Release : Baauer – Aa [LuckyMe]

Le voilà, il est sorti ! L’album tant attendu du pionnier de la trap voit finalement le jour. L’attente valait le coup, Baauer nous proposant treize titres tous plus impressionnants les uns que l’autres. On peut facilement le comparer à Flume, tous deux cherchant à inventer un son nouveau sans se renier. On verra ce que donnera « Skin » de Flume (pas trop de soucis à se faire vu ce qui en est sorti jusqu’à maintenant), mais le pari est réussi du côté de l’Américain. On s’attendait à un album plus axé productions rap, étant donné la couleur des morceaux sortis jusqu’à maintenant. Mais finalement, le producteur semble vouloir garder un pied (et même toute la jambe) dans la musique électronique. Et c’est tant mieux !

On entame l’écoute de cet album avec « Church », qui sert d’intro. Le titre surfe sur une atmosphère planante et nostalgique à souhait très agréable. On poursuit sur « GoGo! », titre publié sur son SoundCloud il y a cinq mois que vous connaissez peut-être déjà. Baauer propose ici une autre approche de la trap, dynamique et sérieuse, appuyée par sa mélodie de croches en ternaire.

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Puis vient « Body », plus orienté breakbeat. Les nappes de pad mêlées au sample vocal posés sur le drop composent un savant mélange entre émotion et banger. On découvre ensuite « Pinku », mélange étonnant mais efficace entre midtempo et… disco ! Les guitares funky fonctionnent parfaitement avec cette boucle de percussions atypiques comme seul Baauer sait les faire.

« Sow », probablement l’un des meilleurs titres de l’album, nous entraîne dans une trap à l’influence TroyBoienne sautillante assez dark et juste excellente. Quelle bombe ! Il faudra chercher pour trouver un dancefloor que ce morceau ne chauffera pas. Puis vient un autre titre qui a déjà trouvé son public en tout juste un mois, « Day One ». Cette collaboration avec Novelist et Leikeli47, propulsée par ce synthé imitant un horn hésitant et arythmique, se pose en gros morceau de gangsta rap qui ravira les amateurs du genre. On parlait plus haut de Flume, et il est amusant de constater que ce morceau se base sur le même concept et type de structure que le titre « Smoke And Retribution » de l’Australien.

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Arrive alors l’interlude de l’album, « Good & Bad », qui pose une ambiance aérienne à l’aide de ses pads, agrémentés d’un sample vocal en boucle. « Way From Me », collaboration presque minimaliste avec la chanteuse Tirzah, offre un sentiment de regret sur grosses basses trap et breakbeat. Vient alors « Temple », sans doute le meilleur titre rap de l’album, dont nous vous parlions il y a quelques jours dans l’article que nous lui avions dédié.

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« Make It Bang », titre hypnotisant mélangeant le rap de TT The Artist, piloté par un instru ultra dynamique, et un drop breakbeat à la GTA lors de leurs débuts, s’impose comme le titre parfait à passer en club avant d’enchaîner sur du Wiwek. Révélée il y a un mois, « Kung Fu », la plus grosse collaboration de Baauer à ce jour, régale nos oreilles d’un rap posé assez chill. C’est néanmoins le morceau le plus conventionnel de l’album, et pourrait s’inscrire dans le style que des artistes comme Travis $cott ou encore Tory Lanez ont développé dernièrement.

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Rustie signe l’avant-dernier titre de l’album, avec sa reprise de l’intro « Church », qu’il remanie à sa sauce et y ajoute un solo de guitare tout à fait sympathique. Et pour finir, voici le titre qui donne son nom à l’album, « Aa ». Baauer se lâche dans un délire très expérimental et nous fait parcourir un échantillon de son univers à travers des sons bien plus électriques que le reste de l’album. On découvre d’ailleurs avec surprise un cours passage électro house, qui n’est pas sans évoquer des artistes comme Benny Bennassi.

Bref, Baauer nous propose un album extrêmement complet et diversifié sans pour autant qu’il y perde son identité. On sent tout à fait la recherche d’efficacité de l’artiste, illustrée par la courte durée des morceaux (toujours moins de 4 minutes). L’américain ne veut pas laisser de temps mort à son public en virant tout ce qui n’est pas indispensable. Chaque morceau est pensé et produit de manière à suivre à 100% l’idée de son créateur. N’est-ce pas ce que l’on appelle le génie ?

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Pitt