allés à l’essentiel en passant la plupart de leurs derniers tubes, comme tous les artistes de la soirée. Tout y est passé, de ‘Sun Is Shining’ à ‘On My Way’, en passant par ‘Dream Bigger’ évidemment. Mention spéciale pour leur fameuse ID avec Years, toujours jouée avec le vocal de ‘Under Control’. Du très bon donc, mais trop prévisible pour que l’on en fasse notre set préféré de la soirée. Cela aurait été probablement différent avec plus de morceaux comme ‘Belong’, ‘Think About It’ ou ‘Dark River’. On n’a pas pu s’empêcher d’avoir une pensée émue au passage pour le One Last Tour de Bercy de 2012 à les voir jouer ‘One’ ou ‘Don’t You Worry Child’.

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Le néerlandais Martin Garrix clôturait l’évènement et était probablement la tête d’affiche la plus attendue par le public. Cela s’est entendu au formidable accueil que lui a réservé le public et aux clameurs qui ont résonné dans l’Arena à l’annonce de son nom. Son set se sera constitué en bonne partie d’une alternance entre titres Progressive House très mélodiques et titres Electro House beaucoup plus crades. On a adoré pouvoir savourer ses dernières pépites comme sa collaboration avec Third Party, ‘Now That I’ve Found You’ ou encore ‘Bouncy Bob’. On accroche toujours pas sur ‘Turn Up The Speakers’ et ‘Tremor’ désolé. La fin de son set était parfaite par contre, avec cette conclusion sur sa nouvelle track Future Bass dévoilée à l’Ultra.

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Le set de Don Diablo était également très bon dans son style Future House très dynamique tirant parfois sur la Bass House. On a été très agréablement surpris de l’énorme accueil qu’il a reçu. Don Diablo est un artiste qui vous plait manifestement, et c’est mérité. Les Showtek nous ont eux délivré un set essentiellement Big Room qui sentait bon la nostalgie, puisqu’il était essentiellement composé de leurs vieux tubes comme l’excellente ‘Slow Down’ ou l’inépuisable ‘Booyah’. Pas toujours le plus agréable musicalement parlant, mais ce petit retour en arrière nous a plutôt fait plaisir. Et on ne peut pas nier les talents de showman des deux frères et l’ambiance du feu de dieu qu’ils ont instauré. Ils en ont également profité pour nous présenter leur nouvelle collaboration avec Major Lazer qui s’annonce prometteuse. Pour finir, on passera rapidement sur R3hab, dont le set n’aura été qu’un enchainement ininterrompu de drop sur drop, avec un son tellement fort que ça en faisait parfois mal aux oreilles. Était-ce pour cacher le vide de sa tracklist ? Une débauche d’énergie ininterrompue mais une absence totale de recherche de musicalité à laquelle on n’adhère pas du tout.

En conclusion, cet évènement a été une très belle réussite pour Fun Radio et l’Ushuaïa, qui auront su oser proposer un concept nouveau qui allait forcément trouver ses détracteurs au départ. Il y en aura toujours pour penser qu’autant de noms n’étaient pas forcément nécessaires au line up afin de rallonger les sets mais on ne peut pas juger de la pertinence de l’idée sans avoir assisté à l’évènement. La soirée aura été plus que festive tout le long, et c’est bien là le plus important.

Bulbi

Crédit Photos 📷 S.Camelot